La société « STEP Polymers », filiale de Sonatrach, a signé, dimanche à Alger, un contrat avec le consortium cino-britannique « Petrofac-HQC », pour la réalisation d’un nouveau complexe pétrochimique pour la production du polypropylène à Arzew (Oran), ainsi qu’une convention de financement avec la Banque nationale d’Algérie (BNA) pour le même projet.
Le contrat a été signé par le président du Conseil d’administration de la « STEP Polymers », M. Boutouba Baatouche, du côté algérien et le directeur des opérations de « Petrofac », Roberto Bertocco, du côté sino-britannqiue, en présence du ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, du PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, du président exécutif de « Petrofac », Tarek Kouache, du représentant de la HQC et d’une représentante de l’ambassade du Royaume-Uni à Alger.
Le contrat EPC (Engineering, Procurement, Construction) concerne la réalisation d’un complexe pétrochimique d’une superficie de 88 ha, dans la Zone industrielle d’Arzew, destinée à la production de 550.000 tonnes/an de polypropylène.
Selon les explications fournies lors de la cérémonie de signature du contrat, tenue au siège de la Direction générale, la durée de réalisation a été fixée à 42 mois.
La production du polypropylène au niveau du nouveau complexe devra couvrir les besoins du marché national estimés à 120.000 tonnes/an dans divers secteurs, à l’instar des productions pharmaceutiques, de l’agriculture, des transports, du textile, des infrastructures, mais également dans la construction, l’industrie automobile et navale, tandis que l’excédent sera destiné à l’exportation vers les marchés européen, asiatique et notamment africain.
Le projet permettra la création d’environ 6.000 postes d’emploi directs durant la phase de réalisation, 450 postes durant la phase d’exploitation et 2.000 emplois indirects.
En outre, le projet adoptera les règles et les normes appliquées aux plans national et international en matière de protection de l’environnement, avec la mise en œuvre d’un large programme de plantation d’arbres et de végétation au niveau de la wilaya d’Oran.
A noter que ce contrat a été attribué le 14 mai dernier suite à une consultation internationale restreinte, conformément à la procédure de passation de marchés en vigueur au sein de la filiale « STEP Polymers », sachant que dix-huit (18) entreprises se sont présentées pour la réalisation de ce projet.
S’agissant de la convention de financement, cette dernière a été signée par le Directeur des opérations au sein de « STEP Polymers », Abbas Laghrour et la Directrice du service des soumissions à la Banque nationale d’Algérie (BNA), Souad Djaoued avec une coalition, conduite par la BNA, composée de plusieurs banques publiques pour financer le projet.
Cette convention permettra d’assurer 70% du financement de ce projet, pendant que l’autofinancement du groupe Sonatrach assurera les 30% restants.
Intervenant à l’occasion, M. Arkab a mis l’accent sur « l’importance majeure » que revêt ce projet par rapport à l’économie algérienne, car « s’inscrivant dans le cadre de la politique générale adoptée par les hautes autorités du pays, relative à la valorisation des ressources naturelles, notamment les hydrocarbures et les mines ».
L’Etat, poursuit le ministre, cible à travers la stratégie du développement des produits pétrochimiques, « la transformation de plus de 50% de la production initiale contre 32% enregistrés actuellement, la création de 10.000 emplois directs, l’exportation de plus de 5 milliards de dollars contre 3 milliards actuellement, en plus de quintupler l’actuelle valeur ajoutée, dans les opérations de transformation et de production ».
Retrait de TOTAL pour des raisons financières
M. Hakkar a précisé que le projet « est le plus important complexe pétrochimique à réaliser par Sonatrach » après celui réalisé il y a 45 ans dans la wilaya de Skikda, soulignant que les travaux de réalisation seront lancés en juillet.
« Nous fondons de grands espoirs sur nos partenaires pour la réalisation du projet dans les délais fixés, étant donné qu’il s’agit d’un projet stratégique qui contribuera à dynamiser le secteur industriel dans le pays », a-t-il dit.
Depuis 2017, poursuit M. Hakkar, le groupe Sonatrach a défini les contours de ce projet à travers des études de faisabilité, le marché et l’ingénierie, avant la création en 2018 de la société « STEP Polymers » chargée de la réalisation du complexe et la recherche de financements nécessaires.
En réponse aux questions des journalistes sur le coût du projet, M. Hakkar a affirmé que le montant du marché fixé à 1,5 milliards de dollars « est non révisable », en ce sens qu’il a été tenu compte de la situation des marchés post-covid-19, d’où l’exclusion d’une éventuelle augmentation ultérieure.
Au sujet du partenariat avec « Total Energies » pour la réalisation du projet, M. Hakkar a rappelé la signature en 2016 d’un accord-cadre avec cette société en vertu duquel a été créée une joint-venture en 2018.
« Nous avons travaillé ensemble afin de peaufiner le projet, par les études de marché et les études de faisabilité, ainsi que les premières études d’engineering. Au terme des études et après l’annonce de l’offre financière fixée à 1,5 milliard de dollars, les parties prenantes se sont réunies pour prendre la décision finale d’investissement, vu que chaque société a ses propres plans et sa propre stratégie », a précisé le ministre.
« Total Energies » a estimé que le projet « ne correspondait pas à ses aspirations financières, et elle s’est retirée, de ce fait, en toute indépendance, tandis que Sonatrach a décidé de poursuivre le projet en toute indépendance également », a ajouté le ministre.
m; Hakkar a remercié, à cette occasion, la société « Total Energies », « qui a travaillé avec Sonatrach sur le projet de 2017 à 2022, relevant que cette société « restera disponible pour accompagner Sonatrach dans la réalisation de ce projet, comme elle est disponible à coopérer en tout temps ».
Pour sa part, M. Kouache a affirmé que la signature de cet accord « important » pour réaliser ce projet « stratégique » renforcera la position de l’Algérie « en tant que grand pays énergétique », mettant en avant l’intérêt continu exprimé par la société « Petrofac » pour investir en Algérie.
Le Directeur général de la Banque nationale algérienne, Mohamed Lamine Lebbou , a souligné que le financement du projet est le fruit de la conjugaison des efforts de plusieurs banques nationales, affirmant leur disponibilité à financer d’autres projets.