Par Mohamed Amine Hattou

L’État Chypriote vient de ratifier le vendredi 10 décembre, un accord d’exploration des gisements gaziers et pétroliers dans le bloc 05 de sa Zone économique exclusive (ZEE)  en Méditerranée Orientale avec un consortium regroupant ExxonMobil (USA) et Qatar Energy (Qatar),en dépit des relations qualifiées d’excellentes entre Doha et Ankara, qui envisageaient même un projet de gazoduc Qatar-Turquie lancé en 2000 et qui aurait permis la vente d’une partie de la production de gaz qatari  au marché de l’UE via les territoires Turcs.

Mais ce projet fût entravé en 2009 à cause des événements Syriens et l’implication de la Russie un autre grand producteur de gaz aussi fournisseurs de L’UE.

Le gaz du bassin Levantin après la découverte des gisements  « Aphrodite  » [Chypre],   « Leviathan» [l’entité Sioniste], et  « Al Zohr» [Égypte] et son futur transport vers l’UE grâce au gazoduc  « Eastmed  » via Chypre, n’était pas sans raviver les tensions historiques entre Ankara et Nicosie, ce qui provoqua des événements en cascades dans tout le bassin méditerranéen.

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Les relations entre la Turquie et Chypre ont de tout temps connu de grandes crises et ne sont et risquent de ce détériorer encore plus suite à cet accord.

En effet, la Turquie avait envahi Chypre en 1974, en réaction à un coup d’État de nationalistes chypriotes-grecs en vue de l’intégration de l’île à la Grèce ce qui a provoqué en 1983 la création de la République turque de Chypre-Nord (RTCN) et fût autoproclamée par les Chypriotes-turcs,une entité seulement reconnue par Ankara. Nicosie n’exerce donc son autorité que sur les deux tiers sud de l’île.

« La Turquie n’autoriserait jamais un pays, une entreprise ou un bateau étranger à lancer des opérations pour rechercher des hydrocarbures dans ses zones maritimes». Avait souligné  le ministre Turc des Affaires étrangères, avant de rajouter qu’elle « défendrait » ses droits et ceux de la RTCN, qui souhaite que les ressources naturelles découvertes au large des côtes chypriotes lui appartiennent aussi.

Ce sont les prémices d’une nouvelle crise ouverte en Méditerranée Orientale à cause du gaz du Levantin, et qui risque même d’entraîner le Qatar avec aussi des incidences sur le Dossier libyen.