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France: du droit à une Interruption volontaire de la gouvernance autoritaire et autocratique

L’année dernière, Emmanuel Macron avait annoncé qu’il déposerait un projet de loi pour inscrire l’interruption volontaire de grossesse (l’IVG) dans la Constitution. «En 2024, la liberté des femmes de recourir à l’IVG sera irréversible», avait-il déclaré.

Par Khider Mesloub

L’année dernière, Emmanuel Macron avait annoncé qu’il déposerait un projet de loi pour inscrire l’interruption volontaire de grossesse (l’IVG) dans la Constitution. «En 2024, la liberté des femmes de recourir à l’IVG sera irréversible», avait-il déclaré.

En réalité, ce droit était déjà reconnu dans une loi ordinaire. Cependant, par calcul électoral et pour complaire aux néo-féministes bourgeoises hystériques, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2023, Macron avait pris l’engagement d’inscrire la liberté de recourir à l’avortement dans la Constitution.

Le 4 mars 2024, comme annoncé, le gouvernement Macron, ou plus exactement le Parlement réuni en Congrès, a inscrit explicitement dans la Constitution l’interruption volontaire de grossesse (IVG). «La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse», selon le texte publié au JO. Par cette inscription de l’IVG dans la Constitution, Macron satisfait ainsi, idéologiquement, une frange de la population, les féministes.

Mais la majorité du peuple des travailleurs, au ventre creusé par la faim causée par l’hyperinflation spoliatrice (1), nourrit une grosse colère à son encontre. Cette colère populaire gonfle chaque jour davantage. En particulier depuis que Macron a décidé de voler la victoire électorale du peuple de gauche. De piétiner les institutions. De violer la démocratie.

En tout cas, en France, la colère gonfle. Sans connaître de terme. Elle ne va pas tarder à accoucher d’une incendiaire révolte. Le peuple ne supporte plus le tournant totalitaire et autocratique imprimée à la gouvernance macronienne. La militarisation de la société. La caporalisation des esprits. L’alignement de la diplomatie française sur le régime nazi d’Israël. Le peuple, gonflé de colère, ne tardera pas à appliquer aux dirigeants macronistes une IVG, une Interruption Volontaire de leur Gouvernance autoritaire et autocratique.

Une destitution ? Une révolte ? Non, une Révolution !

Le peuple de France, désormais colonisé par Tel-Aviv, victime de paupérisation, d’injustices politiques, d’oppression gouvernementale et de répression policière, renouera-t-il avec les idéaux révolutionnaires de la Constitution de 1793, qui stipule dans son article 35 : «Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple le plus sacré et le plus indispensable des devoirs». Une forme d’IVG, une Interruption Volontaire de la Gouvernance imposée par le peuple.

Pour rappel, en dépit du caractère bourgeois de la Révolution de 1789, par l’implication massive des classes populaires défendant leurs intérêts de classe, durant la phase d’exacerbation de la lutte insurrectionnelle au cours des années 1792-1794, ces classes populaires sont parvenues à s’ériger en force dominante, leur permettant d’élaborer une Constitution démocratique et sociale, terrifiante d’égalité économique pour les riches, comminatoire de libertés politiques populaires pour les dictateurs.

Parmi les différents articles de la Constitution du 24 juin 1793, certains sont remarquables par leur portée révolutionnaire et leur maturité politique précoce. Dans cette Constitution sociale et démocratique, il est proclamé que «les secours publics sont une dette sacrée. La société doit la subsistance aux citoyens malheureux soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état de travailler» (article 21). L’Etat a le devoir de «mettre l’instruction à la portée de tous les citoyens» (art. 23). «La souveraineté réside dans le peuple» (art. 25) et qu’«un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer sa Constitution» (art. 28). Plusieurs mesures sont prévues pour éviter l’oppression : redevabilité des mandataires du peuple (art. 31), droit de résistance à l’oppression (art. 33) et droit à l’insurrection le cas échéant (art. 35). L’article 35 énonce que le peuple dispose du droit à l’insurrection en cas de violation de ses droits : «Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs».

Par ailleurs, la Constitution de 1793 établit une séparation stricte des pouvoirs, avec une prépondérance du pouvoir législatif élu par le peuple pour faire les lois, désigner ses gouvernants.

