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December 8, 2025

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De la Transition à la Junte Ad Vitam æternam et du Panafricanisme au War-Starisme (4ème partie)

On dit souvent : « Si tu n’as pas de pudeur, fais ce que tu veux. » La voix d’un apprenti « souverainiste » et « panafricaniste » malien, rongé par ses propres malheurs et imbu de sa médiocrité, s’évertue à donner une leçon de géographie à un auditoire dont l’imbécillité tutoie le parterre. C’est normal pour les mauvais élèves de mauvais maîtres qui s’accaparent le pouvoir.

Au Mali: Le Mensonge, Sport Favori de la Junte et de ses Supplétifs.

Par Dr. Benali

On dit souvent : « Si tu n’as pas de pudeur, fais ce que tu veux. » La voix d’un apprenti « souverainiste » et « panafricaniste » malien, rongé par ses propres malheurs et imbu de sa médiocrité, s’évertue à donner une leçon de géographie à un auditoire dont l’imbécillité tutoie le parterre. C’est normal pour les mauvais élèves de mauvais maîtres qui s’accaparent le pouvoir.

Pour se démarquer de leurs anciens mentors, ces apprentis adoptent un comportement vipérin et accusent les autres de leurs propres échecs. Ainsi, une clique ayant déjà goûté à la sauce des anciens présidents comme Amadou Toumani Touré (ATT) et Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a, en 2023, scellé des liens tactiques avec les terroristes de l’EIGS pour terroriser les populations maliennes et celles des pays de l’AES et de créer un chaos pour imposer son « ordre suspect» aux pays de la région, dans le seul but de se maintenir au pouvoir.

Il ne s’agit pas de Baga Baga diplomatiquement incorrectes et déplacées destinées à séduire une population endurant des conditions de vie désastreuses et dupée par des promesses irréalisables. Ce n’est pas non plus une question de discours empreints d’impulsivité et d’agressivité contre l’Algérie dans les instances onusiennes. Mais de désigner dans une vidéo, l’Algérie d’être « Israël de la région », c’est aller au-delà de la maladresse : c’est « une provocation caractérisée, nourrie d’une intention délibérée. »

L’apprenti orateur ; auteur de la vidéo (lien: https://t.me/AESchronique/252), spécialiste dans les palabres creuses et mensongères, dont la voix est familière, s’efforce de convaincre son auditoire, à travers un petit discours plein de bagouts.

1- Il commença sa vidéo par : « Aujourd’hui nous allons parler de « l’Israël de l’Afrique », c’est-à-dire l’Algérie ». Puisque l’orateur se prend pour un champion des qualificatifs et de la géographie, discutons : 

Avant tout, ce n’est pas la presse algérienne qui broute dans les prairies makhzeno-franco-sionistes pour s’engraisser d’intox et de désinformation. Ce sont des sites comme le Maliweb.net, Bamada.net et leurs cousins numériques, flanqués d’influenceurs autoproclamés panafricanistes, qui se transforment en ruminants dociles de l’intox du Sahel Intelligence, du 360.ma et médias français. Et lorsque même des responsables politiques, jusqu’à l’ancien premier ministre Choguel Maïga, se mettent à ruminer ces fadaises, cela en dit long : « la manipulation n’est pas seulement facile au Mali, elle est devenue un sport national. ». 

Les exemples sont multiples, mais je vais citer seulement un : le site malien Bamada.net avait repris comme « source crédible » un rapport bricolé. Celui-ci, attribué à Frédéric Powelton dans Sahel Intelligence en juillet 2023, prétendait que l’Algérie avait financé Wagner à hauteur d’un milliard de dollars pour protéger ses intérêts géopolitiques en Afrique, alors que les wagnériens étaient déjà au Mali depuis 2021. 

Un petit éclaircissement s’impose : 

  • Sahel Intelligence n’est pas une source neutre mais une revue hebdomadaire en ligne, éditée par la société GIC Conseil (Paris). Derrière cette vitrine se trouve Samuel Benshimon, ex-analyste militaire de l’armée israélienne, qui y a atteint le grade de lieutenant-colonel. Autrement dit, les prétendues révélations relayées par ce site s’inscrivent moins dans une logique d’information que dans une stratégie d’influence, où la désinformation devient un outil géopolitique.
  • 360.ma, est un site d’information du makhzen, un instrument d’intox et de manipulation

Et pour savoir où se situe ce qu’il appelle « Israël », l’orateur aurait mieux fait d’interroger son ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, qui ment comme il respire. Ce dernier connaît d’ailleurs très bien la question, puisque la demande d’octroi du statut d’observateur à l’entité israélienne auprès de l’Union africaine a été déposée alors qu’il occupait le poste de directeur de cabinet du président de la Commission de l’Union africaine, Faki Mahamat. Deux hommes, deux itinéraires, mais une même constante, celle de l’opportunisme. 

