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Ammar Belhimer à Algérie54: L’Algérie saura affronter toutes les menaces visant son indépendance et son intégrité territoriale

Dans un entretien accordé à Algérie54, le Ministre de la Communication, Porte-Parole du gouvernement, Ammar Belhimer, a évoqué plusieurs questions liées à liées aux positions de l’Algérie sur la scène régionale et internationale, à l’instar des questions des relations algéro-marocaines, du Sahara Occidental, de la Palestine Occupée, de la normalisation de certains États arabes avec l’entité sioniste, des conflits en Libye, Syrie, , ainsi que les dossiers liés  à la campagne d’hostilité menée par certaines officines étrangères, visant l’Algérie et son ANP, le devenir de la presse nationale et la guerre électronique
Les visées expansionnistes du voisin de l’Ouest
A peine libérée du colonialisme français, l’Algérie a dû repousser, en octobre 1963, les ambitions expansionnistes du Makhzen marocain
Algérie54: Tout d’abord, l’Algérie fait face à un complot mené par des officines étrangères hostiles, dont les contours deviennent plus évidents compte tenu des positions algériennes, concernant la Palestine, le Sahara Occidental, la Syrie, la Libye et le Sahel, quel est le champ de manœuvre de l’Algérie dans cet environnement hostile ?
Ammar Belhimer: Même si elles sont devenues plus hostiles et plus déclarées, ces manœuvres hostiles à l’Algérie ne datent pas d’aujourd’hui. A peine libérée du colonialisme français, l’Algérie a repousser, en octobre 1963, les ambitions expansionnistes du Makhzen marocain.
Ce dernier a voulu mettre à profit la « fragilité » du jeune État algérien indépendant pour annexer des parties de ses terres au titre de son utopique projet de «Grand Maroc ».
Ce conflit armé, baptisé la « Guerre des sables », marquera à jamais l’histoire des relations algéro-marocaines.
Le Maroc récidivera quelques années après, en annexant, cette fois-ci, le territoire du Sahara Occidental qu’il continue d’ailleurs d’occuper, au mépris du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, grâce au soutien de la France, notamment.
Les complots, dont vous parlez, sont le, produit de laboratoires servant des causes néocoloniales.
Ils visent à neutraliser toute velléité souverainiste dans le tiers monde (Monde arabe, Afrique et Amérique Latine), à battre en brèche le multilatéralisme.
Le morcèlement du Soudan, la déstabilisation de l’Irak, la destruction de la Libye et de la Syrie, la guerre au Yémen, pour ne citer que ces cas, expriment l’ampleur du désastre causé par ces officines et la dangerosité de leurs projets visant à réduire les pays précédemment cités, et d’autres à venir, à de simples espaces pourvoyeurs de ressources naturelles spoliées sans résistance aucune.
Convoitée depuis la nuit des temps pour sa situation géographique stratégique et ses immenses ressources, l’Algérie demeure tout à la fois une cible qu’on potentiel de taille pouvant mettre en échec les stratagèmes néocolonialistes, d’où leur acharnement à tenter de la détruire ou, dans le cas contraire, de la rendre docile.
Le fait que notre pays n’a pas été, malgré les multiples tentatives, entrainé dans le bourbier faussement baptisé «Printemps arabe», fut un cas d’école.
L’Algérie saura affronter toutes les menaces
Pour revenir au « champ de manœuvre » dont dispose l’Algérie dans cet environnement hostile, je dirai que notre pays, qui a su faire face politiquement et militairement à la France coloniale, l’une des premières puissances militaires de l’époque et membre de l’OTAN, saura affronter toutes les menaces visant à mettre en péril son indépendance et son intégrité territoriale.
Nous répondrons à ces officines maléfiques qui misent sur l’effritement du front intérieur, la déligitimation de l’État-nation et de ses institutions, et la division des rangs en semant le doute au sein d’une même société, à travers la mobilisation de leurs relais et « barbouzes » notamment médiatiques, que le peuple algérien reste uni et indivisible lorsqu’il s’agit de protéger son pays et son territoire. Les sacrifices qu’il a consentis pour recouvrer sa souveraineté l’ont immunisé contre toute velléité de retour des intérêts coloniaux et apparentés.
