L’agence américaine Moody’s revoit à la baisse ses perspectives sur la note de crédit de la France,estimant que l’instabilité que traverse le pays pourrait entraver le redressement des comptes publics.
« Cette décision témoigne de l’absolue nécessité de construire un chemin collectif vers un compromis budgétaire », a déclaré sur Bluesky le 24 octobre au soir Roland Lescure, ministre français de l’Économie et des Finances, assurant avoir pris « acte » de la décision de Moody’s à l’égard de la note de crédit de la France.
« Le Gouvernement demeure déterminé à tenir l’objectif de déficit de 5,4% du PIB annoncé en 2025 et à poursuivre une trajectoire ambitieuse de réduction du déficit public pour revenir sous les 3% du PIB en 2029, tout en préservant la croissance », a-t-il assuré dans un second temps.
Sur ce registre, de nombreux observateurs médiatiques se sont interrogés sur le fait que Moody’s puisse devenir la quatrième agence de notation à « sanctionner » la France depuis la mi-septembre, après Fitch Ratings, S&P Global et Morningstar DBRS.
Moody’s a maintenu sa note de Aa3, mais a revu ses perspectives de « stables » à « négatives », sanctionnant un « risque accru » de voir « la fragmentation du paysage politique français continuer à entraver le fonctionnement des institutions législatives du pays ».
Une « instabilité politique » qui pourrait « nuire à la capacité du gouvernement à relever les principaux défis, tels qu’un déficit budgétaire élevé, un endettement croissant et une augmentation durable des coûts d’emprunt ».
Cette instabilité pourrait, s’inquiète encore Moody’s – le jour même où les députés français ont entériné l’examen du projet de loi de finances –, « aboutir à la remise en cause durable des principales dispositions des réformes structurelles précédemment adoptées, en particulier la réforme des retraites de 2023 ».
Si aujourd’hui la France conserve son Aa3 chez Moody’s, à en croire Les Échos, la dégradation de sa signature serait actée sur les marchés.
« Le marché perçoit la note de la France comme étant équivalente à BBB, soit 4 ou 5 rangs en dessous de la note actuelle », avait expliqué auprès du quotidien tricolore Théophile Legrand, stratégiste de taux chez Natixis CIB.