Or, Le 26 mars 2021, il a donc officiellement démissionné de son poste auprès de Faki Mahamat et s’est empressé de rejoindre son pays en tant que ministre des Affaires étrangères (MAE) en raison de son parcours gratifié. Il entama ses nouvelles fonctions sous un premier ministre fraîchement désigné en 2021, par la junte au pouvoir. C’est Choguel Maïga, un champion des palabres et des polémiques.   

Qui sont deux personnes ? Maïga comme Diop, deux attentistes qui ont saisi des occasions pour naviguer d’un régime douteux à un autre, d’Alpha Oumar Konaré (ATT) à Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), avant de se mettre, sans scrupules, au service de la junte actuelle. Tous deux étaient des avocats de l’accord d’Alger de 2015 : Maïga à travers des missions explicatifs à l’étranger et Diop en tant que MAE et négociateur en chef du gouvernement malien et responsable de la délégation ministérielle aux pourparlers de paix inclusifs inter-maliens qui se sont déroulés à Alger, qui avait déclaré « nous nous réjouissons de la signature de cet Accord par les autres composantes de la Coordination, le 20 juin 2015 à Bamako » et que « La paix pour le Mali passe par l’accord d’Alger ».

Et c’est ces deux supplétifs de la junte malienne, qui ont été chargés de dénoncer l’accord d’Alger de 2015.

Outre ces deux supplétifs, un troisième, patchwork humain, clone politique et imbu de ses deux doctorats non verbalisés pour infractions routières, désigné premier ministre par la grâce d’une junte en quête de figurants, n’attendait qu’une occasion pour mener une guerre verbale contre l’Algérie. Alchimiste de circonstance, il a trouvé dans l’emprunt de noms des 2 personnes citées et de discours une manière d’exister, croyant qu’en travestissant son identité, il pouvait travestir la réalité. Mais derrière l’illusion, il n’apparaît que comme un supplétif « souverainiste » de plus, dont la longue langue, après avoir dénoncé l’accord d’Alger, s’évertue à mordre la main de l’Algérie qui a effacé, en 2013, la dette du Mali au moment où son pays, était fragilisé par la crise politico-sécuritaire qui secouait son territoire à cette époque.

Ces souverainistes de circonstance se sont drapés dans le manteau du grand défenseur de la souveraineté, multipliant les discours enflammés et les diatribes contre l’Algérie, la Mauritanie, l’Occident et les pays membres de la CEDEAO limitrophes du Mali.

Ces trois supplétifs constituent un tandem dont la proximité avec le Maroc est manifeste. Si cette relation ne modifie en rien la posture de l’Algérie, elle pourrait néanmoins représenter une vulnérabilité structurelle pour l’AES (Alliance des Etats du Sahel). En effet, Rabat est souvent perçu comme une rampe de lancement des stratégies d’influence étrangères et comme le cheval de Troie de la triade franco-israélo-émiratie dans la région, ce qui confère à cette alliance une fragilité potentielle susceptible d’être exploitée par des puissances extérieures.

Cette vulnérabilité a été mise en évidence par les autorités nigériennes en août 2025, lorsqu’elles ont accusé la France d’ingérence en recourant à des mécanismes indirects, parmi lesquels figure la coopération sécuritaire entre le Maroc et certains pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Dans ce cadre, un contrat avait été signé entre Niamey et une société marocaine spécialisée dans l’interception des communications, portant sur la fourniture et l’installation de dispositifs techniques de surveillance et de sécurité. Toutefois, ce contrat fut annulé après que les services nigériens eurent établi que ladite société entretenait des liens opérationnels étroits avec les services de renseignement extérieur marocain (la DGED), ainsi qu’avec certaines structures de renseignement françaises, révélant ainsi l’existence de réseaux d’influence et de dépendance sécuritaire susceptibles de fragiliser la souveraineté du Niger et, par extension, celle de l’ensemble de l’AES.

