Par Djeha
La population carcérale fournit aux dirigeants russes une ressource humaine unique à utiliser pour soutenir « l’opération militaire spéciale », tandis que les volontaires restent rares.
Le Monde, V. 13 janvier 2023
Le ministère de la Défense britannique ne se contente pas défendre. C’est aussi un grand ministère spécialiste de la désinformation. C’est chez lui que les relais français de BFMTV et de LCI puisent l’essentiel des bombes qu’ils larguent massivement sur leurs téléspectateurs.
Il dénonce (lire la dépêche rapportée, comme d’habitude sans commentaire dans Le Monde -c’est dire à quel point le professionnalisme journalistique chez ces désinformateurs s’arrête là où commence le parti pris ou la servitude), l’exploitation éhontée des prisonniers de droit commun mobilisés contre le droit et leur gré dans le conflit ukrainien.
Inutile de revenir sur le « Groupe Wagner » qui en ferait selon ces communicateurs émérites, rien de moins que de la « chair à canon ».
Il est entendu que les détenus sont corvéables à merci sous toutes les latitudes. Mais quand on affirme que la Russie possède « l’un des taux d’incarcération les plus élevés au monde », il conviendrait que l’un des pays les plus démocratiques de la planète (qui se targue même d’en avoir été le premier – Cf. « Magna Carta », 1215), offre aux lecteurs et aux citoyens une information complète.
Ce qu’il ne fait pas. On pourra la trouver dans le tableau ci-après.
On comprend la discrétion du ministère de la défense britannique à découvrir que leurs seigneurs et maîtres dominent la planète dans ce domaine comme ils prétendent la dominer (très provisoirement) dans les autres.
Ce ministère y ajoute un dernier coup de griffe : « les volontaires restent rares » soulignant ainsi le peu d’empressement des citoyens russes à aller défendre la « patrie de Poutine ».
Rang |
Pays |
Nombre de détenus |
Pour 100 000 habitants |
1 |
États-Unis |
2 145 100 |
666 |
2 |
Chine |
1 649 804 |
118 |
3 |
Brésil |
663 826 |
320 |
4 |
Russie |
607 894 |
420 |
25 |
France |
70 018 |
103 |
20 |
Maroc |
80 000 |
227 |
29 |
Algérie |
61 000 |
155 |
J’en profite pour y situer la place de la France, du Maroc et de l’Algérie.
A noter que le taux d’incarcération devrait être complété par celui du rapport entre le nombre de prisonniers et le nombre de places disponibles.
La France, où l’on embastille à tour de bras, présente une situation médiévale, régulièrement condamnée par les institutions européennes des « droits de l’homme ». Les détenus y cohabitent avec les rats et les cafards. Les prisonniers profitent de la récréation quotidienne de leurs co-détenus pour faire leurs besoins.
Quand on parle de pays avancés ou développés, il faudra aussi penser à ces commodités. Imaginez-vous l’état de ces hommes et ces femmes quand ils se retrouveront hors les murs après avoir purgé leurs peines, invités à se réinsérer ?