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Rationalisation des dépenses à la Sonatrach : les recommandations d’un expert algérien

Le dernier Conseil des Ministres présidé par le président de Tebboune a été marqué par l’examen de la situation au niveau du groupe pétrolier algérien Sonatrach. Une situation peu reluisante et une stagnation manifeste depuis des décennies, liée à des schémas de production dépassés, ayant causé des pertes énormes, selon le président Tebboune. Ce dernier insistera sur ce plan, sur la nécessité de relancer des activités de prospection des réserves non exploitées à travers des études précises et documentées.

Le fait nouveau et digne d’être pris en considération est cette exigence exprimée par le président Tebboune, concernant l’élaboration d’un audit profond au niveau de la Sonatrach pour évaluer son patrimoine et la nécessité d’opérer une rationalisation des dépenses.

Le président Tebboune insistera, en cette occasion à la nécessité de réduire du nombre de ses représentations à l’étranger, la diminution des postes de responsabilités qui ne sont pas liés au rendement ou à la rentabilité de l’entreprise, et le passage d’une gestion qui date d’une époque révolue vers une comptabilité analytique saine.

Sur ce registre, le président Tebboune mettra le doigt sur la plaie qui fait saigner Sonatrach, par certains courtiers et rentiers, qui ont par voie de conséquence, mis le fleuron industriel de l’Algérie sous leur tutelle.

En vue de relancer le débat sur ce sujet, Algérie54 prendra contact avec l’expert algérien en énergie et en bourse, Nouredine Legheliel, qui de son côté saluera cette décision prise par le président Tebboune, qui arrivera en temps opportun pour rationaliser les dépenses du géant pétrolier algérien. Pour Nouredine Legheliel, le président Tebboune, est le second président algérien après le Feu Boumediene à prendre une telle décision allant dans le sens de préserver l’argent public.
Pour rappel, Nouredine Legheliel avait à maintes reprises, via des médias nationaux appelé à l’élaboration d’un vaste plan d’épargne et de rationalisation des dépenses pour une période de trois ans.

Le plan en question prévoyait de s’attaquer aux dépenses et plus particulièrement à celles qui sont en dehors de l’activité pétrolière amont et aval  et lancer un audit sur certains contrats signés avec des entreprises privées et publiques sous-traitantes avec Sonatrach.

Nouredine Legheliel propsera , le recours  à un bureau d’audit financier international, comme Ernest & Young ou Pricewater,  pour le contrôle et la certification de son rapport financier annuel.

Sonatrach ne devrait plus être soumise aux impératifs politiques. Le rôle du gouvernement algérien est de percevoir sa fiscalité annuelle, suivre de très près l’évolution des résultats de cette entreprise et exiger performances et rentabilité financière. Par contre, le gouvernement devrait donner plus d’autonomie aux responsables de cette compagnie, une grande liberté pour les prises de décision et pour les initiatives individuelles de ses dirigeants, insiste notre interlocuteur.

Pour lui, il est nécessaire de créer un bureau d’études stratégiques dont la mission serait de suivre de près l’évolution des cours du pétrole, du gaz naturel ainsi que le cours du dollar américain. Ce bureau devra fournir à Sonatrach un rapport mensuel contenant analyse et prévisions.

la Sonatrach devrait suivre une strategie de Hedging du prix cad une couverture contre les risques des baisses des prix du baril de petrole . Le Mexique qui s est montré reticent á l accord survenu le 12 Avril entre les pays Opep et les pays non Opep avait dejas vendu son petrole á decouvert au Mois de Janvier 2020 avec un moyenne de prix de 49 dollars .

Il faut lier l’augmentation du prix de l’essence à la pompe au taux d’inflation annuel, nous ne sommes plus dans les années 1960 ou 1970.

L’expert algérien mettra l’accent sur l’impératif de créer un fonds pour encourager et faciliter le retour des cadres de Sonatrach partis travailler à l’étranger, car l’expertise de ces cadres est très précieuse en ces temps où Sonatrach paye le prix fort pour l’expertise des étrangers. Un conseil d’expertise regroupant les anciens PDG de Sonatrach et les anciens ministres de l’Energie serait souhaitable, préconise-t-il .

Il faudrait aussi penser à créer une banque et une compagnie d’assurances. Les travailleurs de Sonatrach seront leurs premiers clients, en attendant que les services de ces deux institutions financières soient, par la suite, élargis au grand public.

Il est préconisé, par ailleurs, l’établissement de liens de coopération avec une banque d’affaires de renommée mondiale. Une banque ayant un prestige et un poids sur les marchés financiers et pétroliers internationaux. Morgan Stanley, Goldman Sachs ou Deutsche Bank répondent à ce critère. Cette banque assistera Sonatrach dans ses transactions financières à l’étranger.

Enfin, le directeur financier de Sonatrach devrait avoir des pouvoirs plus élargis. La première mission de ce directeur, c’est de fixer des objectifs à atteindre en matière de performance, en tenant compte, bien sûr, de la corrélation positive qui existe entre les bénéfices de Sonatrach et l’évolution des cours du Brent et du gaz.

La stratégie classique consiste en une réévaluation totale des actifs de Sonatrach . Pour l année 2020 et á cause de la pandemie COV-19 il est necessaire de reduire les investissements ( les CAPEX ) chose que les majors du petrole ont dejas fait . Amélioration des ratios financiers de Sonatrach – à travers une rationalisation des dépenses.

Il faut avoir le courage et la détermination nécessaires pour s’attaquer au résultat hors exploitation, qui est devenu avec le temps un vrai fardeau pour les résultats de Sonatrach, conclut Nouredine Legheliel.

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