Dans la foulée de la guerre néocoloniale, menée par ceux qui n’ont pas encore digéré la perte du Paradis, 62 ans après l’indépendance et 70 ans après le déclenchement de la glorieuse révolution du premier novembre 1954, les nostalgiques de l’Algérie française n’ont pas lâché prise et refont surface.
La guerre néocoloniale a pris une nouvelle dimension avec l’alignement de Paris sur la position de l’occupant marocain sur le dossier du Sahara Occidental, en violation du droit international et des résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, dont la France est un membre permanent censé être un acteur de premier plan pour l’application du droit international et des décisions de justice de l’UE, comme celle de la CJUE, considérant les territoires du Sahara Occidental, comme territoires inclus dans le processus de décolonisation de la 4ème commission de l’ONU.
Cet alignement qui s’inscrit dans le cadre de la légalisation de la néocolonisation est accompagné par une campagne de dénigrement menée tambour battant contre les institutions de l’Etat Algérien, visant l’ANP et le président de la république Abdelmadjid Tebboune qui brigua un second mandat. Sa réélection pour un second mandat et sa sortie tonitruante à savoir « je n’irai pas à Canossa » ont été mal digéré par les nostalgiques de l’Algérie française, qui n’ont pas hésité à remettre dans le champ de la nouvelle guerre d’Algérie, les néocolonisés Kamel Daoud, dont le roman « Houris » récompensé par le prix politique de Goncourt, tourne en scandale, dans le sillage du procès intenté par sa nouvelle victime , une rescapée de la décennie noire, que le néocolonisé qualifie de période faste, pour des raisons perverses et jouissives, d’un ancien barbu sorti de l’école des égorgeurs de l’organisaion terroriste du GIA. Le néo- indigène est bien accompagné par son ami et larbin sioniste Boualem Sansal, et surtout par l’ancien ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, ridiculisé par le dernier communiqué des autorités algériennes. Alger avait qualifié les informations de l’agent de la DGSE d’erronées et totalement infondées selon lesquelles elle aurait décidé des mesures restrictives aux échanges avec la France
Celui qui était en permanence au Quai d’Orsay le 24 décembre 1994,lors du détournement de l’avion d’Air France par l’organisation terroriste du GIA , défile sur les plateaux des médias hexagonaux et makhzeniens et poursuit son délire haineux et coutumier à l’égard de l’Algérie.
« Canossa à l’assaut de la muraille Algérie »
La nouvelle guerre d’Algérie que mènent les nostalgiques, a plusieurs visages, comme l’illustre bien cette « reconnaissance » de l’assassinat du martyr Larbi Ben-M’Hidi, 67 ans après son exécution, en mars 1957, en véhiculant une version mensongère sur un héros que l’un de ses tortionnaires et assassins avait déclaré à son sujet que si la France avait dix personnes comme Larbi Ben M’Hidi, la France colonisera le monde. Un témoignage qui diminua la valeur et l’impact de la décision prise par Emmanuel Macron le premier novembre dernier. Un geste sans impact, même s’il est accompagné par le dépôt d’une gerbe de fleurs sur la tombe du héros et martyr algérien, car Macron a habitué les algériens aux mensonges depuis sa première campagne électorale pour la présidentielle de 2017, ou il avait soutenu que la colonisation est un crime contre l’humanité, avant de se rétracter et de déclarer, que l’Algérie est une nation qui n’a pas d’histoire, et que les algériens se nourrissent du contentieux mémoriel, le même discours que véhicule le néo-indigène et vendu Kamel Daoud.
AFA revient à la charge
Sur le plan économique, on assiste parallèlement aux attaques menées contre l’Algérie, à des tentatives de redéploiement menées par une caste de l’Etat profond français, via le canal économique et les échanges culturels et scientifiques. Le chef de fils de ce courant est l’Association France- Algérie AFA dirigée par l’ancien ministre français de l’Economie, Arnaud Montebourg et épaulé par un ancien pied-noir , le délégué général Jean-Louis Levet.
Le 7 décembre 2024, AFA compte organiser à Paris, une rencontre intitulée » Agir ensemble aujourd’hui pour demain ». Outre l’ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet, qui aurait dû se retirer en signe de réciprocité au retrait de l’ambassadeur d’Algérie à Paris, la rencontre sera marqué par la présence d’Arnaud Montebourg, le grand président de l’AFA (Association France- Algérie), qui a succédé à Jean-Pierre Chevènement.
Arnaud Montebourg (et sa succursale de la France- Algérie- AFA), écrivaient l’année dernière à l’occasion d’une rencontre similaire tenue le 2 décembre 2023, noir sur blanc, comme au temps des colonies: « un projet global a été construit en lien avec le profond mouvement de nature révolutionnaire, le Hirak qui empêche de penser l’Algérie seulement à partir de la guerre de libération ». C’est une insulte, une injure, un racisme profond à l’égard de tout un peuple que l’on enjoint de penser selon des formules préfabriquées par ces « civilisateurs ».
