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De la Guerre mondialisée à la 3 ème Guerre mondiale  : La dette créatrice des guerres (1/2)

Par Djamal YALAOUI

Avocat au barreau de PARIS et correspondant Associé au barreau de ORAN

C’est la Banque qui créée la dette, soit le prêt à intérêt, et cette dernière n’existerait pas si l’usure était interdite ! Le grand économiste Ezra Pound, détesté par les prédateurs usuriers et donc non enseigné aux étudiants en science économique, considère que « l’usure est le cancer du monde que seul le scalpel du fascisme peut extraire de la vie des nations ».

Les faillites spectaculaires de la Silicon Valley Bank (SVB), de la First Republic Bank, de la Signature Bank et de la Silvergate Bank en quelques jours…semblent être un remake du crash de 1929, à priori, et qui s’était traduit par la faillite des banques régionales au plus grand profit du cartel des grandes banques de Wall Street.

Et quand les banques US sont victimes d’un coup de froid de la planche à billets, c’est le système financier européen qui s’enrhume, notamment.

Dans son édition du jeudi 16 mars 2023, le journal Le Monde est obligé de reconnaître une réalité amère « mercredi 15 mars, l’action de la banque Crédit  Suisse a essuyé la pire chute de son histoire, clôturant en baisse de 24,24%. Perçu comme le maillon faible du secteur bancaire Suisse, l’établissement a vu le cours de son action perdre jusqu’à 30% (…) ».

Les secousses ne se sont pas faites attendre puisque les bourses européennes ont connu de violentes baisses dans le sillage de la faillite de la Silicon Valley Bank, SVB d’une part, et la chute de l’action du Crédit Suisse a emporté dans sa chute les valeurs européennes. Ainsi, les valeurs de la Deutsch Bank, Commerzbank, Société Générale, BNP Paribas, Banco Sabadel  et Banca Montei Dei Pashi, ont perdu plus de 10% de leur valorisation boursière.

A toutes fins utiles, il convient de préciser que le Crédit Suisse , n’est pas une banque parmi tant d’autres : elle a été fondée en 1856, elle est considérée comme la deuxième banque Suisse en termes de capitalisation, et elle a contribué à l’essor des chemins de fer dans les montagnes alpines, de même qu’elle est à l’origine de groupes spécialisés dans l’assurance comme Swiss Re ou Swiss Life… Et « cerise sur le piano » elle est pilotée par un dirigeant transgenre !!

L’État suisse à travers sa banque centrale a décidé d’injecter 54 milliards de dollars pour sauver le  Crédit Suisse  et le système bancaire européen…Est-ce que cela sera suffisant, pour mettre un coup d’arrêt à l’hémorragie des liquidités ?

L’État fédéral américain en avait fait de même à l’égard de LA SVB : pour sauver la banque d’une noyade certaine on lui a envoyé une bouée de sauvetage de plusieurs milliards de dollars… Les grandes banques américaines préparent un plan à 30 milliards de dollars pour sauver la First Republic Bank (14ème banque des USA), victime d’un bank-run à la suite de la faillite de la SVB. Cette « opération spéciale » a pour objectif d’éviter un climat de panique qui pourrait inciter les épargnants à retirer leur argent en masse, ce qui entraînerait, inévitablement, d’autres banques dans cette chute avec une crise des liquidités généralisée.

Cependant, en dépit de cette situation très critique, comparaison n’est pas raison. Aujourd’hui le dollar est une monnaie de singe par rapport à 1929, les USA sont en guerre contre la Russie et la Chine et ils consomment 40% de la production mondiale alors que leur population ne représente que 6% de la population mondiale.

Aujourd’hui, les banques sont en faillites parce que leurs actifs sont des prêts qui ne reposent sur rien de tangible en termes de sécurité financière : derrière les chiffres de leur bilan il n’y a aucune création de richesse !

Au cours du XXIème siècle, non seulement les montagnes mondiales de la dette ont augmenté, plus rapidement, que la production économique mondiale ; mais les taux d’intérêt ont également baissé régulièrement depuis la victoire du « néolibéralisme » et de la financiarisation du capitalisme. Après chaque bulle spéculative qui éclatait, le système financier mondial, devait être sauvé de l’effondrement par des taux d’intérêt bas (voire négatifs) et l’impression de monnaie via la planche à billets.

Les distorsions, actuelles, sur les marchés financiers signifient que la transition vers un nouveau cycle spéculatif n’est plus possible. La politique de crise capitaliste est perchée sur un cheval qui galope vers la mort : l’inflation qui se manifestait, essentiellement, dans la sphère financière a désormais un impact sur l’économie réelle.

La puissance des marchés sont la conséquence d’une économie productive qui ne produit pas assez de valeur suffisante, et non l’inverse, puisqu’on ne serait pas obligé de créer une valeur à crédit par anticipation.

