Les propos de Fabien Mandon, chef d’État-major des armées, appelant les français à accepter la perte de leurs enfants et à prioriser la production de défense pour se préparer à d’éventuels conflits, a provoqué une large indignation de responsables politiques français de tous bords. Ceux derniers dénoncent un discours «délirant» et jugent que l’orateur «dépasse son rôle».
Des déclarations stupéfiantes de la part d’un chef d’État-major des armées françaises : le 18 novembre, lors du Congrès des maires de France, Fabien Mandon a appelé les Français à se préparer à de futurs conflits, mentionnant bien sûr la Russie, et déclarant qu’il fallait « accepter de perdre nos enfants ».
« Ce qui nous manque, et c’est là que vous avez un rôle majeur à jouer, c’est la force d’âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que nous sommes », a-t-il indiqué, ajoutant : « Si notre pays flanche parce qu’il n’est pas prêt à accepter de perdre ses enfants, à souffrir économiquement parce que les priorités iront à la production de défense, alors nous sommes en danger. Il faut en parler dans vos communes ».
« Il dépasse son rôle ! » : des figures politiques françaises expriment leur « désaccord total » avec ce discours « totalement délirant » Ces déclarations inquiétantes ont suscité une vague de critiques à l’encontre de l’orateur.
Ainsi, le leader du parti La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a exprimé son « désaccord total » avec le chef d’état-major des armées françaises. « Ce n’est pas à lui d’aller inviter les maires ni qui que ce soit à des préparatifs guerriers décidés par personne », a-t-il écrit sur X.
Le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, quant à lui, a qualifié l’intervention de Fabien Mandon de « dangereuse », posant la question rhétorique : « 51 000 monuments aux morts dans nos communes, ce n’est pas assez ? ».
Pour le député Sébastien Chenu, le chef d’état-major « n’a aucune légitimité pour affoler les Français avec des déclarations alarmistes ».
«S’il dit ce que Macron pense, c’est grave. S’il dit ce que Macron ne pense pas, c’est grave. Il dépasse son rôle ! », a-t-il souligné.