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Les explosions nucléaires de Reggane témoignent de la barbarie du colonialisme français

Les explosions nucléaires effectuées le 13 février 1960 à Reggane (wilaya d’Adrar) témoigneront toujours de l’atrocité et de la barbarie du colonialisme français abjecte et de son lot de crimes contre le peuple algérien, estiment des habitants de cette région du Sud algérien.

S’exprimant à la veille de la commémoration du 62ème anniversaire de ces explosions nucléaires, des habitants de la région ayant vécu cet évènement apocalyptique perpétré par la France coloniale dans la zone de Hamoudia à Reggane disent « continuer à ce jour à souffrir de ce crime odieux contre l’humanité et du drame causé à l’Homme et à l’Environnement ».

Ils se souviennent, à l’instar du moudjahid octogénaire Aabella Abdallah qui travaillait alors sur le site de ces explosions nucléaires, qu’au moment où les médias français s’enorgueillissaient de la réussite de leur pays à intégrer le cercle des puissances nucléaires avec les explosions de Reggane, les habitants locaux vivaient l’enfer et la terreur qu’ils avaient eu à subir à l’aube du 13 février 1960 du fait de ces très fortes explosions ayant provoqué de nombreuses victimes et une frayeur indescriptible.

Les explosions nucléaires ont engendré par la suite l’apparition de nombreuses maladies étranges parmi la population locale, tels que les malformations congénitales chez les nouveau-nés, des maladies ophtalmologiques et des cancers, en plus des dommages occasionnés à l’environnement et qui se sont répercutés sensiblement sur l’agriculture.

A l’exemple des cas de malformations congénitales, celui de Abderrezak Baïmoune (20 ans), habitant du ksar de Anzeglouf à Reggane, qui souffre d’un étrange gonflement de la jambe l’empêchant de jouir d’une vie normale comme ses pairs, lui imposant des souffrances de santé physique et psychologique, et le contraignant à des difficultés matérielles.

Mebarek Mabrouki, agriculteur de son état, affirme, pour sa part, que depuis ces sinistres explosions nucléaires à Reggane, les rendements agricoles ont reculé, au double plan qualitatif et quantitatif, influant négativement sur le comportement et le développement des végétaux, que ce soit les arbres fruitiers ou les cultures maraichères et céréalières.

Un état de fait qui a amené les agriculteurs locaux à engager une bataille de longue haleine pour sauver leurs palmeraies de disparition.

Radioactivité et apparition de maladies étranges

 

De son côté, le président de l’association « El-Gheith El-Kadem » d’aide aux malades à Adrar, Abderrahmane Touhami, a fait le lien entre la radioactivité engendrée par les explosions nucléaires de Reggane et l’apparition de nombreuses maladies étranges ces derniers temps dans la région.

Il alerte sur la nécessité de préserver la santé publique, surtout avec la multiplication de cas de malformations congénitales chez les nouveau-nés, en plus des cas d’handicap physique et mental et de l’accroissement de divers types de cancer.

Des rapports scientifiques ont démontré, à ce sujet, le lien de causalité entre l’apparition de ces pathologies et la présence de radioactivité dont la région de Reggane souffre encore.

A ce titre, de nombreux acteurs associatifs et défenseurs de droits de l’homme locaux appellent à prendre les mesures légales et préventives nécessaires pour faire face à ce risque nucléaire et ses répercussions dramatiques sur l’homme et l’Environnement.

Il s’agit de répertorier les indices condamnant les crimes nucléaires français à l’encontre du peuple algérien, de consolider le système de santé dans la région et de renforcer en équipements le centre anticancéreux d’Adrar, et de décontaminer l’environnement de la radioactivité qui constitue une lourde menace sur la vie des populations locales, leur eau et leur sol, a-t-on souligné.

Sur un autre registre, le chercheur en histoire Abderrahmane Maherzi a démonté, dans son ouvrage intitulé « Reggane, combat entre la vie et la mort, crimes français », les prétentions française pour justifier à l’opinion internationale son crime nucléaire que la région était déserte d’habitants.

Il expliquera, à ce propos, que ces explosions nucléaires resteront un crime d’Etat imprescriptible et un crime contre l’humanité et que la situation de la région, passée et actuelle, ainsi que les témoignages vivants prouvent la présence d’une vie et d’une activité humaine dans la région beaucoup bien avant que la France ne foule pour la première fois le sol pur de ce pays et ne le pollue avec sa radioactivité.

Pour la commémoration du 62ème anniversaire de ces explosions nucléaires, un programme d’activités diverses a été concocté, avec notamment la tenue de conférences d’Histoire et la mise en service de structures de santé et d’équipements publics, en présence du ministre des Moudjahidine et Ayant-droits,         .

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