Par Nora Abdelkrim

Selon le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR), plus de 1200 enfants de moins de 5 ans sont morts dans les cinq derniers mois de rougeole et de malnutrition dans neuf camps de réfugiés au Soudan, dans l’État du Nil Blanc, accueillant des réfugiés venus d’Éthiopie et du Sud Soudan.

Des milliers pourraient mourir d’ici la fin de l’année, notamment les nouveaux nés, a indiqué l’agence onusienne. Selon le HCR, plus de 3000 cas suspects de rougeole ont également été signalés ainsi que plus de 500 cas suspects de choléra, sans compter la dengue et le paludisme. 85% ds hôpitaux ont fermés dans le pays, plongeant des millions de personnes dans un dénuement total.
La conflit pour le pouvoir qui oppose, depuis le 15 avril, les troupes du le général- président Abdel-Fattahg al Burhan et les forces paramilitaires – Forces de soutien rapide FSR – du général Mohamed Hamdan Dogolo dit Hemidti, vice-président du Conseil de souveraineté transitoire, touche particulièrement la capitale Khartoum et la région du Darfour, où les centres de soins et de nutrition ont été ravagés par les combats et les bombardements. À l’origine du conflit, les formes de l’intégration des FSR dans l’armée et leur statut. Les FSR sont une organisation paramilitaire issue des milices Janjawid créées par le dictateur Omar el-Bechir, pour combattre les rebelles du Darfour. Elles se sont rendues célèbres par la répression sanglante des manifestations pro-démocratie lors du massacre de Khartoum en juin 2019 et par les massacres perpétrés dans les villages du Darfour, les viols, les exécutions sommaires avec le soutien des forces soudanaises pendant la guerre du Darfour.
« Le monde dispose des moyens et de l’argent nécessaires pour empêcher chacun de ces décès liés à la rougeole ou la malnutrition », a déclaré Filippo Grandi, Haut Commissaire de l’ONU pour les réfugiés, dans un communiqué. Plus de 25 des 45 millions de Soudanais, dont dix millions d’enfants, ont besoin de l’aide du HCR et de l’UNICEF au Soudan pour survivre à la pénurie permanente de nourriture et d’eau potable. « Des dizaines d’enfants meurent chaque jour des conséquences de ce conflit dévastateur et d’un manque d’attention de la part de la communauté internationale »
À Khartoum les combats font rage, avec l’attaque le 17 septembre du Quartier Général de l’armée dans le centre de la ville pour la deuxième journée consécutive. De nombreux bâtiments abritant des institutions et des marchés populaires ont été bombardés et incendiés dont la tour de la Greater Nile Petroleum Oil Company. Selon les témoins, il s’agit des combats les plus violents depuis le début de cette 4ème guerre civile que connaît le Soudan, après celles de 1955-1972, 1983-2005 et 2003-2020.