Dans un article intiulé ” Le groupe de réflexion français Sahel Intelligence démasqué comme une opération de désinformation pro-marocaine” publié le lundi 1er septembre, The New Arab confirme que Sahel Intelligence, un site internet qui se livre à la désinformation contre l’Algérie et le Front Polisario depuis près de deux décennies.
Bien que The New Arab TNA note que Sahel Intelligence, la publication rapporte fréquemment des histoires douteuses et préjudiciables à l’Algérie et au Front Polisario, citant des sources anonymes, jetant des doutes sur l’aspiration du site à être un « indicateur précis » de la géopolitique au Sahel, indique l’auteur de l’article Jonathan Cole.
Pour The New Arab Sahel Intelligence est un acteur de la longue guerre de désinformation entre le Maroc et l’Algérie.
En outre, Sahel Intelligence a été cité dans plus d’une douzaine d’articles universitaires, ainsi que dans des rapports de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l’Union africaine.
Sahel Intelligence se présente comme un site spécialisé proposant des « revues stratégiques hebdomadaires » de la politique sahélienne rédigées par des experts et publiées par un cabinet français basé à Paris, GIC Conseil.
Diffusant des diatribes,mensonges, fakenews, “diarrhées” et calomnies, le site publie fréquemment des rapports présentant l’Algérie comme un État en faillite au bord de la balkanisation. Une grande partie des reportages consiste en des invectives dirigées contre des hautes personnalités algériennes.
L’équipe éditoriale de Sahel Intelligence est composée de quatre membres : Samuel Benshimon, Marion Zunfrey, Frédéric Powelton et Karol Biedermann.
Lorsque TNA a recherché GIC Conseil au registre du commerce français, la seule société portant ce nom a été créée en 2004 et immatriculée à une adresse en banlieue marseillaise, et non à Paris. La société a ensuite été dissoute en 2010. Les archives du site indiquent qu’elle est en activité depuis au moins fin 2007.
Aucun des deux cofondateurs des deux sociétés, Gilles Clavaud et Patrick Cournet, ne figurait parmi les collaborateurs listés sur le site de Sahel Intelligence. TNA a trouvé les coordonnées de Gilles Clavaud, l’ancien directeur de GIC Conseil, mais il n’a pas répondu à temps pour la publication.
Il a été constaté que les quatre rédacteurs en chef de Sahel Intelligence n’avaient pratiquement aucun profil public.
Le rédacteur en chef, Samuel Benshimon, qui, selon Sahel Intelligence, était lieutenant-colonel de l’armée sioniste, possède un profil LinkedIn peu fourni, avec seulement six abonnés. Ce profil indique qu’il dirige GIC Conseil depuis 2001, soit trois ans avant la création de la société française du même nom.
Quant aux trois autres, Marion Zunfrey, Frédéric Powelton et Karol Biedermann, la TNA n’a pu trouver aucun profil public, ajoute Jonathan Cole. Or, deux membres de la rédaction de Sahel Intelligence auraient eu des carrières relativement prestigieuses. Un profil sur le site web français Copains d’avant suggère que Powelton a travaillé à la Banque mondiale et à Saudi Aramco.
Il est iportant de noter que le domaine Internet de Sahel Intelligence n’était pas enregistré en France, mais au Maroc.
La TNA a contacté Samuel Benshimon, Marion Zunfrey et Frédéric Powelton pour obtenir des commentaires via les adresses e-mail fournies sur Sahel Intelligence, mais la plupart des serveurs de messagerie du site Web étaient inaccessibles.
Pris ensemble, les éléments de preuve indiquent que Sahel Intelligence a été créé par des acteurs basés au Maroc pour diffuser des récits anti-algériens destinés à être blanchis dans des médias marocains légitimes, comme dans le cas du rapport de juin, précise la même source.
Riccardo Fabiani, directeur par intérim du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’International Crisis Group, a déclaré à TNA que Sahel Intelligence « est nominalement indépendant mais de facto contrôlé par le Maroc et fait partie de sa campagne de propagande contre l’Algérie et le Polisario ».
Les autorités marocaines maintiennent « une façade de pluralisme et de liberté de la presse à travers la multiplication de ces médias privés, qui sont directement ou indirectement contrôlés ou surveillés par les forces de sécurité », a-t-il poursuivi.
Commentant l’auto-portrait de Sahel Intelligence comme étant basé en France, Fabiani a déclaré que le régime du Makhzen « emploie souvent des voix non marocaines aussi pour renforcer cette perception d’indépendance », mais en réalité « ils chantent tous sur la même corde et répètent les mêmes idées, qui proviennent de l’appareil de sécurité de Rabat. »
Amplifié par les journaux marocains, Sahel Intelligence représente une opération sophistiquée de blanchiment de récits qui diffuse une désinformation incendiaire sur l’Algérie et le Front Polisario.
La désinformation est également un problème omniprésent au Maroc. Selon une étude menée par l’Institut Reuters de l’Université d’Oxford, le manque de confiance dans les médias traditionnels, conjugué à une utilisation intensive des réseaux sociaux pour accéder à l’information, expose les Marocains à des accès réguliers de désinformation .
The New Arab confirme d’ailleurs les informations rapportées par Algérie 54 sur les contenus mensongers et les Fakenews coloportés par Sahel Intelligence, qui se positionne comme un instrument de la propagande de la coalition maroco-franco-sioniste visant l’Algérie.
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