Au moment ou le président russe Vladimir Poutine déclare qu’il n’a aucun doute sur l’issue de l’opération spéciale entamée le 24 février 2022, et au moment de la tenue en Moldavie , du sommet de la Communauté politique européenne (CPE) réunissant une cinquantaine de dirigeants européens, dont le président ukrainien Volodomyr Zelensky, coincidant avec le conclave sud-africain des chefs des diplomaties des pays du BRICS,le média américain Politico, révèle que l’administration Biden est furieuse contre son ambassadeur en Afrique du Sud Reuben Brigety et s’efforce de sauver les relations avec Pretoria.
L’administration Biden estime que les allégations de l’ambassadeur américain en Afrique du Sud au sujet des armes livrées par Pretoria à Moscou sont exagérées et pourraient nuire aux intérêts américains à long terme, écrit le journal Politico.
Selon la même source, Washington avait dépêché un émissaire à Pretoria, en vue d’atténuer la crise avec le pays africain, suite aux mensonges véhiculés par Reuben Brigety,sur l’acheminement d’armes vers la Russie à partir de l’Afrique du Sud. Des mensonges démentis de fort belle manière par le président sud-africain Cyril Ramaphosa, et sa ministre des affaires étrangères Naledi Pandor,contraignant l’ambassadeur américain à présenter des excuses publiques. Il est clair, que l’ambassadeur américain visait à travers ses mensonges torpiller l’initiative africaine de paix et de règlement du conflit en Ukraine, menée par l’Afrique du Sud.

Au début de cette crise déclenchée le 11 mai 2023, l’administration américaine a essayé de marcher sur une ligne fine dans sa réponse entre calmer les Sud-Africains et ne pas donner l’impression d’abandonner son ambassadeur.
Pourtant, les responsables américains ont clairement indiqué lors de conversations avec POLITICO qu’ils n’étaient pas à l’aise avec les actions de Brigety et la nature de ses affirmations.
L’incident a mis en lumière les efforts acharnés des États-Unis pour influencer les pays où la Russie et la Chine ont fait des percées, une concurrence turbocompressée par la guerre de la Russie contre l’Ukraine.
L’Afrique du Sud est un acteur clé parmi les pays courtisés car elle est « définitivement le leader de facto de l’Afrique subsaharienne », a déclaré un responsable de l’administration Biden familier avec la question. « Je ne pense pas que nous en ayons besoin’. Mais ce n’est pas non plus intelligent d’en faire un ennemi ».
Il convient de rappeler, que la tension est montée l’automne dernier entre Washington et Pretoria, lorsqu’un cargo russe appelé le Lady R s’est dirigé vers la base navale sud-africaine de Simon’s Town. Washington avait demandé à Pretoria de bloquer le navire , qui faisait l’objet de sanctions économiques américaines, mais l’Afrique du Sud lui a permis d’accoster furtivement du 6 au 8 décembre.
En février, le New York Times a rapporté qu' »un responsable américain en Afrique du Sud a déclaré que le gouvernement américain pensait que des munitions et du propulseur de fusée que la Russie pourrait utiliser dans la guerre en Ukraine auraient pu être chargés sur le pétrolier russe »
Lavrov se moquait des déclarations de l’ambassadeur américain à Pretoria
le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov, a sèchement répondu depuis Maputo au Mozambique à une question portant sur des accusations de livraisons d’armes supposées de Pretoria à Moscou. « L’ambassadeur des Etats-Unis en Afrique du Sud devrait s’occuper de ses affaires » souligna Lavrov le mercredi 31 mai à Maputo. Et d’ajouter que «La République d’Afrique du Sud est un Etat souverain, la Fédération de Russie est un Etat souverain», soulignant que Moscou et Pretoria établissaient leurs relations «dans le plein respect des normes et des principes du droit international en vigueur». Qu’il ne s’immisce pas dans les affaires d’autrui ! «Si l’ambassadeur américain – ou tout autre ambassadeur étranger – a cru voir je ne sais quoi, qu’il reste à sa place et ne s’immisce pas dans les affaires d’autrui», a asséné le diplomate russe.
L’Afrique mérite une meilleure représentation au Conseil de sécurité de l’Onu, a indiqué la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, interrogée par Sputnik Afrique, lors de la réunion des chefs de diplomatie des BRICS les 1er et 2 juin au Cap.
Les nations africaines devraient être mieux représentées au Conseil de sécurité de l’Onu, a déclaré Naledi Pandor, la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, interrogée par Sputnik Afrique.
« Bien sûr qu’ils devraient. Le monde a changé depuis 1948 et nous avons longtemps argumenté comme l’Afrique du Sud sur la réforme du Conseil de sécurité de l’Onu. Aujourd’hui nous pouvons voir ses échecs », a-t-elle souligné en amont de la conférence de presse de la réunion des ministres des Affaires étrangères des BRICS, laquelle se tiendra les 1er et 2 juin au Cap.
La sortie américaine, ouvre-t-elle la voie à une médiation africaine dans le conflit ukrainien?
Y-a-t-il un revirement de la position américaine au sujet d’une éventuelle médiation africaine, conduite par l’Afrique du Sud et soutenue par l’Algérie, deux puissances africaines qui jouissaient de la confiance de Moscou et aussi de Washington, quant à leur non-alignement positif et leurs indépendance vis à vis des axes.
« L’Afrique du Sud reste fidèle au principe de non-alignement et rejette toute pression et les menaces de représailles concernant sa position dans le conflit en Ukraine », a déclaré ce jeudi 1er juin, Anil Sooklal, ambassadeur de l’Afrique du Sud auprès des BRICS.
Pretoria appelle au respect de sa position non-alignée et « aimerait […] qu’il n’y ait pas de pressions sur nous et de menaces de mesures soi-disant unilatérales », a réitéré Anil Sooklal, ambassadeur de l’Afrique du Sud auprès des BRICS. Il s’exprimait concernant la neutralité de Pretoria sur le conflit en Ukraine.
Et d’ajouter »Le non-alignement est une position. Nous ne devrions pas être contraints par certains pouvoirs : « Vous devez vous ranger avec nous ou vous opposer à d’autres ».
« Nous ne soutenons donc aucun camp contre l’autre. Nous avons une position non alignée, et cela ne veut pas dire que nous nous abstenions d’agir », selon Anil Sooklal.
Il est clair que le camp va-t-en-guerre de l’Establishment américain, soutenant outrageusement le régime de Kiev, était derrière cette tentative de saborder toute initiative de guerre pour conclure un accord de paix, synonyme d’un basculement géopolitique et civilisationnel, définissant un nouvel ordre mondial multipolaire. Aujourd’hui, beaucoup de voix influentes aux USA sont quasiment convaincues que Volodomyr Zelensky est dans l’impossibilité de renverser la réalité sur le terrain, en dépit des quantités importantes d’armes qui lui avaient été fournies. » La solution réside dans un accord de paix » de moindre perte pour l’Ukraine, devenue de facto, « un Etat » sous tutelle américaine, compte tenu de sa dette contractée auprès de Washington, comme le confirme l’accord signé entre Zelensky et le fonds d’investissement américain BlackRock.