Le ministère espagnol de l’Intérieur va acheter et fournir « un minimum de 20 systèmes de vidéosurveillance » d’un montant de plus de quatre millions d’euros au Maroc, selon le média ibérique El Independiente.
Le département dirigé par Fernando Grande-Marlaska , acteur -clé dans la vague d’expulsion de militants sahraouis, vers le Maroc, confirme qu’il couvrira cette dépense qui représente un total de 4 120 000 millions d’euros, dans le but de « promouvoir la coopération » entre les pays et de lutter contre la criminalité transfrontalière.
Selon la même source, le dossier d’achat a été signé le 20 octobre par le « numéro deux » du ministre espagnol de l’intérieur, le secrétaire d’État à la Sécurité, Rafael Pérez. D’autre part, Grande-Marlaska avait déjà accepté la concession de ce matériel depuis le début du mois d’août, la justifiant dans le cadre des « règles spéciales sur l’aide dans le domaine de la coopération policière internationale ».
Par ailleurs, il faut noter que les téléphones portables de Marlaska , du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, ainsi que de la ministre de la Défense, Margarita Robles, avaient fait l’objet de piratage du logiciel espion Pegasus, perpétré par le régime du Makhzen. Les dates coïncidaient et les responsables des portefeuilles dont les appareils étaient infectés avaient une relation avec le dispositif de sécurité qui avait été établi. L’enquête est toujours ouverte, soit dit en passant, devant la Cour nationale.
Des ONG espagnoles avaient interrogé le département de Marlaska à quoi vont servir ces caméras de sécurité sur le territoire du régime du Makhzen et l’Intérieur a expliqué qu’il s’agit d’une “aide visant à renforcer les capacités matérielles des forces de police d’autres États ou d’organisations internationales, à promouvoir la coopération dans la lutte contre le terrorisme, la traite des êtres humains, la criminalité organisée, le trafic de stupéfiants et toute autre forme de criminalité transfrontalière qui constitue une menace pour la sécurité intérieure et internationale.
L’Espagne, en revanche, n’a inclus aucune mention du Maroc dans ses rapports sur la sécurité nationale pendant trois années consécutives et différentes sources policières et judiciaires se plaignent de la complexité de la coordination avec le pays en termes de trafic de drogue. Cette année, par exemple, Rabat a accueilli pour un temps Karim El Baqqali, l’auteur avoué de l’assassinat des deux gardes civils à Barbate (Cadix) en février à cause d’un narco-bateau qui les a écrasés, et, selon des sources espagnoles, Karim Bouyakhrichan, le dangereux chef du Mocro Maffia qui s’est échappé de Malaga en avril dernier, a été localisé chez lui au Maroc. Des sources policières espagnoles estiment que, bien qu’il se réfugie peut-être maintenant à Dubaï, le Maroc est la destination la mieux indiquée pour les criminels.