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La France a exporté des milliers de tonnes de pesticides interdits: l’Algérie, est-elle concernée?

Des médias de l’hexagone, se référant à une enquête de deux ONG révèlent que la  France a exporté entre janvier et septembre  près de 7.500 tonnes de pesticides interdits sur le territoire, estimant que les industriels français tiraient profit de la faille de la loi française.

Selon deux ONG, la France continue d’exporter des milliers de tonnes de pesticides interdits en Europe. Elle était pourtant devenue, le 1er janvier 2022, le premier pays à condamner les ventes de ces produits toxiques hors de ses frontières. « Entre janvier et septembre 2022, les autorités françaises ont approuvé 155 demandes d’exportation pour pesticides interdits. Selon le journal français Le Monde, citant le rapport de l’enquête de  l’association suisse Public Eye et Unearthed, la cellule investigation de la branche britannique de Greenpeace.

Près des trois quarts de ces produits toxiques étaient destinés à des pays, ou les réglementations sont plus souples comme le Brésil, l’Ukraine où l’Inde. En fait, selon les ONG, les entreprises profitent des failles de la législation française. « Si la loi Egalim prévoit l’interdiction d’exporter des produits phytosanitaires contenant des substances bannies dans l’Union européenne (UE), elle ne proscrit pas l’exportation des substances actives elles-mêmes », note l’enquête. Ce qui signifie que les industriels peuvent continuer à les exporter sous forme pure, le produit pouvant ensuite être « formulé » dans le pays d’importation

La société Corteva aurait ainsi expédié plus de 2.900 tonnes de picoxystrobine, un fongicide interdit en raison d’un potentiel génotoxique et d’un risque élevé pour les organismes aquatiques, note les ONG. « Cette substance représente près de 40 % des volumes de pesticides interdits exportés depuis la France cette année ». Selon le Monde, c’est au Brésil que ce pesticide est le plus utilisé pour les cultures de soja.

Les failles de la loi

« Les géants de l’agrochimie qui possèdent des filiales et des infrastructures dans toute l’Europe, il est relativement aisé de délocaliser la production et l’exportation de ces pesticides interdits vers des pays voisins », note Public Eye et Unearthed.

Le groupe Syngenta vendait par exemple, de l’atrazine au départ de la France depuis 2004, mais ces exportations ont cessé en 2021. Cette année, elle en a expédié pour la première fois depuis l’Allemagne, vers les mêmes pays.

L’Algérie, est-elle concernée par ces produits interdits?

Aujourd’hui face aux révélations des deux ONG, il est primordial de s’interroger si l’Algérie était destinataire de pesticides interdits en France et jugés dangereux . En 2021, des informations avaient circulé sur l’exportation de  pesticides dangereux produits par des entreprises de l’UE vers plusieurs pays dont ceux du Maghreb.

« Nous ne sommes pas des êtres humains de seconde classe », s’insurgeait en 2021,la biologiste tunisienne Semia Gharbi. cette dernière  dénonçait les deux poids deux mesures entre les pays dits développés et le reste du monde. Une situation résumée sous l’expression consacrée de « double standard ».

« Notre hypothèse est que les industriels européens ont besoin d’écouler ailleurs leurs produits considérés comme obsolètes en Europe. C’est un véritable venin qui met en danger des populations », soulignait encore Semia Gharbi.

L’heure est à la vigilance dans un monde ou tous les coups sont permis surtout avec l’avènement de la guerre biologique. On est averti.

 

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