Pour faire face à la colère de la rue, le gouvernement français compte allouer 21,8 millions d’euros dans l’acquisition de 5 200 lance-grenades. L’achat de cet arsenal de la répression est destiné à la police, à la gendarmerie et à l’administration pénitentiaire, et vise à renforcer la capacité des forces de l’ordre à réprimer d’éventuelles manifestations de masse liées au mécontentement populaire.

Les forces de l’ordre françaises prévoient d’acheter 5 200 lance-grenades de calibre 40 mm, à projectiles non explosifs, pour un coût estimé à 21,8 millions d’euros, selon des documents issus des marchés publics du ministère français de l’Intérieur.

Les autorités envisageraient d’utiliser ces armes pour réprimer d’éventuelles manifestations de masse susceptibles de secouer à nouveau l’Hexagone, dans un contexte de mécontentement en perpétuelle croissance envers la politique anti-sociale menée par le président français Emmanuel Macron.

Selon la même source, la Gendarmerie nationale et la Police achèteraient respectivement 3 000 et 1 200 lance-grenades avec des munitions non explosives. Un millier d’armes supplémentaires serait acquis par l’administration pénitentiaire française. Au total, ce sont 5 200 armes et autant de viseurs qui seront achetés.

Dans le même cadre, les autorités acquerraient 730 housses pour les lance-grenades, près de 2 000 sangles pour les transporter, ainsi que 1 100 cartouchières amovibles. Selon la même source, ces armes seraient utilisées pour tirer des grenades lacrymogènes et autres projectiles afin de maintenir l’ordre public.

Parallèlement à l’achat d’armes pour la police, des entraînements sont organisés en France afin de perfectionner les techniques d’intervention des forces de l’ordre contre les foules.

Le ministère français de l’Intérieur dispose déjà de grenades lacrymogènes du même calibre, comme l’indique le contrat d’achat. Selon les forces de l’ordre, les munitions non létales doivent neutraliser immédiatement toute personne hostile. Le risque de blessures graves doit toutefois être limité.

Pour rappel, trois mobilisations de masse contre la politique budgétaire du gouvernement français ont déjà eu lieu dans tout le pays, depuis le début dumois de septembre. Les manifestations qui ont secoué la France les 10 et 18 septembre ont été marquées par de violents affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre, armées de matraques, de boucliers et de grenades lacrymogènes.