La Cour d’appel a interdit à l’ancien président français Nicolas Sarkozy, mis en liberté ce lundi 10 novembre, tout contact avec le ministre français de la justice Gérald Darmanin.
Ce dernier et malgré la polémique suscitée par sa visite au détenu de la prison de la santé , a défendu son attitude, invoquant un devoir de sécurité, assurant respecter la décision de justice et affirme «ne rien regretter».
Trois semaines après son incarcération à laprison de la Santé, Nicolas Sarkozy a été libéré et placé sous contrôle judiciaire.
Parmi les conditions imposées par la cour d’appel de Paris : l’interdiction d’entrer en contact avec le garde des Sceaux Gérald Darmanin ou tout membre de son cabinet. Une mesure qui intervient après la visite controversée du ministre à son ancien mentor politique, fin octobre, à la prison de la Santé.
Si Gérald Darmanin a justifié cette démarche par des « raisons de sécurité », nombre de magistrats et d’avocats ont dénoncé une confusion entre lien personnel et devoir institutionnel Responsable de la sécurité de Sarkozy Un collectif d’avocats a même déposé plainte devant la Cour de justice de la République, estimant que le ministre avait implicitement soutenu l’ancien président par ses déclarations empreintes de compassion.
Face à la polémique, Gérald Darmanin a tenu à clarifier sa position dans la soirée du 11 novembre au journal télévisé de TF1 : « Nous allons tous respecter les décisions de justice », a-t-il déclaré, tout en assurant que Nicolas Sarkozy « respectera ses obligations ».
Interrogé sur les motivations de la cour d’appel, qui a justifié sa décision par la « capacité » de l’ex-chef d’État à « actionner différents services de l’État », le ministre a rétorqué : « Je n’ai jamais trahi. » Fidèle à son ton combatif, Darmanin a réaffirmé n’avoir « aucun regret » concernant sa visite en prison. « Nicolas Sarkozy reste un ancien président, un détenu exceptionnel. S’il lui était arrivé quoi que ce soit, j’en aurais été tenu responsable », a-t-il insisté, soulignant visiter « trois prisons par semaine ».
Gérald Darmanin, en pleine tempête politique, assume donc pleinement son geste, tout en se disant « attaché à la séparation des pouvoirs ».