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December 6, 2025

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France – Algérie: IRM d’une diplomatie sous tension (Imagerie Républicaine Macronienne)

Depuis son arrivée à l’Élysée, Emmanuel Macron oscille entre gestes d’ouverture, saillies verbales et volte-face déroutantes, compliquant ainsi le dialogue avec Alger. Son discours n’a pas toujours été suivi d’actes concrets, si ce n’est quelques gestes symboliques parfois suivis par des déclarations controversées et des maladresses diplomatiques, nourrissant une méfiance persistante de la part de l’Algérie et contribuant à la dégradation des relations entre les deux pays.

Par Dr. SACI

Depuis son arrivée à l’Élysée, Emmanuel Macron oscille entre gestes d’ouverture, saillies verbales et volte-face déroutantes, compliquant ainsi le dialogue avec Alger. Son discours n’a pas toujours été suivi d’actes concrets, si ce n’est quelques gestes symboliques parfois suivis par des déclarations controversées et des maladresses diplomatiques, nourrissant une méfiance persistante de la part de l’Algérie et contribuant à la dégradation des relations entre les deux pays.

Plutôt que de s’engager dans une démarche sincère d’apaisement, Macron continue de multiplier des démarches intempestives, provoquant un brouhaha diplomatique et politico-médiatique. Il excelle dans l’art de la contradiction préventive et du grand écart verbal. Il ne cherche ni à apaiser les tensions ni à apporter des solutions, mais à entretenir l’illusion du dialogue.

Sa stratégie, qui rappelle les ambiguïtés de la triade gaullo-mitterrando-sarkozienne, oscille entre opportunisme et indécision et fait de la confusion une arme politico-diplomatique. Elle se manifeste par des piques diplomatiques malvenues, rejetées automatiquement par les autorités algériennes. Résultat : perte totale de crédibilité.

La récente réaction de Macron sur les visas des détenteurs de passeports diplomatiques n’est nullement fortuite. Elle s’inscrit dans le sillage immédiat de la visite du président Tebboune en Italie, du 22 au 24 juillet 2025, laquelle a manifestement réveillé chez certains esprits gaulois un vieux traumatisme impérial. Il n’était plus question, pour Paris, de revivre un bis repetita de l’épisode – ô combien symbolique – de Macrinus, cet Oulid El-Blad devenu Empereur romain, ni d’endurer une résurgence du spectre d’Enrico Mattei, ce patron visionnaire de l’ENI, qui osa, en pleine guerre d’Algérie, soutenir ouvertement un peuple encore sous le joug du colonialisme français. À croire que certains dossiers historiques, à Paris, se consultent non dans les archives de la république, mais dans les chambres froides de l’amertume diplomatique. 

C’est une visite qui a laissé des traces, mais pas à Rome où la société ENI refait le plein : c’est à Paris qu’on a sorti les mouchoirs diplomatiques, et où Total – dont le PDG assiste aux rencontres de Bilderberg  le club le plus fermé du monde – voit son réservoir se tarir.

Macron, membre aussi du groupe Bilderberg, vacille et impose des visas punitifs. Est-ce du Retailleau que je vois ? Mais pour voir plus claire, ce n’est plus le VAR – « Vérification de l’Autorité Républicaine » – qui entre en jeu, mais c’est l’IRM : « Imagerie Républicaine Macronienne ». Il ne s’agit plus d’analyser les faits, mais de scruter les profondeurs du cerveau républicain français pour y déceler les symptômes d’une pathologie chronique : le syndrome de l’échec de la prédation en Algérie.

 Ce glissement du VAR (Video Assistant Referee) à l’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) n’a rien d’une métaphore gratuite. Il m’a été dicté par le comportement des joueurs gaulois : tricheurs, fraudeurs, simulateurs… J’avais naïvement cru assister à une rencontre diplomatico-républicaine entre deux équipes seniors, matures et respectables. En réalité, je me suis retrouvé face à une escouade adverse qu’il fallait consulter d’urgence pour un dépistage mental.

Verdict de l’IRM ? Sans grande surprise : la vieille France est atteinte d’un syndrome persistant, celui de l’échec de la prédation en Algérie, assorti d’une affection plus ancienne encore : une nostalgie coloniale chronique, désormais aggravée par une frustration géoéconomique aiguë.

