La crise diplomatique entre Alger et Paris affecte déjà les relations économiques entre les deux pays, dans la foulée de la détermination des autorités algériennes à réduire la facture des importations, et à la mise en oeuvre d’une nouvelle gouvernance économique basée sur la diversification des partenaires.
Dans cette optique, des voix d’opérateurs économiques en France s’élèvent contre cette campagne haineuse contre l’Algérie, affectant leurs affaires et intérêts. Dans ce cadre, Benoît Piètrement, président du conseil spécialisé «grandes cultures» de FranceAgriMer, vient de tirer la sonnette d’alarme du marché algérien, pour ce qui est des exportations du blé français, sachant qu’en 2023, les exportations françaises de céréales vers l’Algérie avaient déjà chuté de 80%.
Le marché algérien est désormais «quasi, voire complètement fermé» aux exportations françaises de blé, a déclaré le 15 janvier à la presse Benoît Piètrement, président du conseil spécialisé «grandes cultures» de FranceAgriMer.
Pour Benoît Piètrement , la reconquête de ce marché historique pourrait s’avérer longue et complexe . Et de poursuivre «Il serait illusoire d’espérer une amélioration rapide des relations diplomatiques, ce qui maintient une incertitude majeure pour les prochaines années».
Selon FranceAgriMer, le contexte global s’avère particulièrement défavorable pour les exportations françaises de blé tendre pour la campagne 2024-2025. Les prévisions d’exportations vers les pays tiers atteignent leur plus bas niveau depuis 2000-2001, avec seulement 3,5 millions de tonnes, a indiqué Habasse Diagouraga, analyste économique de FranceAgriMer.
La crise avec l’Algérie, conjuguée à d’autres facteurs défavorables comme la concurrence du blé ukrainien et le désengagement du marché chinois, a conduit à une augmentation significative des stocks français, estimés à 1,61 million de tonnes à la fin de la campagne 2024-2025, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 2008-2009.