Comme le confirment plusieurs sources et rapports, le régime du Makhzen, soutenu par l’entité sioniste et les Emirats Arabes Unis s’est fixé comme objectif de s’accaparer de plusieurs universités espagnoles, via des opérations somme toutes louches, puant le blanchiment d’argent de la drogue dont le pays est connupour être le leader mondial en matière de trafic.
Ainsi, et comme le rapportent des médias espagnols, Rabat tente depuis quelques années, bénéficiant de la complaisance du gouvernement socialiste dirigé par Pedro Sanchez, de séduire les universités publique ibériques. Parfois sans succès, parfois en trouvant des failles par lesquelles s’infiltrer. Accords universitaires, manifestations culturelles et financements directs et indirects, sont les axes de cette stratégie expansionniste, persistante déployée par le régime du Makhzen sur différents campus, avec un objectif qui, selon le monde universitaire, dépasse le simple cadre académique. Il s’agit bien entendu de faire avaler la pilule aux espagnols, d’une image d’un pays qui se développe sous le règne du commandeur Mohamed VI et façonner le narratif colonial sur le Sahara Occidental dans un pays où la cause sahraouie bénéficie toujours d’un large soutien populaire.
A ce titre, la création de la Chaire Maroc à l’Université Rovira i Virgili (Tarragone) , annoncée cette semaine, confirme cette stratégie d’infiltration marocaine, et le relance en terre ibérique un débat qui ressurgit à chaque tentative de la diplomatie marocaine d’établir une nouvelle initiative dans le milieu universitaire : coopération universitaire légitime ou nouvel instrument d’influence pour une royauté dictatoriale et néoféodale du Moyan-âge
Il ne s’agit pas d’un cas isolé, avant Tarragone, le Maroc avait tenté de créer des chaires directement liées à la royauté makhzenienne à Salamanque et à Jaén. Ces deux initiatives ont échoué en raison de réticences internes et de craintes d’ingérence politique incompatibles avec l’autonomie universitaire. En revanche, à Courdoue, le Makhzen est parvenu à ouvrir une voie, annoncée au milieu de l’été dernier : une chaire financée directement par des fonds marocains, présentée comme un espace académique, mais accueillie avec une grande méfiance.
Une entreprise marocaine inconnue à la conquête des universités espagnoles
Le régime du Makhzen tente bien que mal de transformer l’université en un territoire stratégique. Un espace de prestige, de production de connaissances et de formation de jeunes élites, hautement souhaitable dans un contexte marqué par la tentative de consolider internationalement l’occupation du Sahara Occidental, qui, un demi-siècle après le retrait de l’Espagne, demeure un territoire non autonome en attente de décolonisation.
Par ailleurs,il faut mettre en évidence le rôle que joue une société de formation privée récemment créée, Kassid Formación . Cette dernière est particulièrement importante. Fondée en avril de l’année dernière, il s’agit d’une académie basée à Huelva, à 1 000 kilomètres de Tarragone.
Elle a été enregistrée le 17 avril 2024 au Journal officiel du Registre du commerce, et aucun état financier ni donnée relative au nombre d’employés n’est encore disponible. Son siège social se situe au 65, rue Doctor Fleming à San Juan del Puerto, petite ville de la province de Huelva comptant 6 800 habitants . Elle a été créée avec un capital de 3 000 euros et son unique administrateur est Mohamed Kassid , homme d’affaires d’origine marocaine, qui était présent cette semaine lors de la signature de l’accord portant création de la chaire, aux côtés de la consule du Maroc à Tarragone, Ikram Chahin.
Sur ses réseaux sociaux, l’académie diffuse une vidéo promotionnelle de la télévision publique marocaine, des photographies de son fondateur et de journaliers marocains à Huelva. Un portrait des rois Mohammed VI et Felipe VI est affiché en évidence dans le bâtiment.

Des sources au sein de l’université catalane admettent « ne pas en savoir beaucoup » sur Kassid ni sur ses activités commerciales. « On nous a dit qu’il possédait des académies. Ce qui nous a intéressés, c’est son soutien financier. Nous espérons trouver d’autres partenaires à l’avenir », ont-elles déclaré. Le propriétaire de l’académie n’a aucun antécédent commercial en Espagne. Selon le journal espagnol El Independiente, le projet a été initié par Santiago J. Castellà Surribas, président du port de Tarragone et figure du Parti socialiste catalan (PSC) .

Fervent lobbyste et défenseur des intérêts marocains, Castellà Surribas a présidé en novembre dernier les festivités du 50ème anniversaire de la colonisation des territoires du Sahara Occidental, et l’inauguration d’une exposition sur le « Maroc méridional » en lien avec les territoires sahraouis occupés.
