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Récession, coupures d’électricité et inflation: la pauvreté et la paupérisation gagnent du terrain eu Europe

Le durcissement de la position européenne, alignée à celle des Etats-Unis, aura des répercussions négatives sur le devenir socioéconomique, insiste de nombreux observateurs européens. Le plafonnement du prix du pétrole russe, entré en vigueur ce lundi 5 décembre, s’inscrit dans le registre de la guerre d’information pour ne pas dire de la propagande, sans effets notables sur la réaction des marchés financiers. Moscou avait déjà averti les pays qui appliquent la décision de l’UE et du G7 au sujet du plafonnement du prix de son pétrole, en les privant de cette énergie, sachant que les membres de l’OPEP+ ont maintenu leur décision prise en octobre dernier dans le cadre de la préservation de leurs intérêts et la stabilité du marché pétrolier.

Le nucléaire européen dépend de Moscou

Les européens ne semblent pas avoir d’alternatives pour se débarrasser de leur dépendance de l’approvisionnement énergétique russe. Il ne s’agit pas uniquement du gaz et du pétrole mais aussi du nucléaire. La dépendance européenne et mondiale à l’industrie nucléaire russe, n’est pas un secret de polichinelle. Même la France qui s’approvisionne de l’Uranium du Niger et du Kazakhstan dépend relativement du nucléaire russe . Car aujourd’hui, une seule installation et elle est russe permet de « recycler » l’uranium issu des combustibles utilisés dans les 56 réacteurs du parc nucléaire français : l’usine de Seversk, située dans la région de Tomsk, en Sibérie, qui appartient au groupe russe Rosatom.

Un arrêt définitif du commerce d’uranium entre Paris et Moscou aura sans aucun doute des répercussions sur le fonctionnement de la  filière du retraitement déjà fragilisée et pourrait conduire, à terme, à ce que l’uranium issu des combustibles usés soit considéré comme un déchet supplémentaire à gérer, et non comme de la matière pouvant être réutilisée.

Ces deux dernières années, de l’uranium a été envoyé de la France vers la Russie. L’ONG antinucléaire Greenpeace a documenté au moins cinq livraisons entre janvier 2021 et janvier 2022 : 11 conteneurs chargés dans le port du Havre, le 12 février 2021, 20 conteneurs chargés à Dunkerque, le 29 octobre 2021, et 13 conteneurs dans le même port, en novembre 2021… Le 28 septembre 2022, soit sept mois après le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine, l’organisation révélait encore la présence du cargo russe Mikhail Dudin dans le port de Dunkerque.

Guerre des subventions

En visite à Washington, le président français Emmanuel Macron avait exprimé son opposition au plan de soutien de son homologue US, Joe Biden  à la réindustrialisation des Etats-Unis au détriment de l’industrie européenne. A-t-il réussi son homologue américain à revoir la fameuse subvention IRA, prise par l’administration américaine pour juguler l’inflation, conséquence de la hausse des prix énergétiques dans le sillage de la guerre en Ukraine et les sanctions occidentales imposées à Moscou.

Le président français avait averti que la subvention du gouvernement américain aux entreprises de son pays n’aurait d’autre effet que la perte de nombreux emplois dans les pays européens, y compris la France.

 Le président Macron a annoncé que cette action de l’administration américaine n’allait que dans l’intérêt des entreprises américaines et qu’elle portait atteinte en contrepartie aux compagnies européennes du fait d’une concurrence déloyale avec les concurrents américains. Il a fustigé l’initiative commerciale de son homologue américain, la qualifiant de « super-agressive » sur le plan commercial pour les entreprises européennes, dont celles de la France. Pour Paris, cette mesure provoque une scission en Occident. Une scission a déjà son apparition avec les divergences entre Paris et Berlin.

Le site d’information Politico rapporte à cet égard : Alors que neuf mois se sont écoulés depuis la guerre russo-ukrainienne, le fossé creuse sur le front occidental. De hauts responsables européens sont furieux contre l’administration de Joe Biden et accusent les Américains d’exploiter la guerre ukrainienne dans le sens de leurs propres intérêts, tandis que les Européens en payent les frais.

Un haut responsable européen a déclaré à Politico : « Le fait est que si l’on suit logiquement les événements actuels, le pays qui profite le plus de la guerre, ce sont les Etats-Unis, parce qu’ils vendent plus de gaz à un prix plus élevé, parallèlement à la vente de leurs armes. »

« Ces déclarations dures, partagées par des responsables, diplomates et ministres d’autres pays européens dans les milieux privés et publics, montrent la colère croissante des Européens à l’égard des Américains », peut-on lire sur le site.

La récession est ses conséquences sur le quotidien des européens 

Les conséquences de la guerre en Ukraine ne touchent pas uniquement les 27 de l’UE, mais aussi un ancien membre qui a préféré le Brexit.

La récession économique au Royaume-Uni, alimentée par la guerre en Ukraine, pousse les plus démunis à se nourrir d’aliments pour animaux de compagnie.

