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France: Macron entre les mains de l’extrême droite

Le gouvernement de Michel Barnier n'a pas encore trois mois et il risque de chuter , comme l'attestent de nombreux indicateurs liés à l'actualité politique française. Si cela se produit, le gouvernement Barnier restera dans l'histoire comme l'exécutif le plus court de la vie de la 5ème république.

Le gouvernement de Michel Barnier n’a pas encore trois mois et il risque de chuter , comme l’attestent de nombreux indicateurs liés à l’actualité politique française. Si cela se produit, le gouvernement Barnier restera dans l’histoire comme l’exécutif le plus court de la vie de la 5ème république.

Ce mercredi 4 décembre, fera date si la cheffe de l’extrême droite française, Marine Le Pen, en sa qualité de leader du Rassemblement national, présenterait une motion de censure et rejoindrait celle du Nouveau Front populaire NFI en raison de son rejet du budget.

Marine Le Pen a rejetté l’ajustement des retraites et a annoncé son intention de voter en faveur de la motion de censure contre le gouvernement

Bien que les comptes soient approuvés par l’article 49.3, le gouvernement ne survivra pas cette semaine.

« Je lui ai présenté nos lignes rouges et il n’a pas voulu les accepter. Nous ne pouvons pas accepter ces budgets profondément injustes parce qu’ils font payer aux Français l’incompétence du président Macron », avait déclaré Marine Le Pen après l’annonce d’une motion de censure contre l’exécutif.

Barnier a cédé sur trois des quatre « lignes rouges » de Marine Le Pen : il a supprimé une taxe sur l’électricité, réduit l’aide médicale aux immigrants illégaux et renoncé à cesser de subventionner divers médicaments. Mais il a refusé de retarder l’augmentation des pensions de six mois.

Lundi matin, il semblait possible de trouver un accord entre le gouvernement minoritaire de Michel Barnier et le Rassemblement national de Marine Le Pen, mais la porte- flambeau de l’extrême droite a refusé de permettre aux retraités de subir l’ajustement que le Premier ministre juge nécessaire.

Le Pen se présente et se positionne ainsi comme la dirigeante qui se soucie des poches des Français.

Faute d’un accord, Barnier a annoncé que les budgets de la Sécurité sociale 2025 seraient approuvés sans vote parlementaire, en vertu de l’article 49.3, comme l’avait fait le gouvernement précédent à la demande du président Macron avec la réforme des retraites.

La réaction de Marine Le Pen n’a pas tardé. « Ce texte, comme le gouvernement, mérite la censure »

Pour rappel, la gauche avait déjà annoncé une motion de censure, qui sera débattue mercredi prochain. Le parti de Le Pen mène son propre parti mais soutiendra le Nouveau Front populaire pour que le gouvernement Barnier perde, car il n’a pas la majorité à l’Assemblée nationale. Ce sera la première fois depuis 1962 avec Georges Pompidou qu’un gouvernement en France tombe de cette manière.

Michel Barnier a été nommé le 5 septembre, après d’âpres négociations. Lors des élections législatives anticipées de l’été dernier, que le président Macron avait convoquées après un cuisant échec aux élections européennes en faveur du Rassemblement national, l’Assemblée nationale française éait divisée en trois blocs (le Nouveau Front populaire, qui a reçu le plus grand nombre de voix, le Rassemblement national et les alliés centristes de Macron). Cependant, aucun n’avait la majorité absolue.

Macron a retardé la nomination du Premier ministre jusqu’après les Jeux olympiques de Paris et a finalement exclu qu’il s’agisse de l’alliance gagnante de la gauche. Il a choisi Michel Barnier, un conservateur qui avait été le négociateur de l’UE pour le Brexit et qui était le seul que Marine Le Pen était prête à soutenir. Barnier entrera dans l’histoire sous le nom de Michel le Bref.

« Le pays traverse de graves problèmes qui l’obligent à faire face à certaines obligations (…) Les Français ne nous pardonneraient pas si nous choisissions les intérêts privés plutôt que ceux de la nation », a déclaré Barnier pour justifier le recours à l’article 49.3.

Sur un ton sérieux, M. Barnier a déclaré que les députés « doivent décider si la France dispose d’un texte financier responsable et utile pour les citoyens ou si elle entre en territoire inconnu ». Le fait est que de nouvelles élections ne peuvent pas être convoquées avant l’été, donc Macron doit chercher un nouveau Premier ministre et articuler un nouveau gouvernement. Et là encore, il faudra que ce soit au goût de Marine Le Pen.

Pendant ce temps, la prime de risque de la France est au niveau d’il y a dix ans et est comparable à celle de la Grèce.

Aujourd’hui, il est clair que Macron est otage de l’extrême droite . De facto, Le Pen a imposé des conditions sévères à Barnier, comme son soutien à l’introduction d’une loi électorale proportionnelle. C’est la clé pour que le Rassemblement national remporte les élections. Il a obtenu 37% des voix aux élections législatives de l’été dernier et avec ce soutien, il serait le grand vainqueur avec ses alliés conservateurs menés par Eric Ciotti, qui a provoqué un schisme au sein du parti gaulliste en soutenant Le Pen aux élections législatives. Le Pen a également exigé une restriction radicale de l’immigration et un référendum sur la supériorité du droit français sur le droit européen.

Le Chaos économique

La France traverse une situation qui alarme l’Europe : la dette atteint cette année 113 % du PIB, le déficit public s’est creusé à 5,5 % et les obligations à dix ans sont supérieures aux obligations espagnoles et portugaises.

Barnier a reconnu que le pays est menacé « par une épée de Damoclès » et a besoin de 60 000 millions d’euros. Il veut lever 25 000 millions avec des augmentations d’impôts. Cela commencera par les entreprises, mais cela ira plus loin. Il a déjà demandé aux retraités d’attendre quelques mois en 2025 pour que leurs pensions soient réévaluées.

À son tour, Macron, avec sa popularité en chute libre, va de flaque d’eau en flaque d’eau. Et l’éventualité de nouvelles élections se profilent à l’horizon au même titre que la démission du locataire du Palais de l’Elysée, qui serait même apte à enterrer la 5ème république, et l’abrogation de l’actuelle constitution

Lors d’un rassemblement à Nice dimanche dernier, Marine Le Pen a déclaré : « Nous pensons qu’il y aura des élections dans moins d’un an. » elles ne peuvent vraiment pas l’être avant que 12 mois se soient écoulés depuis les dernières, qui avaient eu lieu le 30 juin et le 7 juillet 2024.

Marine Le Pen et sa caste de l’extrême droite sont déjà en pré-campagne sous le slogan : « Jusqu’à la victoire ». Et la conquête de Matignon ne sera que le prélude à l’objectif final : l’Elysée. En 2027, Marine Le Pen aspire à prendre sa revanche sur Macron, qui n’est pas en mesure de briguer un troisième mandat mais a déroulé le tapis rouge au leader d’extrême droite.

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