Nouvel échec du président du Conseil espagnol Pedro Sanchez , et de son parti le PSOE. Son allié de lacoalition parlementaire a voté ce mardi une résolution non contraignante déposée par son grand rival, leparti d’opposition le Parti du Peuple PP, et adoptée par le Congrès des députés,appelant le gouvernement dirigé par Pedro Sanchez à renoncer à son alignement àl’occupant marocain sur la question de décolonisation au Sahara Occidental.
Le mouvement Sumar dirigé par Yolanda Díaz a dénoncé la politique étrangère menée par le chef de la diplomatie espagnole José Manuel Albares, affirmant que « le changement radical de position du gouvernement espagnol sur le conflit » constituait « une rupture avec le consensus national sur la politique étrangère de l’État » et résultait d’une décision personnelle et unilatérale, non concertée avec son partenaire de coalition ni avec le Parlement.
Selon Enrique Santiago, député de Sumar, le revirement de Sánchez sur le Sahara Occidental, avec son soutien au plan d’autonomie marocain, « ignore les sentiments du peuple espagnol, qui défend massivement le droit du peuple sahraoui à décider librement de son avenir, condamne l’occupation et soutient massivement la population réfugiée sahraouie ». La motion a été adoptée après la présentation d’un amendement de compromis par Sumar et le Parti populaire (PP). Les deux partis ont qualifié la présence marocaine dans les territoires sahraouis, dont le peuple vient de commémorer son 50e anniversaire, d’occupation militaire et policière , d’illégale et en violation au droit international. Le pari de l’extrême droite espagnole Vox s’est également joint aux dénonciations de cette occupation.
La résoluion adoptée ce mardi 18 novembre met l’accent sur « les responsabilités et les obligations de l’Espagne en tant que puissance administrant le territoire ». Ce changement de position, précise le texte, « méconnaît le droit légitime du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance, reconnu notamment par le droit international, la Cour internationale de Justice, de nombreuses résolutions des Nations Unies et la Cour de justice de l’Union européenne ».
En outre, la résolution exhorte legouvernement de Pedro Sanchez à « prendre position contre l’accord entre l’UE et le Maroc car il n’a pas le consentement du peuple du Sahara Occidental » et à « condamner les violations des droits de l’homme commises par le Maroc dans les territoires occupés du Sahara Occidental ».
Dans le texte de résolution, Sumar rappelle que « la Marche verte a marqué le début des souffrances du peuple sahraoui , souffrances qu’il continue de subir un demi-siècle plus tard ». « Depuis lors, les violations des droits de l’homme, la répression, les disparitions forcées et les détentions arbitraires sont systématiques et généralisées, comme en témoignent de nombreux rapports d’organisations internationales », indique la proposition.
« De même, et ce phénomène s’est particulièrement intensifié ces dernières décennies, le peuple sahraoui subit le pillage illégal des ressources naturelles de son territoire, malgré la jurisprudence constante de la Cour de justice de l’Union européenne en la matière », souligne la résolution adoptée par la Chambre basse.
