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La face cachée du débarquement des Américains en Normandie

Par Khider Mesloub

La France, en collaboration avec les Américains, célèbre chaque année le D-Day. Cet événement marque le débarquement historique du 6 juin 1944 en Normandie. Comme à l’accoutumée, cette commémoration offre aux présidents français et américains l’occasion d’afficher leur entente affectée.

Le D-Day est célébré fréquemment en présence du président des États-Unis et de quelques survivants vétérans. Cette célébration permet à la France de rendre hommage à « ces braves soldats américains venus combattre » pour sa libération. Pourtant, ce D-Day recèle une page sombre dans l’histoire du débarquement des Américains sur le sol français. Page d’histoire délibérément occultée par l’historiographie officielle occidentale.

Des tonnes de bombes « alliées » déversées sur les régions normandes

En effet, le débarquement des forces américaines en France a traumatisé les populations locales. Outre, la violence de l’offensive marquée par les bombardements ciblés contre les populations civiles, ce débarquement allié en Normandie a provoqué le viol de milliers de femmes par les soldats américains, sans oublier les exactions et les pillages.

Alors que les violences sexuelles commises sur le front de l’Est par l’armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale ont donné lieu à plusieurs études richement documentées, celles commises sur le front Ouest, notamment en France, ont toujours été éludées par le camp des Alliés. Et pour cause. Pour ne pas éclabousser les Américains, écorner l’image d’une Amérique débarquée en France en libératrice.

Au chapitre de la « barbarie démocratique » perpétrée par les forces anglo-américaines, il est historiquement utile de rappeler que de juin à septembre 1944, près de 18 000 tonnes de bombes furent déversées sur les régions normandes, provoquant des milliers de morts parmi les populations civiles. Les villes normandes, notamment Le Havre, Caen et Rouen, accueillirent mortellement les « bombes libératrices » des Alliés par milliers. La ville du Havre fut totalement dévastée. Pour illustrer l’ampleur des massacres, il convient de relever qu’en moins de vingt-quatre-heure, le 7 juin, au lendemain du débarquement des Alliés, on dénombra plus de 3000 morts parmi les civils français. Entre le mois de juin et le mois de septembre 1944, les bombardements de la ville de Rouen et du Havre occasionnèrent la mort de plus 20 000 civils.

Au chapitre des crimes civils commis par les soldats américains contre la population normande, la liste des victimes se compte par milliers. L’aide américaine se paye toujours au prix de massacres de masse, commis directement par sa soldatesque déchaînée, ou indirectement par ses guerres par procuration, comme celle qu’elle livre à la Russie par l’intermédiaire des troupes ukrainiennes employées comme chair à canon. Sans oublier les dommages collatéraux infligés à l’ensemble de l’humanité du fait de la déstabilisation économique du monde, objectivée par les pénuries et l’inflation.

Loin de l’image d’Epinal du glorieux GI encensé par les médias, la réalité du débarquement anglo-américain dévoile une brutalité terrorisante des soldats américains. En effet, dès les premiers jours de leur débarquement en Normandie, ces « libérateurs » ont libéré également leurs bas instincts, sans oublier leurs mœurs de conquérants déjà largement expérimentées sur leur sol contre les indiens et les Afro-américains. Du pillage, en passant par l’escroquerie, le gangstérisme, la contrebande de produits, le meurtre, jusqu’au viol, les soldats américains ont perpétré d’épouvantables crimes contre la population civile française (et européenne).

Longtemps ignorés de l’opinion publique, délibérément occultés par les « vainqueurs » démocrates du camp occidental pour ne pas ternir l’image du parrain Oncle Sam, les viols commis par les troupes américaines en France (mais aussi dans d’autres pays de l’Europe), à la Libération, a commencé à faire l’objet d’étude et d’actualité qu’à la faveur de la guerre qui a opposé la Serbie et le Kosovo dans les années 1990, où des milliers de femmes albanaises avaient été violées.

