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Attribution de la CAN 2025: les déclarations rassurantes de Sebgag, loin de la réalité des coulisses de la CAF

Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Abderezak Sebgag, a annoncé ce mardi 13 décembre à l’occasion d’une conférence de presse tenue au siège de son département ministériel le dépôt du dossier candidature de l’Algérie pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025, dans les 72 prochaines heures, c’est à dire avant le 16 décembre,   date butoir fixée par la CAF .

« Nous avons finalisé le dossier de candidature de l’Algérie. On le déposera au niveau du siège de la CAF au Caire dans les prochaines 48 ou 72 heures. Soit avant le dernier délai fixé au vendredi 16 décembre ».

Sur un ton rassurant; Abderezak Sebgag affirme que l’Algérie détient un « dossier solide », une réponse qui nous rappelle les mêmes déclarations prononcées par l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports Mohamed Tahmi à l’occasion du dépôt du dossier de l’Algérie pour l’organisation de la CAN 2017 , attribuée ensuite au Gabon pour des raisons qu’on évoquera ensuite.
Pour en revenir à l’actuel ministre de la Jeunesse et des Sports, il faut noter qu’il avait déjà prononcé les mêmes mots, concernant le dépôt de recours auprès des instances de la FIFA, dans la foulée du scandale de l’arbitrage du Match retour Algérie-Cameroun, du 29 mars dernier, comptant pour le dernier tour qualificatif pour le mondial qatari. Des déclarations rassurantes qui menaient en bateau les algériens vers une désillusion. Des déclarations contre-productives, qui peuvent engendrant une autre désillusion, susceptible de ternir l’image de l’Etat.

Sur le terrain non footballistique, l’attribution des CAN se joue dans les coulisses, qui seront déterminantes, en plus de l’influence du premier ordre des principaux sponsors de l’instance continentale la CAF, dominée aujourd’hui par des membres hostiles à l’Algérie.
Compte tenu, de la faiblesse de l’instance footballistique algérienne avérée depuis des décennies, même en présence du prétendu puissant président Mohamed Raouraoua. La représentativité de l’Algérie au sein des différentes commissions de la CAF est faible. Aujourd’hui la CAF est sous domination du Maroc après avoir été sous domination égyptienne. Aujourd’hui, il est important, pour les hautes autorités du pays de peser de leurs poids pour mobiliser toutes les forces nécessaires, en premier lieu diplomatique, pour permettre le déroulement de l’opération du choix de l’organisateur de la CAN 2025, dans la transparence totale. L’Algérie aura comme adversaires non seulement d’autres pays comme le Maroc, et le duo Nigeria-Bénin, mais les conseils de vote des principaux sponsors de la CAF en l’occurrence TotalEnergies et l’opérateur mobile français Orange, pour les membres du Comité Exécutif de la CAF, dont le président de l’instance continentale le sud-africain Patrice Motsepe. Tout se jouera sur le terrain du lobbying, et l’Algérie aura une opportunité de mobiliser des soutiens à l’occasion de l’organisation de la CHAN 2023 qui se déroulera du 13 janvier au 4 février en Algérie.

La désillusion de l’attribution de la CAN 2017

Aujourd’hui, il est important de tirer les conclusions et les enseignements de l’échec du 8 avril 2014, jour de l’attribution de la CAN 2017 au Gabon, ou l’Algérie était donné favori par rapport à ses concurrents le Ghana et le Gabon. Ce jour-là, l’ancien président de la CAF Aissa Hayatou, que les responsables du sport dans notre pays lui déroulaient le tapis rouge et lui offriraient toutes les commodités de repos chez-nous, faisait sortir le dossier de la mort de l’ancien joueur de la JSK , Albert Ebossé, survenue le 23 août 2013 au stade du premier novembre de Tizi-Ouzou. Sous l’impulsion de Totalenergies et Orange, les 14 membres du Comité Exécutif de la CAF dont l’inamovible Aissa Hayatou focalisaient sur le volet sécuritaire, jugeant l’Algérie moins sure en matière de sécurité dans les stades pour offrir l’organisation de la CAN 2017 au Gabon du président Ali Bongo; « Le #Gabon organisera la #CAN2017 ! Merci à la CAF pour sa confiance. Un succès pour le Gabon et un immense bonheur pour la jeunesse africaine », a twitté le président gabonais, Ali Bongo.

Le Gabon petit pays d’environ 1,5 million d’habitants, jouissait des faveurs du groupe pétrolier français Total Energies qui détient plusieurs projets dans ce pays de la Françafrique totalement acquis à Paris.
En Algérie, le ressentiment et l’amertume sont d’autant plus grands que les responsables, notamment Mohamed Tahmi, le ministre de la Jeunesse et des Sports, de l’époque et à un degré moindre , l’ancien  président de la FAF , l’inamovible Mohamed Raouraoua, avaient laissé croire à l’opinion publique, qu’ils disposaient d’arguments solides pour obtenir l’organisation de cette compétition, vingt-cinq ans après l’édition de mars 1990.
« L’Algérie a un dossier solide », expliquait le 21 octobre 2014, M. Tahmi.
« Ce choix du Gabon signifie quelque part aussi que le travail des coulisses et de lobbying a eu son effet dans ce vote » justifiait le MJS pour expliquer son échec.
Les vraies raisons de l’échec
Sans s’enflammer ou se verser dans un optimisme démesuré, le MJS de cette époque aurait dû mesurer le poids des deux sponsors officiels de la CAN à savoir le géant énergétique français Totalenergies, qui détient des intérêts au Gabon plus qu’en Algérie;
Sur ce registre, il est impératif de souligner, que le groupe français n’a pas quitté la Russie et a engrangé des sommes et des profits immenses, malgré les sanctions occidentales imposées à  la Russie suite à l’opération militaire effectuée en Ukraine depuis le 24 février dernier et qui se poursuit jusqu’à ce jour.
 Totalenergies est devenu en 2016, le sponsor officiel du football africain jusqu’en 2024.Présent dans plus de 40 pays africains, le Groupe est un acteur majeur de l’économie de ce continent. Aujourd’hui, plus de 10 000 collaborateurs y exercent l’ensemble de ses activités, de la production d’hydrocarbures à leur transformation et leur distribution : ce sont 2 millions de clients chaque jour qui s’arrêtent dans ses 4 200 stations-service.
En compagnie, de TotalEnergies, l’influence de l’opérateur mobile français Orange n’est pas à sous-estimer.  Orange est un partenaire important pour la Confédération Africaine de Football, comme un sponsor principal depuis plusieurs années. En 2016, le partenariat a été renforcé, faisant de notre Groupe le sponsor officiel de la compétition jusqu’en 2024. Le Groupe français de téléphonie  mobile ne porte pas l’Algérie dans son coeur suite à ses échecs de rafler des marchés en Algérie.
Orange a tenté plusieurs fois par le passé de s’installer en Algérie. Il a concouru par deux fois à l’acquisition d’une licence mobile (remportée finalement par Orascom Telecom et Wataniya), et essayé de s’associer avec l’opérateur public Algérie Télécom. En 2005, l’une de ses filiales (France Télécom mobiles satellite communications), avait décroché une licence de téléphonie par satellite en Algérie, mais cette filiale a été revendue peu de temps après.

 

 

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