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Le conflit du Sahara Occidental : Deux parties identifiées et deux autres complices.

Par Mohamed El Abassi

La responsabilité juridique et historique de l’Espagne, la colonisation marocaine qui a remplacé une autre, et le Polisario qui lutte pour le droit à l’indépendance et à l’autodétermination du peuple sahraoui, certains membres du Conseil de sécurité, sont tous parties prenantes et / ou complices de la persistance de la dernière colonie d’Afrique.

En simplifiant la compréhension, ce conflit qui dure depuis une cinquantaine d’années reste un conflit territorial qui met le peuple du Sahara Occidental qui lutte pour son droit à l’autodétermination et son indépendance, sous l’égide de son représentant légitime le Front Polisario, face à face  contre Maroc, partie illégalement occupante.

Les thèses artificielles du Maroc quant à sa proposition de « plan d’autonomie élargie», sont catégoriquement refusées par la RASD qui ne revendique pas plus que l’application du droit international qui préconise de donner la parole aux sahraouis pour déterminer leur destin.

Un droit inscrit dans la Charte des Nations Unies pour les pays et peuples colonisés selon la déclaration 1514 de l’Assemblée Générale de l’ONU. Ce territoire étant inscrit sur la liste des pays à décoloniser, le règlement du conflit y afférent est depuis des décennies à l’ordre du jour du Comité de décolonisation des Nations unies.

Le valeureux peuple sahraoui stoïque lutte inlassablement, avec force et détermination, pour son indépendance, malgré les complicités, inavouées mais reconnaissables, de pays et multinationales appâtés par l’exploitation à outrance des richesses du Sahara Occidental, au détriment du droit international et de la légalité mais surtout contre la volonté des sahraouis eux mêmes.

Une troisième partie indirecte, mais en fait, essentielle dans l’irruption du conflit du Sahara Occidental : L’Espagne en tant que puissance administrante ayant déserté le Sahara Occidental avant de solder ses comptes et son devoir d’organiser un référendum d’autodétermination du peuple du Sahara Occidental.

Pis encore, elle signe un accord de partage du territoire du Sahara Occidental entre le Maroc et la Mauritanie, en garantissant des droits d’exploitation des richesses sahraouies. La volte- face historiquement honteuse de Pedro Sanchez, qui lui a coûté, d’ailleurs, des défaites électorales successives de son parti socialiste, est venue, non pas pour des raisons de politique intérieure et non plus pour des raisons d’intérêts nationaux espagnols, mais conséquemment à une trappe que le Makhzen a sournoisement construit pour suffisamment piéger le premier ministre espagnol.

Le futur nous renseignera sur les dessous d’une lettre écrite par le Makhzen, signée par Pedro Sanchez, sans que le gouvernement espagnol n’ait été mis au parfum, ni que le « Congrès des Députés” ne fut consulté.

Le Conseil de Sécurité des Nations Unies est tout aussi impliqué dans l’enlisement du Conflit et des souffrances d’un peuple en ce sens que certains membres permanents ont inscrit dans leurs agendas politiques nationaux, la défense d’une colonisation marocaine illégale du Sahara Occidental, malgré, en dépit et contre le droit, qu’ils se disent défendre dans d’autres cas ailleurs, agissant ainsi dans une totale contradiction avec leurs propres valeurs démocratiques puisque l’autodétermination d’un peuple et sa libre expression, sont à la base de la démocratie et des droits de l’Homme, si chers à leur convenance mais, cependant, à géométrie variable.

Quant aux deux observateurs officiels juste parce qu’ils sont frontaliers du territoire conflictuel, si la Mauritanie reconnaît la République Arabe Sahraouie Démocratique et reçoit ses émissaires selon un protocole d’Etat, l’Algérie reconnaît la RASD et défend le droit du peuple sahraoui pour l’autodétermination et l’indépendance, comme elle l’a fait pour aider les peuples d’Afrique et d’autres en Asie qui luttaient pour leurs indépendances.

Le conflit du Sahara Occidental est une question de décolonisation à parachever selon le droit, la légalité internationale et la doctrine de l’Onu en la matière. Si une certaine puissance administrante juridiquement et historiquement responsable se trouve être otage de la manipulation et du chantage makhzénien, si le Conseil de sécurité continue de gérer ce conflit selon son agenda égoïste et qu’il pense que c’est un conflit « dormant » sans risque pour la paix et la sécurité internationales, si le Maroc en tant que pays colonial persiste dans sa politique du fait accompli colonial, il subsistera un peuple qui n’abdiquera pas et résistera tant qu’il n’aura pas dit son dernier mot : Autodétermination ! Mohamed El-Abassi.

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