Les agressions sexuelles commises par les soldats américains ont été très nombreuses. Ces viols étaient commis gratuitement, dans le seul but d’assouvir un désir sexuel. Les violeurs ont souvent fait preuve d’une brutalité extrême et d’une dépravation inouïe. Frappés par la loi du silence, ces viols auraient fait, selon les rares historiens penchés sur la question, plus de 3600 victimes entre juin 1944 et juin 1945, soit 10 victimes par jour pour la seule région de la Normandie. (À la vérité, il y a lieu de considérer que les viols rapportés ne constituent qu’une fraction du nombre réel de viols commis par les troupes américaines.)

Les GI : des bandits en uniforme

Quoi qu’il en soit, après le débarquement, l’armée américaine s’était comportée en terrain conquis. Elle ne s’était pas conduite en nation libératrice, mais en force conquérante. Certains habitants de la ville du Havre avaient écrit à leur maire pour l’informer que de nombreuses femmes avaient été « attaquées », « violées ». Et, surtout, qu’ils vivent dans un véritable « régime de terreur imposé par des bandits en uniforme ». D’autres s’étaient plaints de l’arrogance des américains. Un habitant normand déclara qu’« avec les Allemands, les hommes devaient se camoufler. Mais avec les Américains, nous avons dû cacher les femmes ». Tant les GI américains violaient à tour de bras, sans prendre la peine de mettre leurs victimes dans les draps. Car ils les violaient partout, notamment dans les champs et à tout bout de champ.

L’historienne américaine Mary Louise Roberts a écrit dans son livre consacré aux viols des femmes françaises commis par les GI : « La nuit, des soldats ivres errent dans les rues en quête d’aventures sexuelles et les femmes « respectables » ne peuvent plus sortir seules. (…). « Un nombre incroyable de mauvais comportements, allant du racolage de Françaises, même en présence du mari, aux ébats en plein air, en plein jour, dans les parcs, les cimetières, sur les rails de chemins de fer, voire aux viols ». (…). « Les Havrais ne pouvaient pas sortir se promener sans voir quelqu’un en train d’avoir une relation sexuelle », écrit-elle. « Une fois mise en branle, la libido du GI s’est montrée difficile à endiguer », note-elle. (Comme la puissance hégémonique de son pays n’a pas cessé, justement depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, de violer les nations souveraines, de transformer les pays en bordels).

Selon elle, sexualité, prostitution ou viol étaient un moyen pour les Américains d’imposer leur pouvoir sur une nation alors diminuée, d’humilier les Français – les Européens. (Cette politique d’asservissement de l’Europe par les États-Unis est à nouveau à l’œuvre, à la faveur du déclenchement de la guerre en Ukraine, orchestrée par le Pentagone. L’Europe décadente poltronne est redevenue la Catin des Américains. Elle peut reprendre à son compte le refrain de la chanson de Mylène Farmer : « Je je, suis libertine, Je suis une catin, Je je, suis si fragile, Qu’on me tienne la main ». C’est que fait son parrain américain : il la tient par la main, c’est-à-dire à sa disposition pour mieux la faire sauter, effondrer)

Les GI ont grandi avec les récits des aventures de leurs pères, qui ont combattu en France en 1917-1918. Ces récits, qui font la part belle aux aventures sexuelles, ont amené toute une génération d’hommes à voir la France comme le pays du vin, des femmes et des chansons. Autrement dit, le pays de l’enivrement, de l’encanaillement, sur fond de musique paillarde.

Telle est la France perçue par les soldats américains, celle des femmes faciles. Les Françaises avaient la réputation d’être sans préjugés raciaux et sexuellement libérées. La France avait représenté pour les GI un lupanar à ciel ouvert, un théâtre d’opérations libidinales belliqueuses. Un champ de guerre lubrique sur lequel le corps armé américain aime venir s’exercer aux tirs, décharger librement ses munitions. Au reste, les autorités suprêmes militaires américaines réussirent à « vendre » le débarquement comme une aventure lascive, seul stratagème pour exalter et exciter les soldats mobilisés pour se livrer aux combats, avec comme pour récompenses d’explosifs ébats.

