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DÉCRYPTAGE

Extrémisme et oligarchie, éternels alliés contre les peuples

Toutes les crises économiques au cours de l'Histoire moderne ont eu pour conséquence une crise politique qui, à son tour, a favorisé, parfois porté au pouvoir des partis d'extrême droite.

Par Mil Boumaza

Toutes les crises économiques au cours de l’Histoire moderne ont eu pour conséquence une crise politique qui, à son tour, a favorisé, parfois porté au pouvoir des partis d’extrême droite.

Pour qui connaît les rouages des systèmes dits démocratiques, il ne s’étonnera pas que les oligarchies nationales ne sont pas étrangères à ces percées de l’extrémisme. La totalité des médias étant détenus par une poignée d’oligarques, ces derniers mettent leurs outils de communication au service d’une parole fasciste libre et décomplexée.

Aucun pays capitaliste industrialisé n’est épargné par la montée en puissance de cette vague populiste radicale : États-Unis, Japon, Inde, etc. Dans tous ces pays, le fascisme a bonne presse.

En revanche, les voix dénonçant les abus des multinationales, la compromission ou les connivences des oligarchies mondiales, dont les effets conduisent à un appauvrissement et un creusement des inégalités sociales, ces voix seront discréditées, tournées en dérision ou taxées de complotisme. Aucune dissidence ne saurait être tolérée.

C’est ainsi que les gilets jaunes et autres mouvements réclamant plus de justice sociale subiront des campagnes d’une extraordinaire hostilité où tout y passe : mensonges, diffamations, etc. Quant à l’enfant chéri d’extrême droite, il aura accès libre pour déblatérer les plus fantastiques inepties et sera soutenu financièrement pour ses campagnes, comme le fut son illustre guide spirituel, son vénéré führer, Adolf.

En effet, la doctrine fasciste est non seulement utile pour détourner l’attention du public des réels enjeux (le coût de la vie, l’érosion du pouvoir d’achat, le rognement des acquis sociaux, etc), mais elle ne remet pas en cause le système qui a conduit à cette déroute économique. Elle est, bien au contraire, en faveur du renforcement de ce système en donnant plus de poids, plus de pouvoir au patronat, c’est-à-dire à une oligarchie dominante, en réalité déjà, pour ne pas dire de tout temps, au pouvoir.

C’est ainsi que des pays comme l’Algérie ne connaîtront aucun de moment de répit car non seulement ils font obstacle à la mainmise de cette oligarchie mondiale sur le reste de la planète mais dénoncent et mettent au grand jour son hypocrisie et son double standard.

Or, cette oligarchie mondiale, autoproclamée maîtresse de la planète, est un cercle fermé qui ne veut pas de perturbations dans l’ordre, la hiérarchie des nations qu’ils ont instaurés. 

Aussi, les succès de l’Algérie que ce soit dans la sphère économique ou dans le domaine diplomatique (l’avancement des causes palestiniennes et sahraouies, le développement du continent africain) ne resteront pas impunis, ou du moins sans entraves.

Déjà, l’on a créé artificiellement des tensions diplomatiques avec des voisins sahéliens, qui auparavant entretenaient d’excellentes relations avec notre pays. Il ne faudra sans doute pas s’étonner de voir surgir des voix dénigrant, voire diffamant le partenariat algéro-mauritanien, ou avec la Lybie, etc.

On ne sera pas surpris non plus de voir toutes sortes de projets et d’initiatives alternatifs, prétendument concurrents des projets et initiatives algériens, mais qui en réalité ne sont ni viables ni réalisables, et dont le seul objet est de retarder le plus possible le développement de l’Algérie, celui-ci étant de toute manière inéluctable.

Sur le plan interne, il n’est nul besoin de boule de cristal pour prédire que les mêmes outils au service de l’impérialisme et actionnés par celui-ci pour déstabiliser les pays récalcitrants vont donner de la voix, à mesure que les élections approchent. Ainsi, nous verrons tous nos mouvements extrémistes s’agiter, ceux-là mêmes qui voulaient faire dévier le Hirak béni, comme a coutume de le nommer le président Tebboune, ces kystes (-istes) de la société algérienne :

– Les demokhratistes qui veulent imposer, au nom d’une idéologie mortifère, des valeurs qui ont conduit à la désagrégation de la société et à une accélération de la déliquescence des mœurs dans les pays dits progressistes. Ces groupes n’en sont pas à une contradiction près, notamment lorsqu’ils prétendent promouvoir la démocratie tout en entravant son libre exercice, ou en la détruisant (les exemples ne manquent pas).

– Les islamistes : malgré une décennie de la plus effroyable barbarie nous ayant plongés dans un Moyen Âge obscurantiste, une armée de faux dévots rêve de prendre le pouvoir pour imposer sa vision d’un Islam loin de l’esprit et des valeurs de Juste Milieu. Pourtant notre terre a été le berceau d’illustres savants qui ont prôné notre Islam du Juste Milieu, celui-ci rayonnant encore aujourd’hui au travers de la Grande Mosquée d’Alger.

– Les makistes : cette idéologie raciste, qui n’a pas sa place dans un pays-continent où coexistent toutes les nuances de couleurs et de traditions, a conduit des faibles d’esprit, incultes et souffrant d’un incommensurable complexe d’infériorité au plus atroce crime que l’on ait connu. Et c’est le plus bienveillant et le plus charitable des enfants de l’Algérie qui fit les frais de cette idéologie raciste et fasciste. Djamel Bensmail restera à jamais un symbole de l’abnégation, de la solidarité et de la fraternité algérienne. Son sacrifice doit être inscrit au rang des martyrs de la cause algérienne et sa mémoire honorée périodiquement pour que jamais l’on n’oublie. Quant à cette idéologie nazie tous les moyens doivent être mis en œuvre pour « dé-makakiser l’Algérie », pour reprendre le mot de Mehdi Messaoudi, et éradiquer cette idéologie nazie.

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