L’Espagne, le Maroc, la France, et la Belgique ont espionné le travail de la commission d’enquête sur Pegasus
Les mêmes sources avaient aussi émis des soupçons l’hypothèse sur l’élection d’Eva Kaili à la vice-présidence du Parlement européen ,soutenue par l’homme de main du régime du Makhzen, et la personne-clé dans ce scandale de corruption, à savoir l’ancien eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri .
Un document avait même circulé confirmant cette hypothèse, avec «une enquête sur un réseau qui travaille pour le compte du Maroc, développant une activité d’ingérence au sein des institutions européennes par la corruption d’individus installés à des postes clés du monde institutionnel, principalement au sein du PE», faisant référence à Eva Kaili. «La politique du groupe parlementaire S&D (socialistes et démocrates) serait influencée par le Maroc.» Une influence qui a «atteint les décisions du Parlement européen en faveur du Maroc à plusieurs reprises.
Les enquêteurs évoquent de «nombreux textes de résolutions votés», mais aussi de «différentes déclarations de la délégation pour le Maghreb», c’est-à-dire celle dirigée par Panzeri pendant huit ans, de 2009 à 2017.
Comme nous l’avons souligné dans une précédente livraison, en référence à un article de Politico, la législatrice européenne la grecque Éva Kaili, vice-présidente de l’institution européenne va reprendre son poste.
« A partir d’aujourd’hui… Eva Kaili est libre de quitter sa résidence et d’exercer pleinement tous ses droits et obligations, découlant de son statut de membre du Parlement européen », avaient déclaré la semaine dernière ses avocats Sven Mary et Michalis Dimitrakopoulos dans un communiqué commun.
Eva Kaili avait été l’un des premiers eurodéputés à être arrêtée en décembre dernier lors de descentes de la police belge alors qu’elle lançait une vaste enquête pour savoir si des pays étrangers, dont le Qatar et le Maroc, avaient été impliqués dans la corruption de législateurs européens. Après que sa détention ait été prolongée à plusieurs reprises, elle avait été transférée de prison à résidence surveillée avec un moniteur électronique à la mi-avril, en attendant son procès. En retirant son étiquette électronique, Kaili pourra se déplacer librement et rejoindre d’autres anciens détenus du scandale de la corruption tels que l’eurodéputé belge Marc Tarabella, qui a également récemment fait retirer la surveillance ordonnée par le tribunal et a été revu au Parlement européen la semaine écoulée.
Quelle crédibilité pour le Parlement Européen?
Les scandales de corruption à répétition au sein de l’une des plus importantes institutions européennes, lui ôtent toute crédibilité à adopter des résolutions concernant des pays étrangers.
Ces scandales signent le certificat de décès du Parlement Européen, et la mise en liberté de l’ancienne vice-présidente, interpellée après la découverte de plusieurs milliers d’euros dans son domicile, au même titre qu’Antonio Panzari, interpellé avec des milliers d’euros en liquide, déclenchera certainement la vive colère des citoyens européens, pris en otage aujourd’hui dans le piège d’une dictature aux couleurs démocratiques.