Expert international en énergie électrique, Ryad Boudjemadi, plaide activement pour la transition énergétique qui pourvoit des métiers et des postes d’emploi, et s’y investir pour se mettre à l’abri du diktat des fluctuations dramatiques des coûts des sources d’énergie fossiles et atteindre la baisse du prix de l’électricité.
« Le prix de l’électricité solaire a enregistré un record mondial en baisse atteignant un centime dollar pour un kilowatter », a indiqué l’invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, expliquant que « la transition énergétique n’est pas que le solaire, mais cette dernière dont l’Algérie est considérée comme l’eldorado du solaire »
Il y a, développe-t-il, d’autres dimensions énergétiques mis à profit tel que le mix énergétique, l’efficacité énergétique et la smart énergétique (l’intelligence dans l’économie de l’énergie, NDLR) et enfin le Power 2x. « Mais on parle du solaire parce que le potentiel algérien est un des plus importants dans le monde », souligne-t-il.
« En Algérie, on est à 45% d’utilisation du gaz et c’est énorme comme taux de consommation et pesant sur l’économie nationale surtout si l’on y ajoute la chute des prix du gaz et du pétrole au marché énergétique mondial », estime-t-il.
Et pour aller vers cette transition, explique le président de la Commission de l’énergie électrique CAPCI, il y a deux facteurs, à savoir un exogène (dont le gaz) et un endogène (logistique et équipements) , on doit se poser la question « faut-il laisser le gaz pour les générations futures ou le vendre pour faire des entrées des devises ? ».
On est obligé de choisir, tranche-t-il, et c’est indéniable d’y aller vers cette transition, car le prix du solaire, et de l’éolien sont en baisse continuelle, ajoutant qu’ « on est de plus obligé depuis que l’Algérie a ratifié l’accord de Paris sur la transition énergétique pour la protection de la planète du réchauffement par effet carbone.
L’arrivée du renouvelable depuis le thermostat automatique, a influé, selon lui, sur le comportemental qui est en train de changer progressivement chez les consommateurs de l’électricité ainsi que l’évolution des technologies 4G et la 5G vont impacter à la fois notre quotidien et l’industrie. « Actuellement les Coréens sont en train d’essayer la 6G qui va bouleverser le monde », fait-il savoir.
Au-delà du coût de l’investissement solaire, M. Boudjemadi se dit très optimiste qu’on sait les retombées à moyen et long terme sachant que tous les métiers qui gravitent autour de bases solaires sont pourvoyeurs de postes d’emploi.
« Un projet solaire n’est qu’un projet financier, or les prix des équipements sont en baisse continuelle », dit-il, indiquant qu’eu égard des coûts, de l’aspect dette, de l’aspect indicateurs de rentabilité sont autant d’incitateurs pour aller sans plus tarder vers cette transition énergétique.
Plus les coûts sont bas, plus la maturité de la dette est longue, plus l’investisseur est moins gourmand et plus on atteindra le prix le plus bas. Le gain est sûr à court et long terme. Le rendement est bénéfique et pour l’investisseur et pour le pays.
On va atteindre un prix d’électricité très bas, montre-t-il, mais il restera haut par rapport au prix des pays avancés en la matière puisqu’il reste dépendant des équipements importés et la logistique qui va avec.
Selon l’orateur notre retard cumulé, à l’instar d’autres pas, est un retard conjoncturel pas structurel, donc facilement rattrapable, car on apprend à colmater les erreurs en marchant, il estime que l’Algérie va réussir sa transition en passant par cet appel d’offre de 1000 Mégawatts tout en se disant confiant que « l’Algérie maitrise les appels d’offres ».
« C’est une chance que le mix algérien soit principalement gazier et qu’on puisse améliorer », vante-t-il de même pour l’éolien s’inspirant de cette récente étude de la banque mondiale admettant que le potentiel algérien est l’un des plus importants dans le monde.
« La chance est que le gaz est là pour stabiliser l’intermittence du solaire lors des saisons nuageuses », considère l’expert.
Plaidant pour un investissement mixte, Ryad Boudjemadi estime que l’Etat ne peut à lui seul réussir la transition ni le privé seul d’ailleurs. « La transition énergétique se concrétise la main dans la main », conseille-t-il.