Selon un média anglais, les personnes démunies « mangent de la nourriture pour animaux de compagnie » parce qu’ils n’ont plus les moyens d’acheter de la vraie nourriture.

La chaîne BBC, média affilié au système royal britannique, a révélé dans un reportage que les habitants de certains quartiers de la ville de Cardiff, la capitale du Pays de Galles, ont été contraints de manger de la nourriture pour animaux de compagnie en raison des coûts de la vie élevés. Certaines régions du Pays de Galles ont été si durement touchées par la pauvreté que leurs habitants sont contraints de s’abaisser et de se contenter du minimum pour simplement nourrir leur famille.

Le mois dernier, les prix des denrées alimentaires ont de nouveau augmenté, les prix en magasin des produits d’épicerie ayant augmenté de plus de 12% par rapport à l’année précédente, selon le rapport.

En France, Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de la régulation de l’énergie a expliqué ce dimanche sur le plateau de BMFTV  le fonctionnement de l’application Ecowatt.

C’est à dire , les clignotants de l’approvisionnement  virent  au rouge, les restrictions seront de rigueur, sous peine de coupures de courant imposées.

Dans l’hexagone le  ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye a annoncé la semaine dernière la suspension des cours le matin , pour juguler les risques de coupures d’électricité. Il «n’y aura pas d’école le matin» dans les zones qui subiront des coupures de courant programmées et ciblées cet hiver, a confirmé le 1er décembre dernier le ministre de l’Education Pap Ndiaye.

«Les délestages programmés vont en effet toucher les écoles et les établissements scolaires, selon trois créneaux : 8h-10h, 10h-12h et puis 18H-20H le soir. Les deux premiers créneaux sont les créneaux scolaires, qui sont les plus critiques», a indiqué Pap Ndiaye à la presse, lors d’un déplacement au Salon Educatech Expo à Paris.

En Scandinavie, les choses se présentent identiques à celles relevées dans l’espace européen, durement touché par la récession économique qui vivra encore plusieurs mois pour ne pas dire d’autres années. Les prix des denrées alimentaires en Suède ont bondi de 20 % cette année, tandis que les factures d’électricité ont plus que doublé, selon les données publiées par l’Agence de la consommation du pays.

Le rapport est basé sur des recherches sur le marché de consommation suédois tout au long de l’année et analyse les prix des aliments, de l’énergie, des articles d’hygiène, des chaussures et des vêtements.

Ces données, ainsi que les normes de consommation approuvées par le gouvernement du pays, sont utilisées pour déterminer un niveau de revenu moyen qui nécessite une aide sociale.

Le Couple Von Der Leyen, dans la tourmente

L’eurodéputée Michèle Rivasi a  déclaré devant la commission européenne des soupçons de conflits d’intérêts concernant l’époux de l’actuelle présidente de la Commission de l’UE, l’allemande Ursula  Von Der Leyen.

En commission COVID, j’ai interrogé les experts : comment qualifient-ils le fait que la firme américaine du mari de la présidente de la Commission européenne perçoit de l’argent du plan de relance de l’UE, via ses filiales en Europe ? Conflit d’intérêt ? Favoritisme ? s’était interrogé Michèle Rivasi.

En décembre 2020, Heiko von der Leyen, médecin allemand et mari de la présidente de la Commission européenne, est passé d’un poste de direction d’une clinique à Hanovre (Allemagne) à celui de directeur médical de Orgenesis Inc., une biotech basée aux Etats-Unis.

Cette transition professionnelle s’est produite à un mois d’une négociation extrêmement personnelle, à coups de textos, depuis effacés, entre Ursula von der Leyen et Albert Bourla, directeur général de Pfizer.

Négociation qui aurait duré d’août à novembre 2020, selon les révélations du New York Times. Une fois le contrat pharaonique conclu entre la Commission et Pfizer/BioNtech, Heiko traversait l’Atlantique pour intégrer la biotech new-yorkaise, un obscur laboratoire créé en 2008, officiellement spécialisé dans les thérapies géniques, tout comme Pfizer.

Le 3 mai dernier, Orgenesis Inc. remportait au travers de sa filiale hollandaise, Mida Biotech B.V., une subvention de quatre millions d’euros dans le cadre du programme « European Innovation Council Pathfinder Challenge Program », placé sous le contrôle de la Commission européenne. Le crédit accordé à la filiale d’Orgenesis correspond à un projet de recherche sur l’induction à la production de cellules autologues en association avec l’intelligence artificielle. Dans le projet, sont impliquées une biotech anglaise, DeepMed IO Ltd. et l’Université de Leiden (Pays-Bas). Quatre millions d’euros, en relation avec les sommes d’argent générés par les accords d’Ursula et les grands laboratoires, ça peut paraître très peu, mais reste qu’il est surprenant que ce soit justement une filiale européenne de la société dont Heiko est le directeur médical, qui décroche la subvention.

Cette affaire n’a pas encore livré tous ses secrets et risque d’emporter l’actuelle présidente de la Commission Européenne qui s’était totalement alignée à la position américaine qui tire largement profit de la guerre en Ukraine au détriment de l’Europe et au grand dam des européens.

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