A la une, Mondactu

Françafrique: la fin d’une ère néocoloniale?

Les ukrainiens ont inventer le verbe « macroner » pour résumer le comportement du président français concernant le conflit ukrainien. Justement, le conflit ukrainien est en train de rebattre les cartes géostratégiques concerne le nouveau monde multipolaire qui se dessine, et l’Afrique au même titre que d’autres zones d’influence de la planète est concernée par ce nouvel ordre mondial et qui touchera en profondeur la » Françafrique » menacée par la disparition face à la montée du panafricanisme.

Le Mali a annoncé la couleur en revendiquant le départ des soldats français de son territoire et la fin de ce qui est appelé l’opération  » Barkhane ».

L’arrogance de Jupiter

Le 28 novembre 2017, le locataire du Palais de l’Elysée, invité par les étudiants de l’université de Ouagadougou, au Burkina Faso, adressa une phrase pleine de non-respect à l’égard des burkinabés et leur président. « Vous m’avez parlé comme si j’étais le président du Burkina Faso », en répondant à une question sur les pannes d’électricité. Et d’inciter, sourire aux lèvres, ses interlocuteurs à s’interroger sur le « sous-jacent psychologique » de cette question : « Quelque part, vous me parlez comme si j’étais une puissance coloniale. Mais moi, je ne veux pas m’occuper de l’électricité dans les universités au Burkina Faso, c’est le travail du président (burkinabè, ndlr) ! »

Quelques jours plus tard, il récidive en évoquant la natalité en Afrique. Le 8 juillet 2017, en marge du sommet du G20 qui se tenait à Hambourg en Allemagne, Emmanuel Macron répondait à une question d’un journaliste ivoirien : « Combien les pays du G20 sont prêts à mettre dans l’enveloppe pour sauver l’Afrique ?«

Macron estime que le « défi de l’Afrique est différent, il est beaucoup plus profond, il est civilisationnel ». Et de conclure : « Quand des pays ont encore sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien. »

Cinq ans plus tard, et à l’occasion de sa tournée africaine du 25 au 27 juillet 2022, voilà sa réponse à partir du Cameroun « Ce que nous voulons faire, c’est bâtir ensemble de manière très concrète la rénovation de la présence française et de ce partenariat en appui, en soutien : formation, équipement et accompagnement. »

Au fait Macron, représentant de l’axe USA/OTAN s’est rendu en Afrique, moins pour renforcer un quelconque lien  que pour ne pas perdre la face face à une Russie dont le MAE, Serguei Lavrov, se trouvait en tournée africaine là où il a été largement plus bienvenu que Macron.  Jupiter a en effet la mission désespérée de contrer cette sympathie pro-Russie qui gagne l’Afrique et qui fait que les États africains après des années d’occupation militaire franco otanienne au Sahel et ailleurs voient en Russie un partenaire qui ne convoite ni leurs richesses qui n’introduit pas le terrorisme qui veut s’engager dans un rapport gagnant…

Les propos de Macron sur les intentions de Moscou, ne convainc personne dans le continent, plus particulièrement la zone du CFA, la monnaie coloniale, très critiquée par le président béninois  Patrice Talon.  Ce dernier avait annoncé en novembre 2019, le retrait des réserves de change du CFA de la Banque de France. Et c’est la première fois qu’un chef des 14 États des pays concernés en parle ouvertement. Est-ce que c’est un tabou qui est brisé? Apparemment oui, la fin du franc CFA est inéluctable.

Un autre pays africain à savoir la République Centre Africaine RCA, vient d’emboîter le pas au dirigeant béninois, en remplaçant le CFA par la monnaie digitale du nom de Sango Coin, monnaie capable de contourner toutes les sanctions mêmes aussi vastes que celles qui ont frappé les pays qui refusent le diktat de l’ancien colon comme le Mali.

Lavrov réplique à Macron

Répliquant aux déclarations de Macron, le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov indiqua ce vendredi 29 juillet, «On pourrait s’attendre à des déclarations plus éthiques de la part des Français» .

Le ministre russe des Affaires étrangères, faisait référence au passé colonial de la France et à la persistance de la «Françafrique» sur le continent. «Il a dit, si je me souviens bien, à peu près ce qui suit : qu’il était préoccupé par l’activité militaire et diplomatique de la Russie en Afrique, et qu’il n’appellerait même pas cela une coopération, mais un soutien à des régimes illégitimes absolument défaillants et à des juntes», avait poursuivi Sergueï Lavrov.

Lire aussi: https://algerie54.com/2021/04/02/afrique-3/

 

Partager cet article sur :

publicité

Dessin de la semaine

Articles similaires