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Offensive de l’offensant féminisme misandre et inquisitorial (1/2)

Par Khider Mesloub

Ces dernières années, une campagne médiatique effrénée a été déclenchée pour dénoncer les agressions sexuelles et violences sur des femmes. Depuis lors, il ne se passe pas un jour sans nouvelle révélation de viols ou attouchements sexuels. La parole féministe s’est « libérée » pour vitupérer les crimes de nombreuses personnalités célèbres officiant dans le monde de la culture, des affaires, de la politique et de l’État. Il est à noter que cette indignation a aussitôt fait l’objet de récupération par la classe dominante, notamment la caste politique, relayée par les médias, sous forme d’une campagne de culpabilisation des hommes et d’appel à la délation opéré sur les réseaux sociaux via une application « Les hommes sont tous des porcs ». Disons-le nettement : cette campagne de victimisation, idéologiquement instrumentalisée par la bourgeoisie, a pour dessein de transplanter l’antagonisme social sur le champ du conflit sexuel : « femmes contre hommes ». Avec une exploitation sournoise des traditionnelles thématiques morales fondées sur le puritanisme et la pudibonderie, comme au temps obscur des sociétés archaïques religieuses sexuellement ségréguées.

Partie des États-Unis, au lendemain des accusations de viol portées contre le producteur américain Harvey Weinstein, cette campagne misandre s’est exportée, tel un produit marchand judiciairement lucratif, dans de nombreux pays, notamment en France. Certaines féministes se sont engouffrées dans la brèche hollywoodienne avec un vagissant plaisir. Dans leurs délires hystériques, les féministes invitent toutes les femmes à se muer en délatrices sur le web pour dénoncer les « prédateurs », à se ruer vers les commissariats pour déposer plainte. Désormais, délation, harcèlement, scandales, fake news, buzz, constituent le nec plus ultra du « combat » néo-féministe contemporain.

« Le mâle, c’est le Mal », semblent-elles penser. Le féminisme ne dénonce ainsi jamais le capital, ni le salariat, ni la guerre impérialiste. Mais uniquement le patriarcat (par ailleurs consubstantiellement inhérent aux sociétés de classe, donc au capitalisme, quoique ce dernier l’ait pulvérisé).

À l’ère du foudroyant surgissement de la Question sociale sur fond de la flambée de paupérisation de centaines de millions de personnes de par le monde et de la menace d’anéantissement de l’humanité par la guerre généralisée en cours, les petites bourgeoises féministes repues viennent nourrir les populations (privées de denrées alimentaires du fait de la baisse vertigineuse de leur pouvoir d’achat plombé par l’inflation spéculative) de scandales sexuels peoples opérés dans les hautes sphères du pouvoir politique ou culturel.

Au fait, s’agit-il de scandales sexuels ou de scandales juridictionnels ? Car, sur le fondement du seul témoignage verbal, donc sans aucun élément de preuve matérielle, l’accusation est instruite par les médias stipendiés, ces nouveaux tribunaux inquisitoriaux des temps modernes. Avec ces journalistes procureurs qui instruisent de véritables procès médiatiques sur la base de simples soupçons prescrits ou témoignages anonymes, ce n’est plus la présomption d’innocence qui prime, mais la présomption de culpabilité. Nous avons affaire à de véritables entreprises médiatiques de lynchage judiciaire, autrement dit les médias stipendiés deviennent les antichambres des tribunaux qui, désormais, se bornent à juger à charge sur le seul fondement des pièces à conviction (con-fiction) médiatiques fournies par les journalistes procureurs. Par ailleurs, le fait d’être victime n’en fait pas pour autant des saintes. Comme l’illustrent les « louves alpha », nom d’une cellule clandestine implantée au sein du parti écologique (l’EELV) pour espionner Julien Bayou aux fins de le faire tomber politiquement.

Le féminisme sociétal cache-sexe du complot politique

En France, avec ces méthodes inquisitoriales employées par le néo-féminisme misandre débridé, plusieurs hommes politiques, notamment des ministres, en ont fait les frais. Inutile de citer des noms tant la liste des présumés coupables est connue du grand public du fait de leur condamnation instruite et prononcée par les nouveaux tribunaux : les Médias.

Sans nul doute, tout scandale monté en épingle sert à épingler quelque personnalité dérangeante. Et les scandales liés aux agressions sexuelles et aux violences conjugales, abondamment instrumentalisées par les officines étatiques et médiatiques, constituent un moyen efficace pour éclabousser un opposant, un parti politique gênant.

Toujours en France, par la grâce du néo-féminisme inquisitorial, métamorphosé en véritable police des mœurs, une banale baffe, comme il s’en produit malheureusement dans de nombreux couples en conflit, notamment dans des contextes de séparation conflictuelle où tous les coups bas sont lancés à la figure de l’un et l’autre partenaire dans un accès de colère gorgée de griefs et ressentiments longtemps contenus, se transforme en affaire d’État.

Dans un contexte social qui s’annonce instable et conflictuel, nécessitant un Parlement croupion avalisant toutes lois antisociales et liberticides, qui plus est un contexte embrasé par la guerre généralisée en cours, requérant l’Union nationale, la dernière « affaire Quatennens », député de LFI, semble avoir été ourdie par les services de l’Élysée pour briser la nouvelle encombrante coalition oppositionnelle, incarnée par la NUPES, en particulier son aile gauche frondeuse, LFI de Jean-Luc Mélenchon. Déjà, le gouvernement Macron est parvenu à déstabiliser cette factice alliance électoraliste de gauche, en proie à des tensions et dissensions, préludes de la dislocation inéluctable.