Et il n’y a pas que cela : cette fragilité est aussi le fait des maliens eux-mêmes. L’ex-premier ministre Choguel Maïga, une « vitrine civile de la junte », qui s’était drapé dans un costume souverainiste en se faisant passer pour l’idéologue et le planificateur du concept Mali Koura (Nouveau Mali), a été incarcéré le 19 aout 2025, pour malversations financières et atteinte aux biens de l’État.

Donc les supplétifs de la junte doivent s’attendre à des mesures carcérales, même pour des faits anodins, à moins qu’ils ne saisissent l’occasion de fuir et d’aller se réfugier chez un pays ami de l’entité sioniste, le makhzen, toujours prêt à recycler les débris politiques des Etats défaillants.

Par ailleurs, la junte malienne a commencé à nourrir une animosité croissante envers l’Algérie, depuis que cette dernière dénonçait la présence de mercenaires à ses frontières. Or, une telle présence constitue une violation flagrante non seulement de la Convention internationale de 1989 des Nations unies contre le recrutement, l’utilisation, le financement et l’instruction de mercenaires, mais aussi de la Convention de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) adoptée à Libreville en 1977, qui interdit explicitement le recours au mercenariat sur le continent. Ces mercenaires, loin d’être animés par une quelconque idéologie, étaient surtout mus par des intérêts matériels immédiats, en particulier la perspective de tirer profit des ressources aurifères du nord du Mali. Et ce ne sont pas seulement les wagnériens : la junte elle-même s’inscrit dans cette logique prédatrice, instrumentalisant cyniquement la souveraineté nationale pour se maintenir au pouvoir tout en profitant des richesses du pays.

Si le groupe Wagner a joué un rôle déterminant dans la reprise de Kidal par les forces maliennes en novembre 2023, les wagnériens commençaient plus tard à révèle un malaise croissant. Ils ont exprimé leur frustration face à ce qu’ils qualifient de « manque de professionnalisme » de l’armée malienne. Depuis leur arrivée au Mali, les mercenaires russes du groupe Wagner ont entretenu une coopération fragile avec l’armée malienne et soupçonne des militaires maliens d’être à l’origine du carnage de Tin-Zaouatine qui s’est déroulée du 25 au 27 juillet 2024, en raison de fuites des militaires maliens. 

2- Le Mali a aidé l’Algérie « à récupérer son indépendance. » ? Je précise : En 1961, soit avant l’indépendance de l’Algérie, Modibo Keïta sollicita son ami Oussedik pour obtenir des armes face à une grave crise intérieure : mécontentement militaire lié à la baisse des soldes, tensions ethniques au Nord et risque de partition. Grâce à l’entremise diplomatique Oussedik, une demande de 25 000 armes fut présentée à la Chine via l’ambassade de Conakry. Pékin accepta et un protocole sino-guinéen signé le 18 septembre 1961 permit d’organiser les premières livraisons dès la fin de l’année. Parallèlement, le GPRA et le FLN apportèrent un soutien direct au Mali, en livrant armes et en assurant formation militaire. L’ALN, quant à elle, joua un rôle panafricain plus large, soutenant divers mouvements nationalistes africains en mettant en place des camps d’entraînement et en nouant des contacts avec des militants d’Angola et d’Afrique du Sud

Sans l’aide algérienne, l’ex-Soudan français aurait pu basculer dans une fragmentation territoriale et cessé d’exister en tant Mali unifié. 

3- Ses voisins (de l’Algérie) mènent une politique intelligente ; une politique juste, une politique qui n’est ni hypocrite, ni mensongère et il termine vive le Maroc :

Gloussons un peu. Il est des esprits qui, devant un mirage, s’obstinent à y voir une oasis. Quand certains proclament avec une solennité presque religieuse que « les voisins mènent une politique intelligente, juste et sincère », on croirait assister à l’éloge funèbre de la naïveté. Car enfin, faut-il confondre l’astuce avec la duplicité, la manœuvre de coulisses avec la sagesse, et la manipulation avec la sincérité ? Si la politique de ces voisins était réellement si pure et désintéressée, les bibliothèques du monde entier crouleraient déjà sous des volumes consacrés à cette exception historique : un Etat ou plutôt deux voisins alliés devenus, par miracle, l’incarnation même de la vertu. Mais il faut croire que l’illusion a ses fidèles. Quand le refrain « vive le Maroc » vient clore ce discours, ce n’est plus un argument : c’est un lapsus révélateur, une confession maladroite qui dit tout haut ce que la propagande souffle tout bas.

