A la une, Contribution

Des milliardaires omnipotents au secours d’une démocratie patronale de droit divin

Par Djeha

Économie de la charité dans une République en faillite

Retour à avant 1789. Plus de deux siècles de progrès politiques, économiques et sociaux effacés. Bernard. Arnault vient d’octroyer généreusement 10 millions d’euros à l’Eglise laïque de St Coluche dont les ouailles sont de plus en plus nombreux. 10 millions, c’est l’équivalent de 1h et demi de revenu de la première fortune de France qui a bénéficié, comme nombre de ses homologues de la fin de l’ISF et des réductions d’impôts pour faciliter l’investissement, l’innovation, l’équilibre des comptes publics, du commerce extérieur, du plein emploi, de la santé publique, de l’éducation nationale…

En plus de trois quinquennats aucun de ces objectifs n’a été atteint, aucun « ruissellement n’a ruisselé » sur l’économie française.

Au contraire, la misère ne cesse de progresser.

– En 1985-1986, 8,5 millions de repas sont distribués par les « Restaurants du Coeur ».

– Lors de la campagne 2021/2022, l’association a distribué 142 millions de repas et accompagné 1,1 million de personnes, dont 110.000 bébés. Plus de la moitié des personnes accueillies par les Restos du Cœur a moins de 25 ans.

Les déficits atteignent des records, les parts de marchés se rétrécissent, le « plein emploi » est obtenu par les manipulations statistiques, les radiations abusives, l’uberisation de l’activité, la création d’une multitude d’entreprises individuelles éphémères… l’inflation par les profits grignote le pouvoir d’achat des citoyens à revenus fixes…

Les impôts progressifs baissent et (avec l’inflation) les impôts directs iniques (taxes comme la TVA) augmentent et grossissent les revenus de l’Etat.

A l’autre bout, le nombre de milliardaires et de millionnaires prolifère et les dividendes distribués n’ont jamais été élevés. Ce qui permet aux rentiers spéculateurs de consentir des chutes de table, des oboles médiatiquement valorisées.

Résumé :

1.- La France n’a jamais été autant affaiblie, son prestige dégradé, sa dépendance extérieure manifeste, son déclin évident

2.- Le nombre de pauvres explose, les citoyens tendent la main à la générosité d’une minorité écrasante de privilégiés comme sous l’Ancien Régime.

Et devant ce spectacle affligeant le gouvernement ne trouve rien de plus urgent, de plus grave… que de se préoccuper de l’accoutrement vestimentaire des écolières et de leur régime alimentaire.

De la tenue unique à la pensée unique.

L’uniforme à l’école est triplement inopportun.

1.- Au lieu de privilégier, de protéger, de favoriser la diversité et la différence sources intarissables de richesses et d’innovations toujours promues par la République, le Nouvel Ordre rase tout ce qui dépasse selon une conception de la laïcité qui conforme à un modèle unique et qui exclut au lieu promouvoir et de protéger toutes les formes d’expression cultuelles et culturelles.

2.- Derrière l’uniforme des écoliers se cache l’uniforme des troufions et la militarisation de la société. La promotion de la société de guerre rejoint la promotion et la subvention de l’économie de guerre.

3.- L’uniformisation des apparences cache l’inégalité croissante des conditions

4.- L’uniforme à l’école signifie une jupe pour les filles et un pantalon pour les garçons.

Question : qu’en serait-il des filles qui refusent de porter une jupe et préfèrent un pantalon ?

Deux remarques :

1.- Il est peu probable que ces projets se réalisent. Leur intérêt vient de ce qu’ils indiquent le chemin parcouru et les projets à venir, qu’ils aboutissent ou pas.

2.- Pointer le regard sur la France en dérive laisserait croire que ce pays est un cas unique.

Ce n’est évidemment pas vrai. La vague de destruction des progrès réalisés en Europe et en Occident est entamée depuis les années 1980.

Ci-dessous des éléments pour compléter votre information.

PS. Les propos de Djeha peuvent attrister. Ma fille s’en est préoccupée.
Qu’on se rassure. Personne ne se réjouit de voir la France si méticuleusement suicidée par ses autorités.

Nous Africains aurions eu besoin d’une France souveraine, autonome à l’égard de cette gigantesque usine à détruire la planète qui vit au-dessus de nos moyens sur les autres rives de l’Atlantique.

Nous avons une assez bonne connaissance de la France, de ses qualités, de son histoire, de ses fromages… mais aussi de son histoire, de ses travers, de ses méfaits et de ce que ses armées et ses entreprises nous ont fait subir. Soit.

Cependant, cette connaissance aurait été pour nous une sorte de porte d’entrée dans un monde dont devrions maîtriser les ressorts pour la promotion de notre continent.

Hélas, la faillite française et sa subordination à l’égard des Etats-Unis et d’Israël rendent ce projet illusoire.

Dommage. Nous garderons un souvenir affectueux pour ce projet mais nous l’oublierons très vite. Les flux migratoires vers le nord induisent les Européens en erreur et leur font croire à une attraction mal interprétée. Cela va passer…
Cela nous prendra un peu plus de temps, mais les intérêts de nos nations, de leur avenir et de celui de notre jeunesse nous imposent d’aller voir ailleurs, d’explorer l’univers infini des possibles. Là où de nouveaux mondes écrivent un futur que nous pouvons partager, là où on parle chinois, vietnamien, hindi, russe, coréen… mais aussi aymara, quechua, malais, zoulou, xhosa… avec un retour salutaire sur nous-mêmes.

Nous recroiserons, qui sait, le chemin des Octave Mirbeau, Zola, Vergès, Urbain, Duval…

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