Contribution

Benjamin Stora, dans ses petits souliers

Dans un entretien accordé au quotidien Français « La Croix », l’historien et spécialiste de l’Algérie, Benjamin Stora, est revenu sur le mouvement populaire et la situation politique actuelle en Algérie .Pour Benjamin Stora, « la France pose un regard d’immobilisme absolu sur l’Algérie ». 

Le passé colonial

Voici ma réponse à Benjamin Stora :Le passé colonial de la France soulève des interrogations quant à la légitimité de sa présence dans le pays. L’hostilité à l’égard de la France a augmenté notamment en raison de sa coopération avec les régimes dictatoriaux qui ont un problème de légitimité. D’un point de vue général, les raisons de la hausse de cette pensée hostile à la France en Algérie, peuvent être divisées en quatre catégories.

La première, est la réaction et le manque de confiance à l’égard de la France en raison de son passé colonial

La diffusion d’une opinion anti-française parmi les algériens est une conséquence naturelle des massacres commis par la France durant son occupation et des politiques coloniales appliquées par la suite:

La deuxième catégorie, est le fait que la France, qui a maintenu son influence dans notre pays sur le plan politique, culturel et économique avec la continuation du néocolonialisme qui a suivi l’indépendance, a porté au pouvoir les hommes de son choix contre la volonté de notre peuple. Cette situation a naturellement provoqué la réaction du peuple à l’égard de la France.

La troisième catégorie est la perception par le peuple algérien de la France comme à l’origine même de tous nos problèmes, car l’Algérie est une des régions les plus riches du monde. Malgré cette potentialité économique le pays reste en dessous des pays en voie d’émergence, ce qui laisse à penser que la France a une responsabilité importante dans la situation actuelle.

L’ingérence française

La quatrième catégorie est le débat concernant l’ingérence intolérable de la France dans le destin du choix du peuple à élire son président contre vent et marée à travers son mouvement contestataire et nationaliste contre le régime corrompu du président déchu Bouteflika, ce qui a permis d’éveiller le peuple sur la face cachée de la France et son souhait de ne pas voir la démocratie régner en Algérie. Cela a engendré le débat et l’interrogation au sujet de la politique française en Algérie comme un pays qui veut venger l’Algérie.

C’est le cas depuis des siècles. C’était le cas hier et c’est le cas aujourd’hui. Rappelez-vous seulement les manigances des coups d’Etat manqués, puis regardez les événements qui ont suivis. Et c’est la raison de l’inquiétude du peuple Algérien à l’égard de votre pays qui malheureusement se comporte comme une entité organisationnelle plus profonde et plus dangereuse, car elle n’est pas facilement vue et observée par ceux qui suivent les événements avec une extrême prudence. Cette entité ne fait pas partie du peuple algérien, mais elle relève en fait du statut d’entités secrètes du même schéma que ceux jetés dans la prison de Blida et d’El-Harrach.

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