Mais quoi faire ? J’y crois et j’adhère à l’idée que la junte mène une politique « intelligente » tordue et pleine de bagouts, aussi bien sur le plan interne que dans ses relations avec ses voisins. 

a- Sur le plan interne, la junte a trouvé la recette miracle : toute voix qui ose réclamer le respect du calendrier électoral se voit offrir, non pas une tribune, mais un isoloir bien huilé, doublé d’une cellule-urne grandeur nature, avec pour unique ouverture une porte d’entrée soigneusement verrouillée. Et pour parfaire la farce, la junte et ses supplétifs ont désigné Goïta président du pays pour cinq ans, renouvelables à l’envi par ses pairs, transformant la volonté populaire en simple paraphe du cercle fermé des putschistes. Et pour le décor, la junte exhibe un unique panneau luisant de souverainisme et de panafricanisme suffisant à masquer la rouille d’une dictature.

Cette junte au pouvoir de souverainistes fardés et de panafricanistes de façades s’est accaparée du pouvoir en surfant sur la vague des protestations populaires menées par l’imam Dicko et l’activiste Ben Le Cerveau et de certains nationalistes du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP).

Cette junte et leurs supplétifs se prend aujourd’hui de donneur de leçons et recycle des slogans usés comme le souverainisme et le panafricanisme : le souverainisme qu’elle agite n’est qu’un repli égoïste, et le panafricanisme qu’elle brandit n’est qu’une illusion rhétorique. 

La réalité, c’est une gouvernance prédatrice qui instrumentalise les idéaux pour mieux étouffer le peuple et entretenir des réseaux de corruption et d’allégeances douteuses dont les fonds sont « bien gardés » auprès de leurs sponsors.

b- Sur le plan externe, cette « intelligence » autoproclamée s’illustre par des provocations et maladresses contre ses voisins : la Mauritanie, l’Algérie, et je ne parle pas des autres Etats de l’Afrique de l’Ouest.

  • En direction de l’Algérie : L’épisode du drone turc Akinci TZ-98D armé malien abattu par l’Algérie dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, après une incursion de près de deux kilomètres à l’intérieur du territoire national, illustre parfaitement la dérive actuelle de Bamako. Alger avait pourtant déjà adressé à trois reprises des mises en garde formelles contre ces violations répétées de son espace aérien. En tant que membre du CEMOC, le Mali avait l’obligation d’informer ses partenaires régionaux de toute opération programmée. Or, la junte, en rupture volontaire avec ce mécanisme, a systématiquement boycotté ses réunions. 

L’affaire ne s’est pas arrêtée là. Après avoir tergiversé, Bamako a finalement saisi, le 4 septembre 2025, la Cour internationale de justice (CIJ), accusant l’Algérie d’avoir détruit en avril 2025 un drone de son armée. Une telle démarche apparaît moins comme une recherche de justice que comme une manœuvre dictée par des considérations politiques et techniques et d’une combinaison de pression, d’intérêt et de calcul. Plusieurs observateurs soulignent d’ailleurs l’intérêt du makhzen, qui suit l’affaire de près, lui qui a cessé depuis ses frappes contre les sahraouis en utilisant ce type d’équipement. 

Dans ce contexte, une vigilance accrue s’impose aux autorités algériennes afin de défendre, avec fermeté et constance, leurs intérêts et leur souveraineté face à des tentatives de provocation manifestes. Le Mali, encouragé par au moins deux parties extérieures, cherche en réalité à obtenir « un avis juridique lourd de conséquences », visant non seulement l’Algérie, mais ouvrant aussi la voie à d’autres formes de pressions politiques et stratégiques dans la région. Le makhzen, ne manquera pas de saisir cette occasion pour tenter de présenter l’Algérie comme le sponsor du Front Polisario, qu’il s’évertue à qualifier de groupe terroriste.

Quant au choix de la date du dépôt de la requête, des observateurs estiment qu’il n’est nullement fortuit. Il intervient à la veille de la 4ᵉ édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), un rendez-vous stratégique pour l’intégration économique du continent, auquel le makhzen est, sans surprise absent tout comme le Mali. Ce calendrier calculé traduit une volonté de saboter symboliquement les dynamiques africaines d’unité et de coopération, en imposant à l’agenda continental des tensions artificielles. Derrière cette manœuvre se dessine une stratégie de nuisance géopolitique : celle d’acteurs isolés qui cherchent à exister par la provocation, faute de pouvoir contribuer positivement aux chantiers communs de l’Afrique.