Dans le viseur du pouvoir macronien gouverné actuellement par des snipers du Capital qui tirent dans l’ombre les ficelles (et, en pleine lumière du jour, le fil de la pelote des acquis sociaux, détricotée sans vergogne et sans ménagement, pour tenter de raccommoder le tissu industriel et financier du vétuste système capitaliste français décrépit), la NUPES est désormais menacée d’implosion. Ses jours sont comptés. Au sein de cette poudrière cornaquée par des louves en rut politique (mais jamais en lutte politique car ce sont des frigides en matière de militantisme révolutionnaire), chauffées à blancs, manœuvrées par derrière par des membres de l’organe gouvernemental élyséen, les règlements de compte à coups de chevrotine féministe éclatent à bout portant entre certains leaders, qui jouaient les gros bras de la politique spectacle, mais désormais enfoncés dans de sales draps. Certaines de ces louves du féminisme hystérique (qui n’ont rien à envier aux grands méchants loups qu’elles combattent pour en faire des agneaux se laissant tondre la laine sur le dos) s’en font des gorges chaudes de ces brûlantes affaires de culbutages sensationnels politiques.

Sous l’instigation du gouvernement Macron, les médias tout comme les instituts de sondage sont mobilisés pour torpiller la NUPES. « Pour 64% des Français, les affaires concernant Adrien Quatennens et Julien Bayou ont décrédibilisé la Nupes », titrait le journal Le Figaro. « Selon un sondage Odoxa et Backbone pour Le Figaro, le constat est sans appel. Pour 64% des Français, ces incidents ont décrédibilisé l’ensemble de cette alliance. (…) Pour la Nupes, l’addition politique à payer est cruelle. 63% des Français considèrent que cette alliance ne se préoccupe pas des grandes questions qui traversent la société et 59% d’entre eux estiment que cette gauche unie ne serait pas à la hauteur pour diriger la France », notait avec jubilation le journal, ravi de participer à la manœuvre de torpillage de la NUPES.

Derrière chaque grand homme se cache une femme, dit l’adage. Aujourd’hui, on peut affirmer que derrière chaque défaite politique se dissimule un féminisme misandre.

Avec le néo-féminisme débridé et hystérique, bienvenue à l’érection du sociétal en instrument de combat, de débat, d’ébat. Adieu à la problématique sociale, à la Question sociale, à la revendication sociale, à la lutte sociale. L’entre-jambe est devenu la caisse de résonance des frustrations sociales, et surtout l’arme de dissonance libertaire sociétale. Voire le réceptacle de la délation offert par la société de spectacle. Le néo-féminisme s’érige en police des mœurs sur fond de mœurs de police : la toute-puissance et l’impunité.

Les néo-féministes frappent quand elles veulent, qui elles veulent, comme elles veulent. Elles matraquent sans retenue ni pudeur leurs proies à coups de dénonciations calomnieuses et d’accusations diffamatoires, sans encourir la moindre réprobation, ni condamnation. Car elles bénéficient de l’immunité judiciaire et de la protection de leurs souteneurs, les gouvernants.

Le paradoxe de ce néo-féminisme hystériquement débridé, c’est qu’il séduit et triomphe par sa seule visibilité sur les grandes chaînes audiovisuelles des puissants, dans un espace médiatique largement coupé des rapports sociaux, autrement dit du peuple. À l’inverse du féminisme radical d’antan qui triomphait par son ancrage dans le mouvement de luttes sociales et politiques émancipatrices. Ainsi, on est passé du féminisme radical au féminisme ridicule.

Pour autant, ce féminisme médiatiquement inquisitorial ne participe aucunement à quelque libération de la femme, à plus forte raison de l’exploitation salariée, ni de la domination et du mépris de classe, ni des violences conjugales qui n’ont, paradoxalement, jamais autant explosé que depuis l’envahissement du féminisme misandre débridé.

Le néo-féminisme débridé prône la guerre des sexes

Dans cette société du spectacle, chacun peut jouer la comédie, pour mieux masquer la tragédie de sa vie. Le combat féministe est devenu ainsi une lubie petite bourgeoise étroitement clanique, portée par un ramassis de féministes hystériques misandres qui prétendent parler au nom de toutes les femmes (battues).

En quoi l’agression d’une femme, le viol d’une femme, concernerait-il uniquement les femmes ? Ces agressions et ces viols ne relèvent-ils pas plutôt d’un problème de société qui concerne tous les individus, sans distinction de sexe ? Et leur traitement ne doit-il pas prendre place dans le cadre d’une interrogation globale sur l’incapacité du système capitaliste à instaurer des rapports d’égalité entre hommes et femmes. Ces comportements criminels ne dévoilent-ils pas l’incapacité de cette société capitaliste prétendument civilisée à protéger les femmes, à affranchir l’homme du carcan patriarcal ? D’offrir une égalité réelle entre hommes et femmes ? Des rapports authentiquement humains ? Ne révèlent-ils pas la nature encore archaïque de cette société marquée par la mentalité patriarcale, la prégnance de la misogynie, la phallocratie. D’où il résulte qu’un siècle de luttes féministes dans le cadre du système capitaliste criminogène n’a en rien modifié les comportements des hommes.

En tout état de cause, l’indignation morale des féministes face aux humiliations et dégradations réservées aux femmes révèle leur impuissance à comprendre que le capitalisme recèle toutes les formes d’injustices inhumaines, qu’aucune instance, encore moins féministe, ne peut endiguer. Seule une transformation sociale, autrement dit une révolution prolétarienne, peut anéantir toutes les formes d’oppression et d’exploitation, avec leurs lots d’humiliations sociales des travailleurs, de dégradations comportementales des femmes. Tant que survit le capitalisme, les rapports sociaux de domination perpétuent et la subordination du travailleur et l’infériorisation de la femme, et l’esprit de prédation et la mentalité belliciste.

 

 

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