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France : Des fausses accolades diplomatiques aux rancunes de la France profonde.

Par Mohamed El-Abassi

L’épisode de l’exfiltration d’Amira Bouraoui, sous le coup d’une procédure judiciaire en Algérie, vers la France, via la Tunisie, avec l’intervention des services diplomatiques et consulaires français sous les ordres de la DGSE, démontre, on ne peut plus, une ascendance des services secrets sur le Quai d’Orsay et l’Elysée. 

A moins que ce ne fût une opération bénie par les deux, l’on croirait à une suprématie du militaire sur le civil démocratiquement élu : Une contradiction que ne se gène pas la France du président Macron de tolérer et/ou de commanditer. Elle n’est aussi autre qu’une révélation inédite de la France qui réalise et se met à craindre la montée en puissance inexorable de la nouvelle Algérie. Une tentative d’un  coup fourré à double impact, pour en arriver à une rupture définitive algéro-française et, collatéralement,  nuire aux bonnes relations algéro-tunisiennes.

Les causes inavouables de cette animosité française contre l’Algérie résident dans les choix souverains de la nouvelle Algérie et qui rappellent, inévitablement, les premières années de l’indépendance nationale lorsqu’il s’agissait pour le nouvel Etat indépendant de s’approprier ses richesses naturelles et de se libérer définitivement d’une France néocoloniale tenace.

Les motivations récidivistes à travers une telle audace, à quelques encablures d’une visite du Président Tebboune en France, qui promettait un renouveau assaini des pesanteurs historiques et passionnelles dans la relation algéro-française, sont à rechercher dans trois éléments essentiels de l’isolement de la France officielle d’aujourd’hui et néocoloniale d’hier qui n’a point appris de leçon d’histoire.

Voyant tout simplement que l’Afrique subsaharienne lui échappe définitivement à la faveur du départ d’une présence militaire encombrante, inefficace et indésirable du Mali et au Burkina Faso, Paris voit son ancienne chasse gardée se rétrécir en peau de chagrin. Les laborantins de la France-Afrique et du néocolonialisme sont soudainement remis en selle pour sauver ce qui peut l’être dans une désespérante tentative de se recroqueviller en Afrique du Nord.

Comment y parvenir quand l’Algérie s’entend parfaitement bien et entretient les meilleures relations avec la Tunisie et que le froid gagne ses relations avec Rabat ?

Ne pouvant alimenter l’animosité entre l’Algérie et le Maroc davantage que ce qu’elle n’est, la France profonde a ciblé de nuire aux excellentes relations algéro-tunisiennes dans un timing où les deux peuples célèbrent, dans une communion  historique, les massacres de la France coloniale à Sakiet Sidi Youcef.

Et comme par un pur hasard, l’ambassadeur de France à Tunis déclame, dans ce contexte,  que son pays est prêt à aider la Tunisie à obtenir un prêt du FMI. 

Je dirai à cette France, que si elle veut aider la Tunisie, qu’elle respecte ses choix souverains tout autant que celles de la nouvelle Algérie. Sinon, cette même France dont le passé horriblement souillé par son colonialisme et ses crimes imprescriptibles contre l’humanité, sera sans doute, un jour, sur le banc des accusés comme le fut le nazisme à Nürnberg. 

 

 

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