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Explosions nucléaires en Algérie: 62 ans après, les plaies toujours béantes

Le 13 février 1960, la France coloniale faisait exploser sa première bombe dans le Sahara algérien dont les conséquences demeurent à ce jour désastreuses sur la population et l’environnement. Pis encore, 62 ans après, la décontamination des sites par la France n’a pas été amorcée et la problématique reste toujours en suspens.

En effet, le samedi 13 février 1960 à 7h04 du matin, l’armée coloniale faisait exploser, à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Hamoudia (Reggane), une bombe au plutonium cinq fois plus puissante que celle tristement connue d’Hiroshima au Japon.

Dénommée « Gerboise Bleue », la première explosion nucléaire sera suivie par 3 autres au niveau du site de Reggane, à savoir « Gerboise blanche » (1er avril 1960), « Gerboise rouge » (27 décembre 1960) et « Gerboise verte » (25 avril 1961).

Au total, la France a procédé à l’explosion de 17 bombes nucléaires aériennes et souterraines, entre février 1960 et février 1967 dans la région de Reggane et dans les cavités du massif du Hoggar (Tamanrasset), et ce au mépris de la sécurité de la population locale et de l’environnement.

A travers ces explosions, la France coloniale voulait à tout prix rejoindre le club mondial nucléaire sans se soucier de la santé de la population et encore moins de la faune et de la flore. Plus grave encore, la France avait prétendu que ces explosions se situaient dans des régions inhabitées et désertiques, alors que celles-ci abritaient quelque 30.000 âmes.

Aujourd’hui, les effets induits par ces explosions atomiques continuent d’affecter la santé des habitants de ces zones, où les rayons radioactifs sont omniprésents, sachant que les déchets métalliques hautement radioactifs, comme les bidons, les fûts et autres objets laissés par le colonisateur, ont été utilisés par les populations, notamment les nomades, ce qui constitue un réel danger pour ces habitants..

Dans ce sens, des médecins ont révélé que les explosions nucléaires ont causé des pathologies jusque-là méconnues, aujourd’hui perceptibles sur la santé humaine.

Des représentants d’associations d’aide aux malades des régions contaminées ont alerté sur une recrudescence « inquiétante », ces dernières années, des cas de cancer de tous les types, de malformations congénitales et de stérilité dus à la radioactivités induite par les explosions menées par la France coloniale dans le Sahara algérien.

Des chercheurs en Histoire, algériens et étrangers, estiment, pour leur part, que la récupération des archives liées aux explosions nucléaires françaises en Algérie est un préalable pour mesurer les répercussions de ces crimes contre l’humanité au plans sanitaire et environnemental.

La France, qui a utilisé des Algériens comme cobayes, est tenue de restituer les archives liées aux explosions nucléaires menées dans le Sahara afin de permettre l’identification des lieux d’enfouissement des déchets nucléaires et la délimitation des zones contaminées pour éviter de nouvelles victimes.

Face à la France qui persiste dans son refus de remettre les cartes topographiques des lieux d’enfouissement des déchets polluants, radioactifs ou chimiques, l’Algérie, par la voix des officiels et de la société civile, n’a jamais cessé de réclamer l’ouverture des archives et la « désinfection » des lieux.

 

 

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