Pourquoi ce verdict ? Parce que la prédation ne fonctionne plus. Parce que la supériorité fantasmée, bâtie sur une phobie de l’autre, s’effondre. Parce que l’axe Centre-Périphérie s’est inversé. Et Paris ? elle se trouve reléguée en Périphérie au même titre qu’Alger. Le nouveau Centre est multiple et se trouve à: Washington, Pékin et Moscou.

Pour voir clair, j’ai changé d’appareil. Au lieu celui du VAR, j’ai opté pour celui de l’IRM réputé pour explorer le cerveau et détecter d’éventuelles anomalies et pathologies cérébrales. Le rapport final issu de l’IRM livre les indications suivantes, révélatrices d’un malaise plus profond :

Italie – Responsable – Mélancolie : Les autorités françaises et leurs relais (BFMTV, CNEWS et presse écrite) trouvent que l’Italie est responsable de leur mélancolie et leurs problèmes : pour eux la nostalgie du “partenaire privilégié” redevient une blessure ouverte. 

Ils – Respirent – Mal : Juste après la visite du Tebboune en Italie, les occupants de l’Elysée ne respirent plus normalement. A chaque soupir les noms Algérie et Tebboune reviennent pour couper le souffle : L’air est vicié et l’espace est restreint. 

Individu – Responsable : Macron : L’homme qui voulait incarner l’histoire s’est transformé en son propre contretemps. Il ne gouverne plus, il compense. Il symbolise une impuissance majestueuse, celle de l’ego républicain face aux caprices de l’histoire.

Identique – Retailleau = Macron : Droite dure, extrême centriste, républicains de la réaction : même logiciel, mêmes fantasmes, mêmes obsessions algériennes. Les IRM montrent des clones idéologiques alignés face au même spectre postcolonial.

Indépendance – Reconnue – Mondialement : La France ne peut rien faire, l’indépendance de l’Algérie est acquise par les armes. Et, la Bataille d’Alger inspire les étudiants de l’université de Stanford aux Etats-Unis.   

Influencée – Rejetée – Mémoire : La mémoire algérienne, trop influente dans le débat public français, est rejetée comme un corps étranger. Mais c’est elle qui hante les rêves et les cauchemars de la République.

Invitation – Rejetée – Machinalement : Au lieu de trouver des solutions, Macron et son équipe font boules après boules. Donc, toute invitation à Tebboune de visiter la France est rejetée d’une manière ou d’une autre.

Immigration – Réponse – Malvenue : Chaque fois qu’il est question d’Algérie, l’immigration devient le cheval de Troie d’une guerre mémorielle non assumée. Et la réponse ? Toujours mal calibrée, souvent malvenue, parfois malveillante.

Islam – Rénové – Musulman : Un islam que la République voudrait domestiquer, encadrer, redéfinir. Le musulman est assimilé à un terroriste à chaque fois qu’il conteste une discrimination.

Information – Rejetée – Manipulée : La fabrique de l’opinion, version BFM et CNews: quand il s’agit de l’Algérie, la vérité est d’abord un instrument. L’information ne sert pas à comprendre, mais à orienter et manipuler. 

Influence – Rejetée – Malvenue : La France aime influencer, mais déteste être influencée Surtout par l’Algérie. L’asymétrie coloniale continue à parler, même quand les rapports de force changent.

Inflammation Récurrente de la Mémoire : Une mémoire qui ne guérit pas parce qu’elle refuse de cicatriser. Chaque crise, chaque sortie verbale, réactive une blessure mal soignée, souvent volontairement infectée.

Invalidité – Réforme – Macronienne : Quand l’incapacité politique se déguise en réforme. Et que le macronisme, prétendument disruptif, n’est que le prolongement lisse d’un malaise profond.

Image – Revue – Morte : La France aime revoir les images de sa grandeur. Mais ce ne sont plus que des photos jaunies d’un passé défunt. L’IRM révèle : la République se regarde dans un miroir mortuaire.

Impossible – Reprise – Malade : Le reset ne fonctionne plus. La reprise du “dialogue” est vouée à l’échec, car la matrice même de la relation est infectée.

Enfin, les conclusions de l’IRM affichent ce qui suit

  • Les résultats sont clairs, les indications livrées trahissent un vieux syndrome jamais soigné.
  • L’Algérie n’est ni la cause ni le problème
  • La France est son propre patient : 
  • La France, elle, est en autodiagnostic permanent, sans jamais vouloir prendre son propre traitement.

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