Une position constante qui ne se soumettra à aucun chantage, ni à aucune pression

Algérie54:La normalisation de certains États arabes avec l’entité sioniste est qualifiée en Algérie, comme une trahison pour la cause palestinienne. Ne pensez-vous pas que l’Algérie est appelée à actionner son rôle de pays de l’axe de la résistance, à l’instar de la Syrie et le Liban, pour faire face à l’expansion de l’entité sioniste, dont la menace est à nos frontières ?

Ammar Belhimer: Les relations entretenues entre les pays en question et l’entité sioniste ne datent pas d’aujourd’hui. Le Maroc, à titre d’exemple, entretient d’étroites relations avec Israël depuis plus de 60 ans.
La normalisation n’a fait que révéler au grand jour ces relations, longtemps entretenues dans un secret relatif. Le soutien de l’Algérie aux questions justes à travers le monde, à l’instar des causes palestinienne et sahraouie, constitue une position constante qui ne se soumettra à aucun chantage, ni à aucune pression, quelles qu’en soient la nature et la source.
Le Président Tebboune est un homme de positions et de principes qui ne négocie pas les questions décisives
Le Président Tebboune est un homme de positions et de principes qui ne négocie pas les questions décisives, avec à leur tête les questions palestinienne et sahraouie. Il refuse fermement que l’Algérie chevauche cette vague de normalisation.
Cette décision souveraine et constante reflète la profonde conviction du peuple algérien qui ne se laissera pas influencer par celui qui a choisi la normalisation ni par celui qui en fait la promotion.
Nous réaffirmons que l’initiative du président américain sortant Donald Trump de plébisciter l’occupation du Sahara occidental en lui reconnaissant une pseudo marocanité, moyennant la reconnaissance par le Makhzen de l’occupation des territoires palestiniens par l’entité sioniste, est un choix stérile et vain face à la volonté invincible des peuples contre l’occupation et la tyrannie.
La ligue des États arabes,appelée plus que jamais à jouer son rôle d’organisation
Il ne faut pas mettre tous les États dans « le même panier » »
Algérie54: Ne pensez-vous pas que la Ligue arabe est appelée à disparaître eu égard aux derniers rebondissements géopolitiques ?
Ammar Belhimer: Au contraire. La ligue des États arabes est appelée plus que jamais à jouer son rôle d’organisation œuvrant à la préservation des intérêts de ses membres et surtout de leur souveraineté.
Il ne faut pas mettre tous les États dans « le même panier ». Même affaiblis, des États arabes se sont courageusement attachés à leurs positions en faveur du droit des peuples de disposer de leur liberté et souveraineté.
« Nous avons mis en garde contre les financements étrangers de la presse nationale « 
« l’aide matérielle directe et indirecte de toute partie étrangère est interdite »
Algérie54:Parler des menaces sur l’Algérie, c’est pointer du doigt, l’ingérence de certaines institutions européennes, dont les accointances avec certaines associations algériennes, sont avérées, ne pensez-vous pas que le moment est venu en Algérie, pour dissoudre ces associations?
Ammar Belhimer:Je vais me limiter à ma sphère de compétence. Il y a un an, le 12 avril 2020, nous mettions en garde contre « les financements étrangers de la presse nationale (tous supports confondus), de quelque nature que ce soit et de quelque provenance que ce soit », précisant qu’ils sont « absolument interdits ».
Ces financements sont prohibés en vertu de la loi organique 12-05 du 1er janvier 2012 relative à l’Information et de la loi 14-04 du 24 février 2014 inhérente à l’activité audiovisuelle, dont l’article 29 souligne, de manière claire et précise, que « l’aide matérielle directe et indirecte de toute partie étrangère est interdite ».
Le même article oblige tous les médias écrits et audiovisuels à « déclarer ou à justifier l’origine des fonds constituants leur capital social et ceux nécessaires à leur gestion, conformément à la législation en vigueur ».
S’agissant précisément des télévisions et des radios hertziennes ou satellitaires et des WebTV et des Web-radios, la loi 14-04 du 24 février 2014 énonce, par ailleurs, et de manière nette, « la stricte obligation de justifier de l’exclusivité nationale du capital social, ainsi que de l’origine des fonds investis ».
Le non-respect de ces différentes dispositions expose nécessairement à tout moment leurs auteurs éventuels aux sanctions prévues par les textes.
Il est d’ailleurs temps de revenir à la charge pour qu’il soit mis fin aux nuisances avérées de certains médias lancés grâce notamment à des fonds en provenance de l’étranger, par le canal d’organismes principalement les ONG se donnant pour vocation affichée de renforcer les processus dits de « modernisation » et de « démocratisation ».