La législation dite Bâle III mise en place pour donner une solution à la crise des « subprimes » de 2008, qui a vu la banque LEHMAN BROTHERS disparaître dans les poubelles de l’histoire financière, n’a été qu’une tactique du « reculer pour mieux sauter » en se donnant l’illusion de choisir les bons risques (les classes supérieures) au détriment des mauvais risques (« les salauds de pauvres ! ») : du vent qui va coûter très cher à la planète entière, dans les prochaines semaines et prochains mois.

Mais désormais le problème est devenu insoluble : les moyens qui ont servi à éviter les effondrements sont devenus contre-productif, car ils ont atteint leurs limites, et ils sont en train de ravager l’économie réelle par l’inflation à deux chiffres et bientôt à trois chiffes, notamment.

AINSI :

  • Une politique de taux d’intérêt élevés, telle qu’initiée à partir de 1979 par le président de la FED, Paul VOLCKER, n’offre plus d’issue aujourd’hui : elle conduirait à réduire le crédit ce qui entrainerait la faillite en cascade d’entreprises et mettrait à terre le système bancaire ;
  • Les outils de 2008 ne sont pas, davantage, opératifs : le « quantitative easing » ou planche à billets c’est à dire la monétisation de la dette engendre une hyperinflation qui se traduit non pas par une augmentation des prix mais par une diminution de la valeur de la monnaie.

On ne pourra pas effacer la très haute montagne de dettes créent depuis 2008 !

Alors OUI ! Pour l’instant les banques trop systémiques seront renflouées, mais toujours par le même processus : il n’y a pas d’autre solution que de réduire les dettes par encore plus de dettes.

A ce rythme toutes les banques occidentales feront faillites tôt ou tard et ce n’est pas en nommant une nouvelle planche à billets par Joe BIDEN, « Bank Term Funding Program » pour les renflouer (après le « quantitative easing » de 2008), qui changera le cours inéluctable de l’histoire qui se déroule sous nos yeux hébétés !

La communication pour « enfumer les peuples » semble être la dernière cartouche qui reste dans le fusil des prédateurs à la tête du grand Capital : on est passé de prostituée à « Escort girl » …Mais la réalité est toujours plus forte que les mots, in fine !

Les banques sont dans la situation d’un individu qui tombe du 50ème étage et qui à chaque étage se rassure en se persuadant que « ce n’est pas la chute qui COMPTE mais l’atterrissage ».

Bref, à travers cette crise des banques qui ne fait que démarrer, c’est en fait le début de la fin du libéralisme barbare, nomade, sans visage, mais géographiquement situé en occident, qui est annoncé.

C’est pourquoi, nous pensons que la 3ème Guerre mondiale est inévitable, désormais : la mèche est allumée et la seule inconnue à cette équation financière, c’est la longueur de cette même mèche !

Depuis la fin de la 2ème Guerre mondiale, soit 78 ans, gouverner signifiait chercher des solutions, à présent c’est chercher des problèmes pour déclencher cette 3ème Guerre mondiale tant souhaitée par Jacques Attali et le Forum de Davos (le président Vladimir POUTINE dirait le Forum de Satan !) : « après une grande pandémie (Covid-19) il y aura une Grande guerre ». C’est Jacques Attali  qui le dit !

Cette caste financière, un cancer pour 80% de l’humanité, qu’est devenu le grand Capital considère que la guerre militaire n’est qu’un moment de la « paix » qui est l’autre nom de la guerre économique.

N’oublions pas que depuis 1945 il y a eu de nombreuses « petites guerres régionales » très souvent à l’initiative des « démocraties du Capital » et que la drogue, la délinquance, le crime, la prostitution, l’industrie pornographique sont des outils du grand Capital. Ainsi, les chiffres d’affaires du trafic de la drogue et de la prostitution sont intégrés dans le PIB des pays occidentaux pour rendre la grenouille occidentale, et paresseuse, plus grosse que le bœuf, laborieux, qui est le reste du monde (en France l’activité des prostitués est soumise à l’impôt sur les revenus et la morale, elle est où ??? Bah, on fait la chasse aux proxénètes qui sont nos concurrents !)

De même en est-il de cet « humanisme » que sont les droits de l’homme, qui plongé dans le bain libéral, n’a servi et ne sert encore que l’étendard moral à l’impérialisme marchand le plus fourbe : Ne jamais oublier que les anglo-saxons pour faire face à la balance commerciale chinoise, n’ont pas hésité au XIXème siècle a imposé, par la guerre, la consommation de leur opium à la population chinoise !

Le système mondial capitaliste a atteint ses limites internes : l’accumulation des dettes irremboursables amène, inéluctablement, à devoir détruire du capital.

Or, à chaque fois que l’accumulation du capital a buté sur ses limites, le choix des grands capitalistes a été la SOLUTION belliciste (et non la CONSÉQUENCE) comme pour les guerres mondiales de 1914-1918 et 1939-1945.

Manifestement, la guerre qui se déroule sur le champ ukrainien entre la Russie et l’OTAN n’est qu’une répétition générale pour tester les armes…un tour de chauffe, en SOMME.

WAIT and SEE : qui de la bourse ou de la vie aura le dernier mot ou le dernier geste ?

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