De toute évidence, dès la première lecture de la Constitution de 1793, on mesure la hardiesse et la radicalité de ce texte constitutionnel. D’emblée, à la lecture de ses 35 articles, cette Constitution, à la fois démocratique et sociale, élaborée dans un contexte d’intervention directe du peuple dans les affaires publiques et d’intense démocratisme populaire, suscite l’admiration. Et force le respect. Mais également particulièrement pour le droit de contrôle direct octroyé au peuple, pour la révocabilité des dirigeants, pour l’éphémirité et l’amovibilité des fonctions publiques. Presque 250 ans après sa promulgation, cette Constitution demeure encore d’une brûlante acuité et actualité. En particulier son fameux article 35.

De nos jours en France, encadré par une telle Constitution sociale et démocratique, le peuple n’aurait jamais toléré qu’une réforme de la retraite, rejetée par 90% des travailleurs, imposée par un pouvoir macronien élu par défaut – pour faire barrage à Marine Le Pen – avec moins de 28% des suffrages exprimés, soit adoptée. Le peuple aurait usé de son devoir de résistance contre l’injustice, de son légitime devoir d’insurrection. Autrement dit, il aurait appliqué une IVG, une interruption volontaire de la gouvernance autoritaire et autocratique, inscrite dans la Constitution.

A plus forte raison, le peuple n’aurait jamais accepté que le monarque de la France des riches, Macron, finance discrétionnairement la guerre d’Ukraine, arme la mafia gouvernementale de Zelensky, sans passer par un vote parlementaire. Voire un référendum populaire. Qui a dit que la France est une démocratie ? A plus forte raison, le peuple n’aurait pas accepté que l’ancien banquier de Rothschild soutienne inconditionnellement le régime nazi d’Israël, cautionne le génocide du peuple palestinien. A plus forte raison, le peuple n’aurait jamais accepté de voir son suffrage bafoué, son vote piétiné, sa démocratie confisquée par un Président qui se comporte comme un monarque, «use de tous les subterfuges pour s’accrocher au pouvoir», en dépit de sa défaite aux dernières élections législatives du 7 juillet 2024.

En tout cas, le peuple de France aurait appliqué à la lettre l’article 35 constitutionnel : «Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple […], le plus sacré et le plus indispensable des devoirs.» Autrement dit, une IVG, une Interruption Volontaire de la Gouvernance autoritaire et autocratique, imposée par le peuple.

Lors des manifestations contre la réforme des retraites, Macron, pour pourfendre le mouvement de contestation, avait déclaré avec mépris que «la foule» qui manifestait n’avait «pas de légitimité face au peuple qui s’exprime à travers ses élus». Pourtant, aujourd’hui, Macron dénie aux élus du peuple tout droit de former un gouvernement.

Au final, Macron méprise et la «foule» (le peuple travailleur qui exprime légitimement sa colère), et le peuple (qui vient d’élire ses représentants que le monarque Macron dédaigne), et les élus, c’est-à-dire les députés de la majorité, privés de leurs droits de former librement leur légitime gouvernement. «L’émeute ne l’emporte pas sur les représentants du peuple», avait-il ajouté lors de son interview. En revanche, pour Macron la meute macroniste, ces toutous du capital, l’emporte toujours, et sur le peuple et sur ses représentants.

En introduction, nous avions rappelé que Macron avait annoncé qu’il déposerait un projet de loi pour inscrire l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution. Depuis le 4 mars, c’est acté.

Le peuple de France va-t-il se réapproprier la Constitution de 1793, en particulier son article 35, pour déposer le Président ? Acter la destitution de Macron ? Le peuple travailleur de France va-t-il invoquer l’article 2 de la déclaration de 1789 qui mentionne : parmi les «droits naturels et imprescriptibles de l’homme» la «résistance à l’oppression» ? Macron avait également déclaré à propos de l’IVG : «En 2024, la liberté des femmes de recourir à l’IVG sera irréversible.»

Le peuple légitime de France semble reprendre à son compte cette sentence qu’il compte concrétiser dès le 7 septembre prochain : «La liberté du peuple de recourir à l’IVG, c’est-à-dire à l’Interruption Volontaire de la Gouvernance autoritaire et autocratique de la Macronie, sera irréversible.»

Khider MESLOUB 

1) «Orchestration de l’inflation ou comment Emmanuel Macron affame les Français», publié dans Algerie54 le 28 août 2024.

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