En général, ils ne sont que des déclinaisons ou excroissances locales de soft power étranger, bras armé culturel et médiatique de diplomaties étrangères, agents d’influence réels ou potentiels.
La haine déversée par les trolls sionistes, du makhzen et d’autres résidus de l’ordre colonial contre le courant patriotique , un indicateur sur notre bonne voie

Cette désinformation est l’œuvre d’une poignée d’activistes bavards qui meublent leur exil londonien, parisien ou genevois par une division tayloriste de tâches subversives antinationales
Algérie54:  Évoquer ces ONG, c’est évoquer l’implication de certains médias algériens et certains journalistes affidés à certains agendas étrangers, que pense le premier responsable du secteur qui n’avait d’ailleurs pas été épargné, par certaines voix et plûmes, de l’intérieur et de l’extérieur du pays ?
Ammar Belhimer:A quelque chose malheur est bon, dit le proverbe français. Toute cette haine déversée par les trolls sionistes, du makhzen et d’autres résidus de l’ordre colonial contre le courant patriotique et son épine dorsale l’Armée nationale populaire, digne héritière de l’Armée de libération nationale, est un indicateur fort que nous sommes
dans la bonne direction.
Elle fait tourner le débat politique autour de nos thématiques constructives en faveur de la défense de la souveraineté, du développement, du progrès et de la justice sociale.
La centralité que cela nous confère nous honore ; elle atteste que les enjeux de la préservation et de la consolidation de l’État-nation et de ses marqueurs restent le paradigme dominant.
Ce contre quoi se mobilise avec acharnement ce monde accro à la voie transitionnelle des contre-révolutions colorées, mortelles pour ceux qui les ont expérimentées.
Ce microcosme qui réunit, contre-nature, « des milieux séparatistes et des mouvances illégales proches du terrorisme, qui exploitent les marches hebdomadaires », comme le signale le communiqué du Haut conseil de sécurité du 6 avril dernier, déploie un art consommé de combler le vide du vendredi après-midi et de monter en mayonnaise des mensonges qui viennent alimenter le palmarès déjà fleuri des « fakenews » et des « deepfakes ».Cette désinformation est l’œuvre d’une poignée d’activistes bavards qui meublent leur exil londonien, parisien ou genevois par une division tayloriste de tâches subversives antinationales.Leurs bavardages « transitionnels » s’étalent sur un temps infini, meublé au mieux  de balivernes.
Deux Grands chantiers
Cette désinformation est l’œuvre d’une poignée d’activistes bavards qui meublent leur exil londonien, parisien ou genevois par une division tayloriste de tâches subversives antinationales
Algérie54:Votre département ministériel semble passer à une vitesse supérieure, en ce qui concerne la réforme du secteur et la réhabilitation de la profession, pour ne pas dire sa libération de « forces occultes et exogènes » à son exercice, quels sont les actions en vue dans les prochains jours ?
Ammar Belhimer:Deux grands chantiers mobiliseront toutes nos forces d’ici les élections législatives du 12 juin prochain : l’accompagnement de l’Autorité indépendante des élections (ANIE), d’une part ; l’intensification et la diversification du contenu national produit dans le cyberespace, d’autre part.
S’agissant du premier chantier, le ministère de la communication agit conformément aux attributions que lui confère la loi, notamment l’article premier du décret exécutif 11-216 du 12 juin 2011 fixant ses attributions officielles.
Ces dernières sont expressément rattachées à « la promotion, la consolidation de la démocratie et de la liberté d’expression ainsi qu’au développement de la communication ».
Les mises en gardes récurrentes et confraternelles du ministère contre les atteintes aux règles d’éthique et de déontologie ne peuvent occulter l’attachement, large et profond, de l’écrasante majorité de nos journalistes à un exercice sain et paisible du métier.
Il est, encore une fois, fait appel aux nobles valeurs de civisme et de patriotisme, au professionnalisme et au sens de responsabilité, au demeurant fortement enracinées parmi nos confrères, afin de faire du rendez-vous du 12 juin un rendez-vous marquant dans la construction de la nouvelle Algérie.
Pour sa part, l’ARAV assumera mission que lui fixe l’article 54 alinéa 5 de la loi 14-04 du 24 février 2014 relative à l’activité audiovisuelle de « veiller, par tous les moyens appropriés, au respect de l’expression plurielle des courants de pensée et d’opinion dans les programmes des services de diffusion sonore et télévisuelle, notamment sur des émissions d’information politique et générale ».

