A la une, Mondactu

Espagne-Maroc: de nouveau, la brouille?

La lune de miel entre Rabat et Madrid ne serait-t-il que de courte durée, après l’alignement du gouvernement espagnol du socialiste Pedro Sanchez sur la position marocaine  sur la question de décolonisation des territoires du Sahara Occidental?
Pour de nombreux observateurs, l’alignement du gouvernement espagnol sur la position de Rabat est lié à un deal qui concerne  la pression migratoire vers Ceuta, Melilla et les îles Canaries, la pérennisation du contrôle de l’espace aérien des territoires sahraouis occupés par l’Espagne et la Zone d’Extension Economique ZEE. Sur ce registre, Madrid n’a nullement l’intention de céder du terrain aux ambitions expansionnistes du Makhzen, concernant les eaux territoriales séparant les frontières ouest du Maroc aux îles Canaries.

Une zone possédant un sous-sol riche en Tellurium, en Cobalt et en autres minéraux rares qui sont essentiels à l’économie moderne. Même si Pedro Sanchez ait violé la légitimité internationale exprimée par les résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU considérant la question sahraouie, comme question de décolonisation inscrite dans l’agenda de la quatrième commission de l’ONU en charge des questions politiques spéciales et de la décolonisation , Madrid n’a nullement l’intention d’agir à l’opposé de la  position partagée par l’UE, comme on l’a vu l’année dernière lorsque la Cour européenne de justice (CEJ) a annulé les accords de pêche UE-Maroc parce qu’ils incluaient le Sahara occidental. Les derniers  rebondissements liés aux péripéties de Morocco Gate, et de l’implication du scandale des eurodéputés du Parlement Européen, qui n’a d’ailleurs pas livré tous ses secrets, renforcent Madrid dans son intention de prendre ses distances avec le régime du Makhzen, en revenant sur sa position de reconnaître » la marocanité » des territoires sahraouis occupés illégalement, sachant que le gouvernement socialiste espagnol fait l’objet d’acerbes critiques de la part de ses compatriotes, au sujet de l’impact de son alignement avec Rabat sur les relations avec l’Algérie. La suspension du Traité d’Amitié, de Partenariat et de Bon Voisinage, décidée unilatéralement par Alger, comme représailles à la trahison espagnole du droit international, comme ancienne autorité administrante, a eu des effets néfastes sur l’économie espagnole, contraignant des dizaines d’entreprises espagnoles à la faillite, dans une conjoncture géopolitique internationale des plus compliquées de l’après-Covid-19 et les répercussions du conflit ukrainien.

Madrid ne lâche pas le contrôle de l’espace aérien du Sahara Occidental occupé

Le gouvernement espagnol n’est pas disposé à céder au Maroc le contrôle de l’espace aérien du Sahara Occidental occupé illégalement par le Maroc, avait souligné la semaine écoulée  le ministre espagnol  des Affaires étrangères  José Manuel Albares en réponse à une question écrite du groupe des députés du Parti populaire.

«Chaque avion qui transite par ce territoire doit se présenter au centre de contrôle du trafic aérien situé à l’aéroport de Gando (base aérienne aux Iles Canaries), où opère également l’armée de l’air espagnole, y compris les avions militaires et les chasseurs de combat qui opèrent dans cette zone marocaine», avait alors expliqué le média ibérique Ok Diario.

Il convient de rappeler qu’en 2017, l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) avait déclaré l’Espagne « ancienne puissance coloniale historiquement administrante » pays responsable de la gestion de l’espace aérien au-dessus du Sahara occidental occupé par le Maroc ( territoires en contentieux de souveraineté, selon l’ONU, dont les résolutions adoptées par Son Conseil de Sécurité recommandent la tenue d’un référendum d’autodétermination du Peuple Sahraoui)

Et par voie de conséquence,  tous les avions commerciaux, et militaires marocains opérant dans cette zone aau même titre que les avions de chasse survolant cette partie du territoire du Sahara Occidental occupé, soient sous le contrôle des autorités de circulation aérienne espagnoles et doivent nécessairement informer ce centre de gestion. Cet espace aérien est considéré comme l’une des routes les plus fréquentées par les compagnies aériennes couvrant les liaisons entre l’Europe et l’Amérique du Sud et géré par le centre de contrôle du trafic aérien localisé à l’aéroport de Gando situé à l’Île de la Grande Canarie.

De quelle  » marocanité » des territoires du Sahara Occidental parle le Makhzen, si l’OACI avait déjà tranché sur la question la considérant sur le plan opérationnel comme une question de décolonisation?. L’usage du chantage du flux migratoire, de la corruption des institutions européennes, continentales et internationales, et le terrorisme international pour déstabiliser les Etats récalcitrants sera bientôt anéanti, à l’instar de l’accord signé avec Pedro Sanchez qui ne rempilera par son année.

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article sur :

publicité

Dessin de la semaine

Articles similaires