  • En direction de la Mauritanie : Cette même logique dite « intelligente et de politique juste » se manifeste aussi dans l’usage abusif du prétendu « droit de poursuite » contre les « terroristes » en territoire mauritanien, où les forces maliennes, appuyées par le groupe Wagner, ont provoqué la mort de civils innocents et la destruction de biens, sans jamais répondre aux demandes d’explications formulées par Nouakchott.

A cette agitation militaire s’ajoute une rhétorique accusatoire qui vire à la caricature. La junte et ses relais, en mal d’arguments crédibles, vont jusqu’à accuser la Mauritanie ainsi que l’Algérie d’être des facteurs de déstabilisation dans la région sahélo-saharienne, transformés pour l’occasion en prétendus corridors d’armes ukrainiennes au profit des groupes terroristes. Contrairement à ces allégations, le premier représentant permanent adjoint de la Russie auprès de l’ONU, Dmitri Polyansky, a déclaré le 20 août 2025 au Conseil de sécurité que les services spéciaux ukrainiens, notamment la Direction générale du renseignement du ministère ukrainien de la Défense, seraient impliqués dans des activités subversives dans les pays du Sahel et d’autres régions d’Afrique, sans faire mention de la Mauritanie ou de l’Algérie.  

Pour donner un semblant de légitimité à cette fable, des influenceurs de circonstance, soudainement drapés dans un panafricanisme de pacotille, propagent l’idée qu’un pacte de non-agression aurait été scellé entre Nouakchott et les terroristes. Une mise en scène grossière qui révèle moins une vérité géopolitique qu’une fuite en avant désespérée

A ces allégations s’ajoute une pique à l’égard des pays voisins du Mali et notamment la Mauritanie sur une prétendue « entraves au droit d’accès à la mer » aux pays de l’AES, avancé par le premier ministre malien, Abdoulaye Maïga, lors de la troisième Conférence des Nations unies sur les pays en développement sans littoral (PDSL), qui s’est tenu au mois d’avril 2025 à Azawa/Turkménistan. Dans son intervention Maïga accuse des pays d’avoir pris des décisions unilatérales de fermeture de corridors, que l’Alliance perçoit comme des mesures de pression politique.

Le discours de Maïga à la conférence, sur le prétendu « droit d’accès à la mer », a achevé de révéler l’influence marocaine : il reprend presque mot pour mot les thèses du Makhzen, allant jusqu’à promouvoir l’idée « Initiative Atlantique-Sahel »  annoncée le 6 novembre 2023 par le roi du makhzen à l’occasion du 48ème anniversaire de la marche verte, sans même associer la Mauritanie, directement concernée. Pire encore, Rabat et les pays de l’AES semblent avoir agi comme si Nouakchott pouvait être contrainte à adhérer à cette initiative de gré ou de force, une démarche qui traduit à la fois mépris diplomatique et visées expansionnistes.

A titre de comparaison, pour les « intelligents », l’invocation absurde par Bamako de revendications territoriales “historiques” en Mauritanie, ou encore l’exigence d’un prétendu « couloir vers la mer », relève d’une pure illusion : comme si la géographie pouvait se plier à de simples incantations. A l’inverse, le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a démontré qu’un accès aux ports pouvait se négocier « sur la base d’un bénéfice mutuel et de principes de marché ». Là où Addis-Abeba privilégie le réalisme et le compromis, Bamako s’enferme dans une rhétorique irréaliste, qui rappelle davantage les chimères expansionnistes du Maroc que les solutions pragmatiques nécessaires à sa stabilité.

En parlant de l’enclavement de son pays, Abdoulaye Maïga voulait faire passer un autre message : qu’une partie du territoire malien donnant sur l’océan aurait été usurpée par des voisins. Dans ce cadre, certains membres du Conseil national de transition, organe acquis à la junte, à l’image du Dr. Moussa Dassé Mariko, s’improvisent cartographes de l’Histoire en dénonçant une « fraude » frontalière vieille de plusieurs décennies, qui aurait privé le Mali non seulement de 400 km², mais aussi d’un accès stratégique à l’Atlantique. Dans un registre encore plus accusateur, des relais proches du pouvoir vont jusqu’à affirmer que la Mauritanie exploiterait à son profit du minerai de fer sur des terres maliennes, et que le pays aurait été sevré de sa continuité territoriale vers l’océan, entre le Sénégal et le territoire mauritanien faisant face aux concessions gazières offshore en début d’exploitation. Soit, la région du Trarza/Brakna mauritanien, une bande qui sépare le Sénégal de la Mauritanie.

