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France-Afrique: Macron réinvente le logiciel de la recolonisation

C’est la montagne qui accouche d’une souris. Tant attendu, le discours du président français Emmanuel Macron sur la nouvelle politique française prononcée ce lundi 27 février, à la veille de son voyage en Afrique Centrale, s’avère une rhétorique d’un redéploiement néocolonial, déconnectée des mutations que connaît le monde, dont les répercussions sur  l’Afrique sont plus qu’évidentes.

Aujourd’hui, Emmanuel Macron donnait l’impression d’être à la recherche de repères pour maintenir en vie les intérêts de son pays en Afrique.

Après avoir organisé le sommet France-Afrique le 8 octobre 2022 à Montpellier, invitant uniquement la société civile et des prétendus acteurs de changement démocratique, voilà que le locataire de l’Elysée se rend chez des « éternels » dirigeants africains pour limiter les pertes d’influence subies au Mali, Burkina Faso et la République Centrafricaine. D’ailleurs, l’étape gabonaise est sujette à d’acerbes critiques liées au timing de cette visite à quelques jours des échéances électorales au Gabon. Pour de nombreux gabonais, la venue de Macron à Libreville est un soutien non déclaré à l’actuel et controversé président Ali Bongo. d’ailleurs, l’opposition gabonaise promet au président français un concert de casseroles, dès sa descente d’avion dans la capitale gabonaise.

Pour ce qui est de sa nouvelle feuille de route, le président français demeure obstiné à reconduire son logiciel néocolonial, en annonçant la tenue d’un sommet Occident-pays du Sud, en juin prochain en France, en tentant d’empiéter sur le très attendu Sommet Russie-Afrique prévu en juillet 2023. Sur ce registre, de nombreux pays africains ont déjà réaffirmé le renforcement de leur rapprochement avec Moscou, se référant à l’attitude occidentale en matière de non-respect des accords sur les céréales y compris ceux concernant l’exportation d’engrais, nécessaires aux pays pauvres.

Sur le plan militaire,Emmanuel Macron a annoncé une prochaine »diminution visible » des effectifs militaires français en Afrique et un « nouveau modèle de partenariat » impliquant une « montée en puissance » des Africains. Un aveu d’échec des opérations Serval, Barkhane et Task Force Takuba, qui débutaient il y a une décennie, avant même que l’entreprise privée militaire russe Wagner n’arrive en Afrique. Une entreprise qualifiée par Macron d’organisation criminelle qui serait spécialisée selon ses dires dans la « prédation  » des richesses naturelles des pays africains, oubliant que le Groupe Areva, en acteur prédateur de premier choix pesait de tout son poids pour l’intronisation de plusieurs dirigeants africains à la tête de leurs Etats. Macron a également oublié le rôle joué par Bob Denard et ses milices dans le renversement des régimes en Afrique. Macron oublie que le sentiment hostile à la France est né du comportement de ses ambassadeurs comme ceux déclarés persona non grata, à Bamako et Ouagadougou, ainsi que l’attitude hautaine et manquant de respect au Peuple nigérien de son ambassadeur à Niamey. Cette attitude néocoloniale a été également l’oeuvre du locataire de l’Elysée en 2017, lors de sa visite à l’université de Ouagadougou, ou mieux cette déclaration offensante à l’égard  des femmes africaines prononcée le 26 décembre 2018.

En conclusion, il est primordial de s’interroger, comment il peut mener à bien une nouvelle politique de partenariat avec les pays africains pour le développement socioéconomique du continent, au moment ou la France continue sa politique d’immigration choisie visant les cadres , scientifiques et médecins africains,sachant que le président français n’arrive pas à écouter son Peuple, préférant sa fuite en avant en appliquant la loi la plus « démocratique » de 49.3.

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