Tout ce « peuple », élu dans les salons parisiens dorés, soi-disant pour aider le peuple algérien, est dirigé par Jean-Louis Louvet, un imminent membre de l’impérialisme français; au vu du parcours politique de cet ancien dirigeant national du Parti Socialiste, il est difficile de ne pas le confondre avec l’état profond du système colonial en France banni par presque toute l’Afrique.
Ce Pied-noir né à Sétif le 18 octobre 1955, est actif dans les sphères du pouvoir en France depuis les années 1980, à la Direction générale du Ministère de l’industrie (1982/1988), avant d’occuper le poste de « conseiller- spécial » pour les affaires économiques de Christian Pierret, président de surveillance de la Caisse des dépôts et consignations (1988/1990).
Après avoir été « chargé de mission » pour les questions industrielles au cabinet d’Edith Cresson, première Ministre (1991/1992), il a rejoint le Commissariat général du plan, en tant que chef de service du développement technologique et industriel (mai 1992-juin 2001) ? et occupé le poste de « chargé de mission » d’Alain Etchegoyen, Commissaire général au Plan, pour les questions industrielles et européennes.
Lorsque l’on connait l’état de désertification industrielle de la France, comment ne pas associer le Président- fondateur (1997-2002) de l’Association française pour le développement de l’intelligence économique (AFDIE), initiateur des Rencontres nationales de « l’intelligence économique » (1998-2001) et créateur et dirigeant de la revue « l’intelligence économique » de 1997 à 2003, dans le désastre des politiques de délocalisations des outils de production de l’hexagone ? N’en est-il pas le responsable, bien que personne n’ose le contester au sein du régime, y compris Christine Deviers-Joncour, qui vient d’étaler encore une fois l’affaire de corruption (4 milliards de franc de bakchich) des frégates de Taïwan ?
Jean-Louis Louvet, le conseiller « industrie » du système, qui a presque tout délocalisé hors de l’hexagone, (comme auprès de François Hollande et de Ségolène Royal, candidate du PS lors de l’élection présidentielle de 2007), a été nommé par le régime français, en mai 2013, Haut Responsable (HR) à la coopération industrielle et technologique franco- algérienne.
Il a occupé ce poste de mai 2013 jusqu’au 18 février 2019, la veille du déclenchement du Hirak en Algérie, comme s’il pressentait l’arrivée de ce mouvement de contestation (que leur rencontre du 2 décembre 2023 qualifie de « révolution ».
Avec le plan de coopération de la France- Algérie, mené par Jean-Louis Louvet entre mai 2013 et le 18 février 2019, l’Algérie indépendante , a accusé un énorme retard industriel et économique, accompagné d’une corruption inégalée touchant les cercles de brigands (dont certains sont en prison et d’autres refugiés chez leurs maîtres parisiens qui les protègent avec un statut de réfugiés gravitant autour de l’ambassade de France, notamment sous la direction du haineux Xavier Driencourt).
Au-delà de tout le « mal » qu’il dit de « l’Algérie » dans son récit haineux sur le peuple algérien dans le pamphlet qu’il a coécrit avec Paul Tolila (son conseiller dans sa mission de coopération avec l’Algérie), nous sommes en droit d’exiger le bilan de cette coopération, où ce membre du régime (toujours colonial) a régné sur des milliards de transferts et de pillages, sur le « dos » du peuple algérien, au nom d’une technologie invisible.
C’est aussi à Rabat, le 26 octobre 2023 ( HYPERLINK « https://www.youtube.com/watch?v=Yj_J9DzGIjU » filmé par la chaîne du Makhzen 360), qu’il est allé déverser sa haine contre le peuple algérien, en accusant le pays de tous les maux de la terre. A cette occasion, il a exposé clairement le plan néocolonial de l’impérialisme français sur toute la partie Nord de l’Afrique.
Venant appuyer les positions de l’ancien oligarque et premier « sinistre » algérien, Ahmed Ouyahia (aujourd’hui en prison), sur le retour des Pieds-noirs en Algérie, il n’a pas hésité dans une interview qu’on lui accordée le 9 juin 2018 (alors qu’il était Haut-Responsable de la coopération franco-algérienne) dans un journal algérien, à plaider pour une Algérie-française, en déclarant qu’il était favorable au retour des colons en Algérie!! Rien que ça ? Les Algériens devraient donc s’asseoir sur leur mémoire et leur Histoire, puisqu’ils seraient des « animaux », comme l’a déclaré Yoav Galant, le sinistre et ancien ministre de la guerre contre le peuple palestinien, rattrapé par la justice dans le sillage du mandat d’arrêt international émis par la CPI .
Nous sommes maintenant habitués à voir le colonialisme français, cette bête immonde dressée contre l’Humanité, se renouveler en épousant des soi-disant formes d’amitié, de coopération, de sympathie, de partage, de liberté d’expression, de respect des Droits de l’Homme, et de diverses valeurs, insoupçonnables de domination, sans la terreur, dans ces guerres de quatrième génération au moyen d’armées dites de la « société civile ».
A nous d’en tirer les enseignements et les conclusions. A bon entendeur.