Par Samah.B
Avec le bagne de Tazmamart, la monarchie médiévale du Maroc a accédé au titre peu enviable du » Tombeau des vivants » de Hassan 2, dans les années 1971/1972, avant même la mise en place de la prison de Guantánamo par les Américains qui se sont certainement inspirés pour dompter le monde nouveau sur le chemin de l’injustice humaine, indique à Algérie54,Claude Mangin, la militante des droits de l’homme, dont l’époux Naama Asfari l’une des figures des détenus politiques sahraouis de Gdeim Izik est toujours emprisonné chez le commandeur des croyants.
Et de poursuivre « Abraham Sarfaty, L’un des rescapé des geôles de la mort du royaume, en a fait les frais, comme d’ailleurs la famille Oufkir dont les membres ont passé 20 ans au secret, dans les geôles « spéciales », où aucune torture morale ou corporelle ne leur sera épargnée ».
La seule chance peut-être de Naâma Asfari, le détenu politique Sahraoui qui croupit dans les geôles du Makhzen, est d’être l’époux de la militante Claude Mangin, qui remue ciel et terre en France et ailleurs, pour faire connaître le sort qui est réservé ainsi qu’à tout le peuple Sahraoui qui vit sous le joug colonial d’un royaume qui vient d’être renvoyé dans les cordes de la justice par le tribunal de l’UE dont les régimes empruntent le chemin opposé. La France par la voix de son Président, comme s’il l’était encore, s’est ingéré directement dans les affaires du continent Africain, comme au temps des colonies, en accordant une reconnaissance coloniale du Maroc sur le Sahara Occidental.
La militante Claude Mangin qui continue de se battre pour la liberté confisquée à son époux et au peuple Sahraoui, s’est confiée à Algérie 54, en déclarant en préalable que « le système colonial marocain est très bien organisé et ses dirigeants ont besoin en permanence de boucs émissaires pour souder leurs troupes face aux Sahraouis ».
Elle ajoute que pour le Makhzen « les Sahraouis, qui sont rangés dans la case des traîtres, et même des terroristes, n’ont pas le droit d’exister ». Claude Mangin observe que « le même processus de propagande est fabriqué vis à vis de l’Algérie »: « Les difficiles relations entre le royaume du Maroc et la République algérienne ne sont pas nées après l’invasion du Sahara Occidental en 1975, mais remontent à l’indépendance de l’Algérie (1962).
« Le Maroc voulait s’approprier les richesses gazières et pétrolières de son voisin », qui venait juste de sortir de 7 ans de guerre meurtrière et 132 ans de colonialisme sauvage français » dira-t-elle, ajoutant que le Maroc a voulu d’ailleurs s’approprier tout le territoire de l’Ouest algérien, jusqu’à Tindouf, ce qui a engendré la guerre des sables en 1963.
« Jusqu’à nos jours, sur « les cartes publiées par le Maroc, on constate qu’il n y a pas de frontières entre les deux pays » souligne l’invitée d’Algérie54.
L’envahissement du Sahara Occidental, après le départ de l’Espagne, n’a pas été une balade de santé pour l’armée marocaine « appuyée par l’aviation française, qui avait déjà usé de bombes au phosphore et d’autres armes interdites, sur des populations civiles qui ont trouvé effectivement refuge sur le territoire algérien, puisque de l’autre côté, c’est l’Océan » note Claude Mangin.
Et de poursuivre que « sans l’accès à ce refuge en Algérie, les Sahraouis auraient été génocidés ».
« L’Algérie, comme les autres (80) pays qui soutiennent les Sahraouis, défend au sein des instances internationales le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Au sein de l’Union Africaine, c’est le seul pays (fondateur), à côté de Mayotte, qui n’est pas encore décolonisé ».
Elle appelle l’Union Africaine, en lien avec l’ONU (même si aujourd’hui l’ONU, dirigée par des pays néocolonialistes, ne remplit pas ses missions de paix) à agir pour la décolonisation du Sahara Occidental.
Elle tire la sonnette d’alarme sur « l’influence des USA, de la France et de la Grande-Bretagne, dans l’élaboration de résolutions de moins en moins claires, au sein des Nations Unies, puisqu’elles tendent à insérer les formules marocaines d’autonomie au peuple sahraoui colonisé.
Et de conclure sur le fait que « l’Algérie soutien le peuple Sahraoui à différents niveaux, comme la scolarisation des enfants et leur hébergement (demi-pensionnat), en apportant les soins nécessaires d’urgence et l’aide alimentaire nécessaire aux populations sahraouis par le biais du Croissant Rouge Algérien ». l’Algérie est la cible des puissances coloniales, en raison simplement de son soutien aux peuples opprimés.