Cette revendication révisionniste s’inscrit dans un cadre contraire au droit international, sachant que les frontières entre le Mali et la Mauritanie ont été fixées par le traité du 5 juillet 1963 (Kayes), et sont reconnues internationalement.

Cette rhétorique, présentée comme une révélation géostratégique, n’est en réalité qu’un habillage nationaliste destiné à masquer la faillite actuelle : détourner la colère des Maliens vers l’extérieur, au lieu d’assumer l’enlisement intérieur

Ces revendications ne se limitent pas aux membres du CNT. Elles sont amplifiées par des influenceurs maliens en quête de visibilité, puis reprises avec zèle par La Revue Afrique, une caisse de résonance alignée sur les positions du makhzen, à travers son compte X. Cette amplification n’a rien d’innocent : elle illustre une convergence d’intérêts où la rhétorique victimaire de Bamako s’accorde parfaitement avec l’agenda expansionniste du makhzen. Or, il convient de rappeler que dans l’imaginaire révisionniste marocain, la Mauritanie a longtemps été considérée comme un « territoire marocain », tandis que la partie occidentale de l’Algérie figure elle aussi dans les fantasmes cartographiques du Makhzen.

Le parallèle est troublant : en accusant la Mauritanie d’« usurper » une portion de son territoire, le Mali emprunte déjà la voie de l’irrédentisme et de la surenchère frontalière, au risque d’ouvrir une boîte de Pandore régionale. Rien n’exclut qu’un jour, dans la logique de cette fuite en avant, Bamako se mette à fabriquer des contentieux similaires avec l’Algérie, répétant le vieux schéma marocain consistant à transformer ses propres échecs internes en revendications territoriales.

Ce double expansionnisme latent, marocain et malien, constitue une menace grave pour la stabilité de l’Afrique du Nord et du Sahel. Derrière les slogans de souveraineté et de panafricanisme, ce sont en réalité des ambitions archaïques et dangereuses qui se dessinent, faisant planer le spectre d’un régionalisme agressif où chaque voisin devient un « coupable idéal » à désigner pour détourner la colère des peuples.

En terminant cette partie « vive le Maroc » L’orateur met en lumière son intelligence ainsi que celle de la junte qui sollicite l’appui du la gangrène arabo-africaine, le makhzen, contre l’Algérie. Cela illustre parfaitement une alliance de circonstances et une stratégie relevant davantage de la fuite en avant que d’une véritable capacité d’équilibre face à un voisin bien plus structuré : Mais, quand un noyé appelle un naufragé à son secours, ce n’est pas un sauvetage, mais une noyade partagée !!!

4- L’Algérie « semble soutenir les terroristes depuis plus de 10 ans ». Tiens donc ! Pour une fois, l’orateur a eu un éclair de lucidité en employant le terme « semble soutenir », admettant ainsi, implicitement, qu’il nage dans l’incertitude. Ceci dit, il doit certainement savoir que les anciens terroristes du MUJAO, aujourd’hui recyclés dans l’EIGS, prêtent une oreille attentive à Moustapha Ould Limam Chafi, ce fameux conseiller de l’ombre bien connu de la junte, maître des « bons offices » auprès de plusieurs anciens chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel… et mieux encore serviteur déclaré de sa majesté, le chef du makhzen.

5- Concernant les BRICS, l’orateur se réjouit que la demande algérienne d’intégrer le groupe ait été rejetée. Tant mieux, car l’Algérie, fidèle à ses principes, ne saurait s’attabler avec Tag3ane, membre des BRICS ayant normalisé avec l’entité sioniste, que l’orateur et sa junte encensent en silence, en lui bradant l’or malien à des prix savamment étudiés, dont le produit est ensuite dissimulé dans des lieux qu’ils croient sûrs. Mais l’histoire a toujours montré que « l’or bradé finit par briller ailleurs. »          

Enfin, les membres de cette junte seront tôt ou tard rattrapés par leur passé tumultueux et rocambolesque, fait de tricherie et de mensonge. 

La leçon de sagesse est limpide :

« On ne grimpe pas impunément sur l’arbre de la transparence quand on porte un pantalon mal cousu. »

Je m’en tiens à cela…et à la suite. Le feuilleton sera long

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