Elle incarne la femme déterminée à lutter jusqu’au bout pour obtenir justice et instaurer le droit pout tout un peuple à disposer de son destin et de son devenir. Il s’agit de Claude Mangin engagée dans la lutte pour le droit du peuple sahraoui à accéder à l’indépendance et qui lutte pour la libération des détenus politiques sahraouis de Gdeim Izik depuis 2010 et qui croupissent dans les géôles de l’occupant marocain, dans des conditions inhumaines suite à une parodie judiciaire orchestrée par le régime du Makhzen.

Claude Mangin n’a jamais lâché prise pour obtenir la libération des détenus politiques sahraouis dont son époux ,le militant sahraoui Naama Asfari, malgré les pratiques de chantage et de pression de l’occupant marocain et ses larbins, sachant qu’elle fait partie des victimes du logiciel espion Pegasus, du régime du Makhzen.

La militante Claude Mangin organise en partenariat avec des ONG et associations des droits de l’homme et des syndicats une marche pour la liberté et qui sillonne depuis la fin maris la France et l’Espagne l’Europe avec une comme mission : exiger justice pour les prisonniers politiques sahraouis emprisonnés au Maroc.

La marche de la liberté est organisée suite à une initiative portée par Claude Mangin . Elle est partie le 30 mars de sa ville natale d’Ivry-sur-Seine (France) et se dirige vers la prison de Kénitra, où son mari purge une peine de trois décennies depuis 2010. Il prévoit de traverser le détroit demain samedi 31 mai.

Dans une déclaration accordée à Algérie54 , le jeudi 29 mai, Claude Mangin indique que la délégation se trouve à Séville avant dernière étape de cette marche pour la liberté de tous les prisonniers politiques sahraouis et pour la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, promis par l’ONU depuis 34 ans déja conformément au droit international.

“Ce vendredi la délégation sera à Algésiras dernière étape qui va réunir des centaines de citoyens français et espagnols, des sénateurs, des députés et d’élus, devant la presse internationale pour un rassemblement à la place haut d’algésiras le samedi 31 mai, pour prendre le ferry de 17 heures” indique-t-elle.

Et de poursuivre” C’est la fin de l’aventure, ou les participants à cette marche ont rencontré des milliers de citoyens français et espagnols à qui nous avons fait connaître la lutte du peuple sahraoui, en actualisant leurs informations. Les espagnols sont plus engagés en accueillant des enfants sahraouis durant l’été. En France, par contre aucune personne n’est mobilisée parce que le Maroc achète tout le monde et empêche toute action de visibilisation de la situation de cette cause. Nous avons réussi à ouvrir les yeux de nombreux français qui sont prêts à faire des actions avec nous l’année prochaine et ce malgré la puissance du Maroc en France pour empêcher quoi que ce soit pour que le droit soit appliqué au Sahara Occidental”.

Claude Mangin estime que l’arrêt de justice de la CJUE du 4 octobre 2024, pourrait servir à entreprendre des actions à l’encontre des entités et entreprises qui iront violer le droit du peuple sahraoui à disposer de ses richesses naturelles.

Par ailleurs, il faut noter que Claude Mangin mène depuis plusieurs semaines ,une mobilisation unissant la France et l’Espagne en route vers le Maroc pour exiger la libération de plus de 30 prisonniers politiques sahraouis.

La mobilisation vise la réussite de la marche, baptisée Marche de la liberté, s’étend sur 3 000 kilomètres et constitue la dernière victoire du Sahara Occidental. Lors de sa tournée en Espagne depuis fin avril, la marche a reçu le soutien d’associations de solidarité, de communautés sahraouies et de partis politiques. « Nous avons rencontré de nombreux hommes politiques, certains individuellement, d’autres en groupes mixtes. Beaucoup souhaitaient envoyer des messages de soutien aux prisonniers », a expliqué Claude Mangin dans une interview accordée au média espagnol El Independiente .

« Nous avons organisé des manifestations avec des Sahraouis et des Espagnols, en montrant les grands portraits que nous avons préparés pour mettre en lumière ces prisonniers qui sont en prison depuis plus de 15 ans après des procès illégaux sans preuves. »

L’un des principaux objectifs de cette marche est de défendre la lutte de ces prisonniers contre l’oubli et de dénoncer leur détention arbitraire, conformément à la décision du Groupe de travail des Nations Unies de novembre 2023. « Ce groupe a décidé que tous les prisonniers du groupe de Gdeim Izik devaient être libérés. Personne ne bouge, c’est pourquoi nous avons lancé cette marche pour expliquer ce qu’est la cause sahraouie et pourquoi elle est si invisible en France et oubliée en Espagne », explique Mangin, dont le téléphone portable rappelons le avait été espionné par le logiciel Pegasus.

Il convient de rappeler également que Claude Mangin avait observé une grève de la faim de 30 jours après que les autorités marocaines lui ont refusé de rendre visite à son mari. Aujourd’hui, leur lutte est devenue une marche collective qui traverse les villes avec des événements culturels, des conférences, des rassemblements politiques et des expressions de solidarité. « Nous avons rencontré des centaines de personnes très engagées et heureuses de participer à une telle action. Nombre d’entre elles prévoient même de se rendre à Algésiras le 31 mai pour traverser la frontière marocaine et continuer à sensibiliser le public à cette cause », insiste-t-elle.

Durant son passage dans les différentes villes françaises et espagnoles, Claude Mangin avait dénoncé le rôle des gouvernements européens, en particulier français et espagnol.

“Macron et Sánchez s’en tiennent strictement aux positions illégales qu’ils ont adoptées ces dernières années, très éloignées du droit international . C’est pourquoi notre objectif est de donner aux citoyens les moyens d’exiger de leurs représentants qu’ils appliquent les normes internationales” martèle-t-elle.

Mangin alerte également sur le rôle des entreprises européennes qui continuent d’exploiter les ressources sahraouies : « Depuis le dernier arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne, nous pouvons désormais commencer à agir contre ces entreprises qui pillent le Sahara, même avec le soutien financier d’organismes publics comme l’Agence française de développement, qui vient de débloquer 150 millions d’euros à cet effet. »

La marche doit se terminer en ce mois de juin à Kenitra, mais ses organisateurs insistent sur le fait que ce n’est pas la fin, mais plutôt le début d’une nouvelle phase dans la lutte pour l’autodétermination au Sahara Occidental et la fin de l’impunité du régime makhzenien du commandeur des croyants Mohammed VI. Comme l’a exprimé Naama Asfari , l’époux de Claude Mangin depuis sa cellule de prison : « Mon combat pour la liberté peut même aider mon ennemi. »