Le ministre de la Santé, Mohamed Seddik Ait Messaoudene, a appelé, jeudi à Alger, à la nécessité d’une coordination entre les pays africains pour faire du continent un pôle pharmaceutique mondial, d’autant qu’il dispose des moyens à même de concrétiser cet objectif, réitérant l’engagement de l’Algérie à contribuer efficacement à la dynamique africaine dans le domaine de l’industrie pharmaceutique.
Le ministre s’exprimait à l’ouverture de la Conférence ministérielle africaine sur la production locale de médicaments et autres technologies de santé (27-29 novembre), organisée sous le haut patronage du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, et dont l’ouverture a été présidée par le Premier ministre, Sifi Ghrieb, en présence de membres du gouvernement, de hauts responsables de l’Etat, de ministres, de représentants des secteurs de l’industrie pharmaceutique et de la santé de plus de 15 pays, outre des représentants du corps diplomatique africain accrédité en Algérie.
Pour le ministre, la souveraineté pharmaceutique africaine n’est pas un rêve lointain, compte tenu de la richesse humaine et des capacités scientifiques et économiques dont dispose le continent pour devenir un pôle pharmaceutique mondial, précisant que la réalisation de cet objectif exige “une coordination étroite” entre les Etats, la dynamisation des mécanismes régionaux de coopération, en sus de la création de centres de production pharmaceutique à dimension continentale.
Après avoir mis en avant le rôle des institutions régionales et des partenaires techniques et financiers dans le soutien de ce processus, le ministre a souligné que le développement de l’industrie pharmaceutique et le renforcement de la souveraineté sanitaire en Afrique sont “une priorité commune qui exige une volonté politique collective et une large coopération régionale”.
La conférence intervient à un moment crucial pour le continent confronté à des défis majeurs, notamment après la crise sanitaire mondiale qui a démontré la fragilité des systèmes d’approvisionnement et la forte dépendance des pays vis-à-vis des importations, a fait remarquer M. Ait Messaoudene, ajoutant que la conjoncture actuelle exige des réformes profondes pour ancrer le concept de souveraineté sanitaire, basée sur l’indépendance pharmaceutique, l’innovation et la solidarité régionale.
La production nationale dans le domaine pharmaceutique n’est plus un simple choix industriel, mais constitue désormais un pilier pour la sécurité sanitaire, le développement économique et la stabilité sociale, a-t-il souligné, estimant que le renforcement des capacités locales garantit l’accès aux médicaments essentiels, réduit les perturbations dans l’approvisionnement et permet de lutter contre les produits contrefaits.
Evoquant les principales conditions nécessaires à la réalisation de cet objectif, M. Ait Messaoudene a appelé à mettre en place un cadre règlementaire moderne et cohérent fondé sur les normes internationales, à accélérer l’harmonisation règlementaire africain, à simplifier les formalités d’enregistrement des produits et à renforcer les capacités des organismes nationaux des médicaments, tout en mettant l’accent sur l’importance de la qualité.
Le ministre a, en outre, souligné l’importance de développer des partenariats industriels forts fondés sur la recherche, l’innovation, la biotechnologie et les technologies numériques de santé, ainsi que de promouvoir les partenariats public-privé et d’établir des zones industrielles spécialisées dans les industries pharmaceutiques, avec la nécessité de créer un climat attractif pour les investisseurs et protecteur des intérêts stratégiques des pays africains.
Pour le ministre, la qualification du capital humain constitue la base de toute industrie performante, appelant à renforcer la formation, étant un élément crucial, afin d’assurer la qualité de la production et attirer les investissements.
Au terme de son intervention, le ministre a réaffirmé “l’engagement constant de l’Algérie à contribuer efficacement à cette dynamique continentale dans le domaine de l’industrie pharmaceutique, à renforcer nos capacités nationales, à partager nos expertises et à participer aux initiatives régionales en faveur d’une Afrique plus autonome, plus innovante et plus résiliente”.