A la une, Économie

Comptes suspects sur des opérations criminelles: Le Crédit Suisse touché par un nouveau scandale financier

La deuxième grande banque suisse le Crédit Suisse est secouée par un scandale suite à la fuite des documents bancaires touchant des milliers de clients dont des dirigeants d’États.

L’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), un consortium international composé de 47 médias, a publié simultanément ce dimanche 20 février 2022 une enquête suite à une importante fuite de données remises anonymement par un lanceur d’alerte , faisant savoir l’existence de domiciliation de comptes bancaire au niveau de la banque helvétique appartenant à des dirigeants d’État autoritaires, à des criminels impliqués dans des affaires de torture, du trafic de drogue, du blanchiment d’argent, de la corruption et d’autres crimes graves. Ces données portent sur des avoirs de plus de 100 milliards de francs et concernent plus de 18’000 comptes bancaires. Les recherches remontent à 1940, mais pour deux tiers des comptes, il s’agit de comptes ouverts depuis l’an 2000.

Des fuites touchant des dirigeants de pays arabes

Les fuites publiées par l’OCCRP n’ont pas épargné des dirigeants et hommes d’affaires de pays arabes, dont la Syrie, le Yémen, la Libye, l’Égypte, l’Algérie, le Maroc et la Jordanie. L’argent domicilié dans le Crédit Suisse serait de l’ordre d’un milliard de dollars. Parmi les noms d’une demi-douzaine de personnalités arabes, figurent les noms des fils de l’ancien Rais égyptien déchu, Mohamed Hosni Moubarak. Alaa et Jamal Moubarak détiennent 196 millions de dollars.

La banque rejette les accusations

Le Crédit Suisse n’a pas tardé à réagir en rejetant les accusations via un communiqué rendu public.La banque affirme que les données étudiées sont «partielles, inexactes, ou sont prises hors de tout contexte, entraînant une présentation tendancieuse de la conduite des affaires» ajoutant que «90% des comptes concernés sont aujourd’hui clôturés, dont plus de 60% avant 2015»

Le Crédit Suisse n’est pas à son premier scandale

Le média allemand «Süddeutsche Zeitung» avait révélé il y a un an l’existence d’opérations bancaires illicites au niveau de la deuxième banque helvétique suite à des données obtenues de la part d’un lanceur d’alerte. Le média allemand a été rallié ensuite par des confrères de l’OCCRP et des médias comme le «New York Times», «The Guardian», «La Stampa» (en Italie) ou encore le «Miami Herald»

«Je pense que le secret bancaire suisse est immoral. (…) Le prétexte de la protection de la sphère privée financière n’est qu’une feuille de vigne pour masquer le rôle honteux des banques suisses en tant que collaboratrices des fraudeurs fiscaux», a déclaré le lanceur d’alerte, cité par l’équipe de recherche, comme le relaye «20 Minuten».

«Suisse Secrets» dévoile comment le numéro deux du secteur bancaire helvétique a méprisé les règles de vigilance imposées aux grandes banques internationales en hébergeant des fonds liés au crime et à la corruption, et ce malgré les promesses répétées, depuis des décennies, d’éliminer les clients douteux.

Parmi les comptes incriminés figure celui du Vatican qui n’a pas été déclaré et via lequel près de 400 millions de francs ont été transférés pour une transaction immobilière à Londres

Dans le sillage des scandales ayant éclaboussé la banque helvétique, il faut citer le scandale de la faillite de la société financière Greensill, dans laquelle quelque 10 milliards de dollars avait été engagés par le biais de quatre fonds, puis par l’implosion du fonds américain Archegos qui a coûté quelque 5 milliards de dollars à la banque.

 

Partager cet article sur :

publicité

Dessin de la semaine

Articles similaires