Castellà Surribas est juriste et professeur de droit international public à l’Université Rovira i Virgili (URV). Il se dit spécialisé en droit international, relations diplomatiques et coopération transfrontalière . Il est connu pour ses articles et ouvrages sur la construction d’espaces juridiques transfrontaliers, le droit international et les droits de l’homme. Ce parcours contraste fortement avec sa présence à un événement qui légitime une occupation en violation du droit international et avec son soutien à une chaire ayant des liens directs avec le régime de Mohammed VI.
L’université insiste sur le fait que la présence de la consule marocaine au sein des instances de suivi est motivée par des raisons opérationnelles.
Selon Abdallah Arabi, représentant du Front Polisario en Espagne, la croisade marocaine dans les universités se manifeste dans la campagne lancée par Rabat ces dernières années, axée sur « l’imposition d’un discours qui justifie ses revendications territoriales sur le Sahara Occidental et l’assimilation du territoire sahraoui ».
« Nous avons constaté comment des cartes contraires au droit international – et à la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne – ont été utilisées sous différentes formes, ainsi que pour le financement de chaires et la promotion de missions commerciales. Dans le cas des universités, c’est particulièrement inquiétant, car cela signifie qu’un espace de débat, de développement académique et personnel pour la jeunesse espagnole sera très certainement instrumentalisé par une initiative visant à entraver le droit légitime du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à l’indépendance », déplore-t-il.
Et il avertit : « Tous les établissements d’enseignement qui les accueillent doivent garder à l’esprit qu’il ne s’agit pas d’un projet à visée éducative, mais d’un projet politique . Ce ne sont pas des espaces qui permettent un débat approfondi sur quelque aspect que ce soit concernant le Sahara Occidental, mais des plateformes proposant des programmes élaborés par des institutions marocaines. »
Pour Salka Mahfoud, secrétaire générale de la Ligue des étudiants sahraouis en Espagne, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. « C’est une stratégie claire du Maroc pour blanchir l’occupation du Sahara Occidental. Toute sa politique étrangère tourne exclusivement autour de cela », souligne-t-elle .
Mahfoud affirme que « Rabat cherche désormais la pièce manquante : l’opinion publique espagnole, historiquement favorable à l’autodétermination sahraouie ». « Les universités jouent un rôle crucial car la jeunesse est de plus en plus mal informée. Ce qu’ils veulent, c’est normaliser l’occupation et faire comme si le Sahara n’avait jamais existé », ajoute-t-elle.
Le mouvement sahraoui dénonce le Maroc pour avoir reproduit des structures utilisées depuis des années par des associations solidaires et des groupes de recherche sur le Sahara dans les universités espagnoles. « Ils copient maintenant le modèle pour le vider de son contenu et l’utiliser comme vitrine », affirme Mahfoud. L’objectif, souligne-t-elle, n’est pas tant de persuader que de désamorcer le conflit : détourner l’attention politique, diluer le débat et masquer l’occupation derrière des discours culturels ou patrimoniaux.
Il convient de rappeler, qu’après l’échec de tentatives marocaines à l’Université de Salamanque et l’arrêt d’une initiative similaire à Jaén. , l’Université Rovira i Virgili (URV) de Tarragone a annoncé la création de la Chaire d’études marocaines , une structure financée et promue en dehors du circuit universitaire traditionnel et avec la participation directe du Consulat général du Maroc à Tarragone, ainsi que d’acteurs publics et privés locaux.
La chaire, rattachée au Département d’histoire et d’histoire de l’art et inaugurée officiellement après son approbation par le Conseil d’administration de l’URV le 30 octobre 2025, a été créée dans le but de renforcer les liens euro-méditerranéens et de favoriser un espace de dialogue, de partage des connaissances et de coopération entre la Catalogne et le Maroc. Elle bénéficie du soutien institutionnel du Consulat du Maroc, de l’Autorité portuaire de Tarragone et du Centre de formation Kassid, qui apportent un soutien financier et logistique au projet.
Ce n’est pas la première fois que Rabat tente de s’implanter dans le système universitaire espagnol. En 2023, l’université de Salamanque annonçait la création d’une chaire financée par le régime du Makhzen, visant à « contribuer à la compréhension des sociétés civiles espagnole et marocaine », avec l’aval de l’ambassade du Maroc à Madrid.
Cette initiative a suscité des critiques en raison de l’ingérence diplomatique dans sa conception académique et des doutes quant à l’indépendance intellectuelle d’un projet financé depuis l’étranger. La polémique qui s’en est suivie, conjuguée au contexte politique et universitaire qui a engendré des résistances internes, a finalement conduit à la suspension de la chaire, et aucune activité n’a été programmée après son lancement.