Qui a dit que Daesch était la seule organisation terroriste à promettre à ses recrues des houris au paradis. L’Amérique de Roosevelt garantissait à ses soldats envoyés en France (en Europe) le même paradis lascif féminin mais sur Terre, hic et nunc. À nous les Blondes européennes, semblaient se dire les GI américains. C’est à se demander si les Américains avaient débarqué en Europe pour les libérer les populations captives ou pour libérer leur libido. Pour transformer l’Europe en bordel.

La France, un gigantesque bordel habité par 40 millions d’hédonistes

 Outre les viols perpétrés contre les françaises, les soldats américains, par leur aisance financière, transformèrent également de nombreuses femmes indigentes en prostituées. Le commerce du sexe se développa considérablement avec la pénétration du dollar dans l’antre de la société française paupérisée. L’économie capitaliste américaine imposait à la France soumise un véritable rapport de troc forcé : produits made in USA contre monnaie corporelle lascive féminine dévaluée, seule valeur d’échange existante dans cette France impécunieuse, quatre ans durant violée et volée par son ancien maître nazi à qui elle s’était offerte sans résistance. Un paquet de chewing-gums, quelques cigarettes suffisaient aux soldats américains pour s’acheter les services charnels de quelque blonde française prête à monnayer généreusement ses charmes. Comme plus tard, en 1947, il aura suffi de quelques petits milliards de dollars empaquetés sous étiquette « Plan Marshall » pour acheter et soumettre l’Europe occidentale, afin d’éviter de la jeter dans les bras (draps) de l’ogre Staline.

Ces soldats américains, venus d’un pays « civilisé », se comportaient en France comme des barbares libidineux : tels des animaux, ces GI faisaient l’amour partout, en plein jour, devant les enfants. Les Américains n’affichaient que mépris à l’encontre des Français, particulièrement à l’égard des hommes.

« Efféminés, verbeux, nerveux, irritables, avec un côté très gigolos et je ne les aime pas beaucoup », écrit un GI au sujet des Français. Voilà comment étaient perçus ces « hommes » qui colonisaient pourtant l’Algérie : des poltrons, des couards. Dévirilisés, ces hommes, asservis quatre durant par les nazis, étaient jugés par les Américains incapables de tenir leurs femmes, de protéger leur foyer, encore moins leur pays, livré d’abord à la soldatesque nazie, puis aux troupes amerloques. Un journaliste américain, Joe Weston, écrit en 1945 : « La France est un gigantesque bordel habité par 40 millions d’hédonistes qui passent leur temps à manger, boire et faire l’amour ». A t-elle vraiment changé en 2023 ?

Pour conclure, au plan pénal, certes quelques soldats furent jugés et condamnés pour viol en France. Mais, paradoxalement, reflet de la ségrégation raciale en usage aux États-Unis, la majorité des condamnations prononcées par les cours martiales concernèrent les soldats noirs, souligne Mary Louise Roberts. Ainsi, les violeurs noirs furent plus massivement et lourdement condamnés que les violeurs blancs, absous pour leurs crimes. Au reste, un autre historien, Robert Lilly, avait révélé dans ses travaux que les viols commis par les soldats américains s’étaient déroulés également dans d’autres régions européennes, notamment en Allemagne.

Les Américains ont beau jeu de fustiger, aujourd’hui, la Russie pour ses agissements jugés criminels en Ukraine, ils feignent d’ignorer qu’ils ont toujours agi semblablement, sinon pire, à chacune de leurs inter-minables interventions militaires dans les pays souverains. Viols, vols, exactions, tortures, massacres de masse, génocides, destruction des villes et des patrimoines, saccage de l’économie, telles sont les récurrentes opérations criminelles perpétrées par les États-Unis lors de leur débarquement militaire dans un pays.

 

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