Quant à l’Autorité nationale indépendante des élections, en tant que maître d’œuvre, elle est en charge de leur préparation, de leur organisation, de leur gestion et de leur supervision, ce qui comporte à toutes les étapes une charge évidente de communication qu’elle assume en toute souveraineté, hors de toute interférence exécutive oui autre. L’ARAV dispose des moyens de veille et de suivi qui l’autorisent à sanctionner toute violation des règles éthiques et déontologiques, en plus des saisines possibles émanant de parties habilitées à le faire.

La loi organique 19-07 du 14 septembre 2019 relative à l’autorité nationale indépendante des élections traite longuement de ses prérogatives en matière en matière de communication. L’article 8 du texte charge l’autorité de :
déterminer les surfaces réservées à l’affichage et de garantir une répartition juste et équitable à l’intérieur des circonscriptions électorales (al. 7) ;
répartir de manière juste et équitable le temps d’antenne dans les médias audiovisuels nationaux, en coordination avec l’autorité de régulation de l’audiovisuel (al. 9) ;
faciliter la mission des institutions médiatiques et des journalistes pour leur permettre de suivre les différentes phases des opérations électorales (al. 10).
Cette disposition traite d’une compétition loyale entre candidats. L’importance et la priorité accordée au second chantier des sites électroniques et évidente. Vu que 70% des Algériens consultent la presse électronique et que, plus important encore, la lisibilité de notre contenu national passe forcément par les réseaux, la transition numérique revêtant un caractère existentiel pour l’État-nation
La sécurisation des plateformes web et sites électroniques,un enjeu fondamental
un contenu national qualitatif sur les sites électroniques et la sécurisation du réseau en vue de consacrer la souveraineté de l’État.
Algérie54: L’élection d’Abdelmadjid Tebboune à la tête de l’État algérien, a ouvert la voie à la régularisation amorcée de la presse électronique. Des explications au sujet de la domiciliation .dz, sont plus que nécessaires, qu’en dites-vous ?
Ammar Belhimer:Il est devenu urgent de faire face à la cybercriminalité, en se focalisant sur la garantie de la souveraineté cybernétique basée sur la production d’un contenu national qualitatif sur les sites électroniques et la sécurisation du réseau en vue de consacrer la souveraineté de l’État.
La sécurisation des plateformes web et sites électroniques est un enjeu fondamental, comme l’atteste un audit récent des sites web institutionnels réalisé par l’Observatoire du groupement algérien des acteurs du numérique (GAAN).
Le GAAN souligne que « le certificat SSL constitue une des protections les plus indispensables à déployer sur un site web », faisant remarquer que « 85% des sites web audités ne disposent pas de ce certificat et ce, en dépit des assurances réitérées par le ministère ».
A cet égard, le ministère de la Communication a exigé la domiciliation les sites électroniques régis par le décret exécutif relatif aux modalités d’exercice de l’activité d’information en ligne et de diffusion de mise au point ou rectification sur le site électronique dans le domaine DZ.
Depuis l’arrivée en masse des réseaux asociaux, je dis bien asociaux et je préfère cette expression à celle aujourd’hui usitée, la Constitution algérienne déclare inviolables et protégés par la loi, la vie privée et l’honneur du citoyen, de même qu’elle garantit le secret de la correspondance et de la communication privée, y compris par les moyens électroniques.
Un assainissement du secteur en instituant de nouvelles règles du jeu
15 critères transitoires auxquels doit obéir tout média aspirant à bénéficier de la publicité institutionnelle.
Algérie54: La survie de la presse nationale est liée à la publicité institutionnelle, mais cette dernière avait été otage, des passe-droits et du clientélisme, au détriment de la profession et la corporation et au profit de certains éditeurs qui se sont enrichis, et qui ont rarement défendu l’Algérie ?
Ammar Belhimer: Agent exclusif de l’État en matière de gestion de la publicité institutionnelle, l’Entreprise nationale de communication, d’édition et de publicité (Anep) a engagé un assainissement du secteur en instituant de nouvelles règles du jeu en matière de distribution de sa manne publicitaire représentant 60% du marché national.
L’Anep a entrepris de renouveler ses conventions avec les médias en fixant de nouvelles règles 15 critères transitoires auxquels doit obéir tout média aspirant à bénéficier de la publicité institutionnelle.
