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Attaques terroristes au Mali: la France, au banc des accusés

Le dernier communiqué du gouvernement malien de Transition au sujet de l’attaque terroriste de dimanche dernier à Tessit (Ansongo, région de Gao), dans le nord du Mali près de la frontière nigérienne, avait révélé un bilan de 42 morts et 22 blessés dans les rangs des Forces armées maliennes (FAMa), et 37 terroristes éliminés.

Le gouvernement malien par le biais de ce communiqué, accusait des forces étrangères d’avoir porté assistance au groupe terroriste pour l’accomplissement de cet acte ignoble. Selon les FaMa, les terroristes bénéficiaient des moyens d’armement sophistiqués, comme les drones et environ 600 véhicules 4×4; pour accomplir leur acte criminel.

Sans les citer, le gouvernement malien accusait les troupes françaises de soutenir les groupes terroristes, sachant que la France retire ses derniers soldats du sol malien le 17 août prochain pour les redéployer au Niger, dans le cadre de l’opération Barkhane.

Sur ce registre, il est important de souligner, que la dernière attaque terroriste coïncidait avec la réception à Bamako, de nouveaux matériels par les FaMa à Bamako.

Le ministère malien de la Défense semble avoir décidé de frapper les groupes terroristes et leurs soutiens depuis le ciel : d’où l’apparition des Su-25 Frogfoot un avion d’attaque au sol et de soutien aérien rapproché et de lutte anti char, soit ce qu’il faut pour des contrées vastes et les déserts infinis du Mali. Sur ce registre, il faut préciser que  les accords militaires  signés par les gouvernements maliens précédents avec la France n’ont rien servi pour mettre fin à l’avancée terroriste et au plan visant l’intégrité territoriale du Mali.

« Nous consolidons notre capacité de reconnaissance et d’attaque avec des avions de chasse L39 et Sukhoi 25, qui s’ajoutent au Super Tucano et d’autres appareils déjà en dotation. Ainsi que les hélicoptères d’attaque de type Mi24P, qui s’ajoutent au Mi35 et au Mi24 déjà livrés », notent les FaMa. « Effectivement, autrefois relativement puissante étant donné qu’elle a disposé d’avions MiG-17 [mis en œuvre par des pilotes soviétiques], MiG-21 et Aero L-29 Delfin, la force aérienne malienne ne comptait plus jusqu’alors que de quatre Embraer EMB314 Tucano [dont un seul serait opérationnel], d’un Cessna Caravan pour les missions de reconnaissance et une poignée d’hélicoptères Mil Mi-24P/35. »

La propagande occidentale

Les instruments propagandistes occidentaux, en particulier français, comme France24 et RFI, n’ont pas tardé à exprimer leur satisfaction de voir l’armée malienne subir un si lourd bilan jamais égalé depuis 2019, une presse qui tente d’insinuer l’incapacité des Famas à faire face au « terrorisme » et surtout suggérer que cela aurait pu ne pas arriver si le Mali n’avait pas mise à la porte la force d’occupation !

Or c’est faux. Personne n’a osé jusqu’ici de faire le décompte des soldats et des civils maliens tués pendant les 10 ans de présence militaire de l’armée française et Cie au Mali. Pour rappel, l’armée française, en 10 ans, censé être dans une “guerre contre le terrorisme”, a perdu 53 de ses soldats. Ce qui montre évidemment que l’armée française n’a jamais été en guerre dans le pays.

On voit là comment la presse de guerre occidentale tente d’amoindrir la portée des Famas et d’en sous estimer les capacités et de remettre tout sur le compte de l’allié russe. N’empêche que cette façon de faire cache une crainte, le Mali a désormais une Armée de l’air capable de contrer les Mirage 2000 et les Rafale d’où le recours des forces d’occupation aux drones…

Et si le Mali se mettait à se procurer des drones ?  Après tout une armée de l’air malienne qui s’apprête à des combats rapprochés en aurait besoin pour pulvériser juste avant que les chasseurs Su 25 ciblent les positions des terroristes…

Au sujet de la réception de nouveaux équipements militaires, le général de Brigade Aly Boï Diarra, chef d’État-major de l’Armée de l’Air, a précisé que ce lot d’équipements reçu n’a pas une “vocation de prestige comme la flotte de l’Armée de l’air a parfois été perçue”. Il a expliqué que “ce n’est pas une armée de parade que nous construisons. Nous avons l’ambition de construire une armée d’action, opérationnelle, apte au combat et décisive au moment opportun”.

Pour les dirigeants maliens, l’objectif  est de refonder l’armée malienne pour être davantage professionnelle, bien équipée, bien entraînée, dotée d’un bon moral, plus proche du peuple dont elle est issue, et dominant l’espace des opérations suivant les règles d’engagement strictes.

Intégration de 26000 combattants au sein des FaMa

Le dernier accord conclu entre le gouvernement malien de Transition et les mouvements rebelles, dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord d’Alger, lors des pourparlers tenus à Bamako du 1er au 5 août dernier, permettant l’intégration de 26000 combattants rebelles et la relance des réformes politiques, en prévision du retour à l’ordre constitutionnel en 2004, a eu raison du plan occidental, piloté par Paris, et la recrudescence des actes terroristes, en est une parfaite désillusion. La Françafrique, vit-t-elle ses derniers jours, à l’heure du nouvel ordre mondial qui se dessine? Tout plaide pour cette éventualité, renforcée par une sentiment d’hostilité grandissant au sein des populations africaines déterminée plus que jamais à se libérer du joug colonial.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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