Même si le conflit ukrainien et le génocide sioniste attirent l’attention de la communauté internationale et sont au devant de la scène médiatique, la reprise des hostilités armées au Sahara Occidental est loin d’être occultée, comme l’illustre bien un article publié ce samedi par le média américain Forbes; et qui met l’accent sur la menace de cette guerre sur un imminent effondrement de l’économie marocaine, dans la foulée des dépenses militaires et de l’effort du conflit armée.
Intitulé » Hostilités au Sahara Occidental:l’économie d’occupation en danger », l’article de Forbes est une alerte urgente aux répercussions à court terme sur l’économie marocaine, suite à la violation du cessez-le feu en novembre 2020, un mois avant la normalisation du régime du Makhzen avec l’entité sioniste. Une hostilité armée qui s’est intensifiée fin 2023, juste après la visite de l’envoyé américain Joshua Harris dans la région, selon le média américain. Les Sahraouis estiment qu’ils sont lésés, trahis et exclus de toute solution au conflit et que les États-Unis et l’Europe considèrent l’occupation du Maroc comme déjà consommée.
Le Front Polisario tenterait d’attirer l’attention sur leur sort en harcelant les unités militaires marocaines, sans pour autant déclencher une guerre totale. Cela mettrait également en péril l’activité économique dans le territoire occupé, qui revêt une importance pour l’Europe.Les petites unités sahraouies mobiles ont pour la plupart lancé des roquettes à travers la ligne de front. Certaines attaques se sont concentrées sur les positions militaires marocaines à Mahbes et Smara, villes du « triangle utile » au nord du Sahara occidental.
Le nom de « triangle utile », donné au Maroc, vient du fait que la région est la plus peuplée et concentre les industries productives. Le territoire est riche en phosphates, en fer et en pêche. Le Maroc développe également une industrie de l’énergie éolienne et solaire dans la région. Une escalade au Sahara occidental pourrait avoir de vastes implications économiques, surtout si le « triangle utile » est ciblé. Déjà, les dernières opérations menées par l’APLS ont perturbé les mines de phosphate et de fer. En outre, le Maroc s’efforce de construire de grandes centrales renouvelables, principalement éoliennes et solaires, pour exporter cette énergie vers l’Europe. Son réseau électrique est relié à l’Espagne par le détroit de Gibraltar, et donc à une grande partie de l’Union européenne.
La production d’énergies renouvelables est également destinée à bénéficier personnellement au commandeur des croyants Mohammed VI puisque la société d’électricité Nareva est détenue par lui et la famille royale à travers la holding Al Mada.
Au-delà de la production électrique elle-même, la guerre – ou le risque de conflit – pourrait également mettre en péril les positions des entreprises étrangères impliquées dans les territoires occupés. Les sociétés européennes Siemens et Enels ont participé à l’installation et à la maintenance des éoliennes de Nareva.
Il convient de rappeler que des ONG internationales avaient dénoncé l’exploitation des ressources naturelles dans le territoire occupé, comme Western Sahara is Not for Sale et Western Sahara Resource Watch . Les tribunaux européens ont statué que les marchandises provenant des terres litigieuses ne pouvaient pas être traitées comme marocaines. En 2018,Maersk avait abandonné le transport de phosphates depuis les territoires sahraouis occupés, au même titre que l’entreprise suédoise d’équipements miniers Epiroc, qui avait en 2020 refusé d’approvisionner la mine de phosphate de Bou Craa, sise dans les territoires sahraouis occupés.
Au début de l’année 2024, les unités militaires sahraouies ont lancé des attaques sur et au-dessus du mur de la honte construit par l’occupant marocain. Ces affrontements seraient les premiers depuis novembre 2020. Avant cela, depuis 1991, le Maroc et le Front Polisario s’étaient engagés à un cessez-le-feu jusqu’à ce qu’une solution politique mutuellement satisfaisante soit trouvée. « Le Maroc a passé trois décennies à empêcher la tenue du référendum », a déclaré John Bolton ancien conseiller à la sécurité nationale américaine sous le président Donald Trump. Il a également travaillé pour Baker au Département d’État et à l’ONU pour trouver une solution au conflit du Sahara occidental.Pour Forbes, la nouvelle génération des sahraouis estiment que la reprise des hostilités est leur seule option pour l’indépendance.