Outre les documents administratifs d’usage (agrément auprès du ministère de la Communication, registre du commerce, déclaration d’existence/impôt, attestation NIS/NIF…), les bénéficiaires ne doivent pas être une publication d’un parti ou d’une association, et sont tenus d’être en règle avec la Cnas, mais aussi de publier leurs comptes sociaux annuels ainsi que leurs tirages du jour.
Mieux encore, pour pouvoir avoir accès à la publicité publique, ces médias doivent respecter l’éthique, ne pas faire l’objet d’une condamnation infamante, notamment pour diffamation, chantage, faux-usage de faux ou corruption.
Les chantiers de réformes de l’audiovisuel
Le raffermissement de l’exercice démocratique, et l’encadrement juridique des activités de communication
Algérie54: La grille des programmes des chaînes privées, est marquée par une qualité médiocre, et nuisible à la société Algérie. Certaines émissions sont l’apanage de l’obscurantisme, au détriment de la promotion des valeurs et des connaissances, et l’ARAV semble impuissante à éradiquer certains comportements qui portent atteinte aux valeurs du peuple algérien, y-a-t-il des mesures en vue ?
Ammar Belhimer:Les chantiers de la réforme tiennent de deux grandes préoccupations : 1-Le raffermissement de l’exercice démocratique,
2-L’encadrement juridique des activités de communication.
Au titre de la première préoccupation, nous avons retenu :
Le renforcement du cadre référentiel (au titre de la vision constitutionnelle),
La préservation du cadre pluriel et concurrentiel de l’activité de communication (loin des abus de positions dominantes et des concentrations),
Le développement de la communication institutionnelle,
Le développement de la communication de proximité.
Au titre de l’encadrement juridique des activités de communication, nous pouvons citer :
La codification de l’activité de presse électronique multimédias (écrite, web radio et web télé),
Une loi sur la publicité,
L’encadrement de l’activité de sondage d’opinion,
Une assise juridique pour les agences de communication,
L’autorégulation de la presse écrite : Conseil national de la presse écrite (CNPE),
Le rapatriement juridique et technologique des chaînes de télévision privées.
Votre question porte sur ce dernier point.
Les changements apportés au statut de TDA répondent pour partie au volet du rapatriement technologique puisque les chaines privées n’auront plus à recourir au marché parallèle de la devise pour honorer leurs frais de mise en orbite.
Le changement du statut de TDA s’est opéré en modifiant et en complétant certaines dispositions du décret exécutif n°12-212 du 9 mai 2012 modifié, fixant le statut de l’Établissement Public de Télé Diffusion d’Algérie
La première modification est liée au lancement du satellite ALCOMSAT-1 de l’Agence Spatiale Algérienne (ASAL).
Le recours à la diffusion pour un objectif purement commercial de chaînes dont les régies finales de diffusion sont établies en dehors du territoire national sur ALCOMSAT-1 est une alternative pour l’optimisation de son exploitation et sa rentabilisation.
Le cadre réglementaire institué par le décret exécutif 12-212 du 9 mai 2012, modifié, fixant le statut de l’établissement public de Télédiffusion d’Algérie, ne permettait pas la diffusion de chaînes dont les régies finales de diffusion sont établies en dehors du territoire national, et les chaînes télévisuelles « offshore » diffusant en Algérie, ne disposent pas d’autorisations, telles que prévues par les dispositions de la loi n°14-04 du 24 février 2014 relative à l’activité audiovisuelle.
La première modification concerne les dispositions de l’article 7 dudit décret exécutif, pour rendre possible la conclusion, après accord du Ministre Chargé de la Communication, tout contrat commercial afin de :
fournir une prestation de service de diffusion directe par satellite pour les services audiovisuels, par tout moyen technique approprié, la location des capacités satellitaires appropriées sur des satellites nationaux ou étrangers ;
fournir, sur des satellites nationaux ou étrangers, des prestations de service de diffusion directe par satellite des programmes de chaînes audiovisuelles dont les régies finales de diffusion sont établies en dehors du territoire national.
S’agissant de l’autre volet de la question, avec ses deux grands dossiers que sont l’appel et candidature et le cahier de charges, l’ARAV s’en acquittera dès que nous aurons mis en conformité la loi organique relative à l’information avec les nouvelles dispositions constitutionnelles, notamment l’article 54 de la constitution.
