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December 7, 2025

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Bernard Lugan veut redessiner les frontières algéro-marocaines: Un pro-nazi au secours du Makhzen

Cet individu a été qualifié en France «d’historien de l’ignominie» pour avoir justifié le génocide des Tutsi au Rwanda. Il a également glorifié le nazisme.
Par  Hocine Neffah
Bernard Lugan, pseudo-historien de son état, a soutenu récemment devant un auditoire qui lui est acquis que le Roi Mohammed V avait refusé l’offre qui lui avait été faite par le général de Gaulle. Celui-ci l’aurait conseillé d’accaparer plusieurs régions d’Algérie. «Dans les années 1955-1956, le général de Gaulle propose à Sa Majesté Mohammed V une correction des frontières, car il a compris que toute la partie occidentale c’était le Maroc», affirme Lugan, sans apporter la moindre preuve historique de ce prétendu échange entre les chefs d’État français et marocain. À en croire le conférencier, qui se trouve être un admirateur du nazisme, «Mohamed V avait refusé dans le grand esprit de fraternité maghrébine». Rien, absolument rien n’étaye cette thèse qui ne repose sur rien, mais cache mal une volonté d’induire l’opinion en erreur.
Faut-il s’émouvoir quand de pareilles inepties viennent de la part d’une personne aux références douteuses ? Bernard Lugan a été qualifié en France «d’historien de l’ignominie» pour avoir justifié le génocide des Tutsi au Rwanda. Il a également glorifié le régime d’Hitler.
Ce nazillon qui reprend du service, certainement contre quelques cadeaux, comme seul le Makhzen sait en faire, s’est amusé à une relecture de «la géopolitique du monde». Le problème est qu’il ne dispose d’aucun élément concret, à même de lui permettre d’engager un débat franc sur la période de la Seconde Guerre mondiale (1938-1945). Les historiens sérieux ne lui accordent aucune espèce d’importance.
Il se dit africaniste et spécialiste de la période coloniale. Il a été évincé des cercles et des congrès scientifiques. La raison, est qu’ il ne trouve aucune gêne pour exprimer ses thèses et positions politiques fascistes.
Ses polémiques se sont transformées en une véritable risée de la part des historiens et des politiques qui ont dénoncé les positions de l’extrême droite et des attitudes mortifères qu’il incarne. Théoricien de l’extrême droite, Lugan a souvent essayé de verser dans l’amalgame pour vendre l’image coloniale de la France. Il est allé jusqu’à dire «le protectorat exercé par Lyautey au Maroc fut le modèle d’une relation réussie entre Européens et colonisés ».
Ces thèses fumeuses et dénuées de tout argumentaire servent à duper quelques racistes et autres nostalgiques du nazisme. C’est donc à ce sombre personnage que le Makhzen a confié la mission de raconter une version risible de l’Histoire de la région. Lugan s’est exécuté avec zèle certes, mais son discours a manqué, comme à son habitude d’ailleurs, de rigueur scientifique. Il a construit un scénario digne des séries « B », imaginant des conciliabules, très loin du niveau des États et encore moins de la stature du général de Gaulle.
Mais ce qui intéresse Rabat, c’est de trouver quelqu’un pour brouiller les pistes et inventer un nouveau récit historique. Le Makhzen aurait été autrement plus intéressé par une sommité dans le domaine de l’Histoire. Mais aucun historien digne de ce nom n’irait se rabaisser. Lugan a accepté le deal. Cela s’est traduit par un narratif sans queue ni tête, qui accorde au Maroc ce qui ne lui a jamais appartenu.
Cet énième scénario imaginé et mis en scène par le Makhzen n’a d’autre objectif, en réalité, que de duper le peuple marocain sur la chimérique question des frontières. Cela pour lui faire oublier son état de misère qui s’est gravement compliqué durant ce mois sacré. Pauvreté, inflation et chômage ont réduit à néant la maigre épargne que possédaient les modestes familles marocaines.
Au-delà du but poursuivi par les commanditaires de cette «conférence», il y a lieu de retenir que le révisionnisme auquel s’est livré Bernard Lugan, montre on ne peut plus clairement que ce dernier est le pur produit de l’école de l’anthropologie coloniale et ses fumisteries quant à l’origine des États et des nations autochtones. Bernard Lugan a puisé dans sa «culture» raciste et xénophobe un référentiel qui ne devrait pas être heureux de hisser son étendard. Il découvre décidément la pierre philosophale. Une pierre dont l’origine est un simulacre d’identité dépourvu de tout entendement et historicité.

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