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Symbole de la colonisation monétaire française de l’Afrique: Le CFA, de plus en plus décrié

Les africains se révolteront contre la monnaie coloniale le CFA à l’ère de la monnaie numérique? Rien n’est exclu dans un nouvel ordre mondial multipolaire qui se dessine, annonciateur d’un nouvel échiquier géopolitique porteur d’importants bouleversements politiques économiques, sociaux et culturels.
La montée en puissance du panafricanisme augure des indicateurs allant dans le sens de la fin de la monnaie coloniale française le CFA , de plus en plus contestée au sein des populations africaines au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
Interrogé par le média russe Sputnik, l’économiste burkinabé Hamidou Sawadogo, estime que la France s’accroche au franc CFA car elle se sent contestée dans d’autres domaines par les pays africains. Un avis que partage également le président du MARE du Mali, Oumar MC Koné. 77 ans après sa mise en circulation, la monnaie imposée à l’époque coloniale est sujette à d’acerbes critiques exigeant son retrait. Ainsi, plusieurs voix s’élèvent pour demander son abandon pur et simple, mais la France continue de s’accrocher à ce vestige du passé, qui lui permet de garder une forme de contrôle sur les économies africaines, note Hamidou Sawadogo, enseignant à l’université Joseph-Ki-Zerbo de Ouagadougou.
« La France cherche toujours à conserver le contrôle du franc CFA parce que elle a ses intérêts […] C’est une nouvelle forme de colonisation, qui est monétaire. Elle passe par la dette et par des accords de coopération que nous signons, c’est nouvelle forme d’impérialisme », affirme l’économiste burkinabé, interrogé par Sputnik.
Pour Oumar MC Koné, Président de la Mission d’appui à la refondation de l’État (MARE) du Mali, « ce système est un impôt français infligé aux Africains, qui freine l’acquisition d’une souveraineté monétaire, ce qui, in fine, empêche tout processus d’industrialisation, de réalisation de grandes infrastructures. »

Le responsable malien admet que les responsables africains ne sont pas exempts de tout reproche, ayant parfois du mal à parler d’une même voix et à assumer leur « africanité », concernent en particulier la création de l’Eco. Mais avec le franc CFA, la France joue aussi sa propre partition, visant à préserver ses intérêts en Afrique.

« Le CFA est une rente pour la France. Comme le général De Gaulle le disait : la France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts. De ce fait, elle ne fait que défendre ses intérêts. Les Africains doivent défendre les leurs, c’est désormais une question de survie des peuples », résume ainsi l’interlocuteur de Sputnik.
En août dernier, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) avait déjà évoquée une possible réforme du franc CFA, lors de la tenue de ses États généraux, au Gabon.
Le 26 décembre 1945, le Journal officiel de la République française a publié le décret entérinant le franc CFA, signé un jour plus tôt par Charles de Gaulle et les ministres des Finances et des Colonies de l’époque.

 

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