S’agissant d’une déclinaison réglementaire d’une loi organique (elle se rapporte à une matière que cette dernière englobe), il nous faudra attendre l’élection de la nouvelles Assemblée populaire nationale.
Parallèlement nous ne perdons pas de vue le renforcement du secteur public, avec le lancement des chaines dédiées à la mémoire et au savoir, en attendant celles de la jeunesse et parlementaire.
Le même effort est déployée en direction e notre diaspora. Un récent décret exécutif (n° 21-118, en date du 24 mars 2021) modifie et complète le texte antérieur du 20 avril 1991 érigeant l’entreprise nationale de télévision en Entreprise Publique à caractère Économique et Commercial.
Son concernées par la modification deux dispositions de l’ancien texte, les articles 14 et 21.D’abord l’article 14, pour élargir les missions du Conseil d’administration et lui donner pouvoir « d’ouvrir des bureaux à l’étranger ».
L’article 21 modifié soumet cette décision à « l’accord de l’autorité de tutelle ».
La guerre électronique est une réalité
Les opérations clandestines qu’abrite le cyberespace touchent à l’espionnage et le sabotage, mais également la subversion par la propagande et la désinformation, dans l’intention de saper les fondements de l’autorité
Algérie54: Dans vos récentes interventions, vous avez mis l’accent sur la guerre électronique menée contre l’Algérie, par des forces hostiles et ennemies, pouvez-vous nous éclairer davantage sur le sujet ?
Ammar Belhimer:Cette guerre électronique est une réalité. Les pays développés poursuivent une démarche encore ambiguë qui consiste à exploiter le potentiel offensif des plateformes tout en s’efforçant de les contrôler.
Tous les États se dotent aujourd’hui d’une doctrine officielle de lutte informatique offensive (LIO) pour encadrer les actions entreprises dans le cyberespace.
L’objectif qui leur est imparti est de produire des effets à l’encontre des systèmes adverses, pour en altérer la disponibilité ou la confidentialité des données.
La guerre numérique, déclarée ou non, engage des armées connues, d’autres moins. Des acteurs clandestins, résolus, s’attaquent à la sécurité intérieure des États et aux libertés individuelles et collectives.
La nouvelle puissance numérique a ceci de particulier qu’elle est redoutable par sa puissance (en raison de l’effet multiplicateur des dégâts qu’elle cause), sa vitesse d’exécution, sa portée planétaire et la saturation des réseaux et le refus d’accès qu’elle génère.
Les défis attachés à la détention, des données sont également de trois d’ordres : moral (droits et libertés fondamentales) ; économique (monopoles et abus de positions dominantes) ; sécuritaire (menaces à la souveraineté nationale).
Les opérations clandestines qu’abrite le cyberespace touchent à l’espionnage et le sabotage, mais également la subversion par la propagande et la désinformation, dans l’intention de saper les fondements de l’autorité en l’attaquant et en la discréditant sur les valeurs pour la rendre illégitime.
Efficacité et instantanéité caractérisent les cyberattaques.L’immédiateté se conjugue avec la globalisation de l’interconnexion.
On retiendra également l’hyperpersonnalisation et l’opacité. Parce que l’identité numérique est déclarative, il est très aisé de recourir à des identités fictives.
L’anonymat et l’impunité qu’il procure temporairement alimentent les fakenews et toutes sortes de dérives idéologiques.
Autres caractéristique majeure : l’horizontalité et l’interactivité, puisque chaque récepteur ou consommateur d’information en est également producteur et diffuseur potentiel.Les guerres froides qui se livrent dans le cyberespace empruntent des voies jusque-insoupçonnables.
Si les médias traditionnels emploient des humains pour produire et diffuser leurs messages en observant des lois et réglementations, des règles éthiques ou coutumières, générant un degré rassurant de responsabilité, ce n’est plus le cas des conservateurs d’algorithmes de robot de Facebook-Google-Twitter qui, placés sont mis sur pilotage automatique, un peu comme des drones tueurs sur lesquels aucun humain n’assume sa responsabilité.
Les opérations clandestines qu’abrite le cyberespace touchent à l’espionnage et le sabotage, mais également la subversion par la propagande et la désinformation, dans l’intention de saper les fondements de l’autorité en l’attaquant et en la discréditant sur les valeurs pour la rendre illégitime.
Entretien réalisé par Mehdi Messaoudi

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