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L’expert international en énergie et finance internationale Nouredine Leghliel : l’orientation future du prix du gaz est à la baisse

Dans un bref entretien qui l’accordé à Algérie54, l’expert international en énergie et analyste financier, l’algérien Nouredine Leghliel a tenu à balayer les folles spéculations véhiculées par certains prétendus experts algériens, en la matière, otages des analyses occidentales relayées par des médias acquis à la cause de l’hégémonie de l’oligarchie financière internationale.
Pour Nouredine Leghliel, il est important aujourd’hui d’aller vers une analyse purement économique, répondant aux fluctuations du marché énergétique, et non d’aller vers des fausses prévisions pour satisfaire les politiques en charge des dossiers économiques, dont celui de l’énergie.
Nouredine Leghliel estime que la tendance pour les prix du gaz est à la baisse, comme l’indique ce vendredi 23 décembre le prix cédé sur les cours des marchés, et qui n’a pas dépassé les 95 MWh, une baisse jamais atteinte depuis le 25 février dernier.
Nouredine Leghliel insiste sur la nécessité de ne pas s’enflammer, ou de se précipiter dans des investissements qui s’avèreront à court terme ou moyen terme contre-productifs. Pour l’expert international, il fallait anticiper il y a trois ou quatre années auparavant, pour aller vers des investissements dans la production gazière.
Connu pour ses prévisions exactes, Nouredine Leghliel a tenu à rappeler, le contrat à long terme signé par le Groupe Sonatrach avec le groupe espagnol Naturgy en octobre 2020, au moment ou le prix du gaz était dans une conjoncture favorable, à savoir le prix creux selon la règle économique. Cette précipitation et manque de visibilité et de vision avaient causé un préjudice financier d’au moins 10 milliards de dollars. Le même scénario se répète aujourd’hui avec le partenaire italien qui pourrait renégocier le prix du gaz si sa chute s’accentue, d’où la nécessite de ralentir cette euphorie qui gagne certains milieux déterminés à faire d’importants investissements en matière de la production gazière.

L’orientation mensongère du plafonnement des prix du gaz

Pour Nouredine Leghliel, la décision de l’Union européenne de plafonner les prix du gaz à 180 euros /MWh, n’est qu’une manœuvre pour accentuer la tendance baissière du prix du gaz, sachant que le pic matérialisant la tendance haussière en août 2023, a été dépassé.

Les européens, dont les experts énergétiques et boursiers maîtrisent les fluctuations du marché, ont attendu le mois de décembre pour décider un plafonnement des prix du gaz, sachant qu’ils hésitaient à prendre de telle mesure en septembre ou octobre dernier. Les experts en bourse européens maitrisent bien la psychologie du marché .

Il convient de rappeler, que le mécanisme qui entrera en vigueur le 15 février 2023, s’enclenchera automatiquement dès que le prix du contrat mensuel atteindra 180 euros/mégawattheure pendant trois jours consécutifs. Les européens sont persuadés que le prix n’atteindra jamais ce seuil, mais l’annonce vise à encourager les pays producteurs à aller vers des investissements importants en matière de production gazière qui s’avèrent  à court terme des investissements contre-productifs, avec le maintien de la tendance baissière du gaz. Les russes ont bien capté le message et ont réagi ce vendredi par la voix de leur  vice-Premier ministre russe, Alexandre Novak. « Au début de l’année prochaine, nous pourrions procéder à une réduction (de la production) de 500-700.000 barils par jour, pour nous, c’est environ 5-7% », a déclaré Alexandre Novak, en charge de l’Energie, cité par l’agence de presse officielle TASS.

Pour rappel, le président russe Vladimir Poutine avait  menacé de cesser toute livraison d’hydrocarbures en cas de plafonnement des prix par l’UE et le G7.

Par ailleurs, il faut noter que l’AIE estime dans son dernier rapport rendu public ce mercredi que la croissance de la demande mondiale de pétrole devrait ralentir en 2023 tout en restant à un niveau solide avec le rebond attendu de la demande chinoise, a annoncé mercredi l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Des questionnements sur la rentabilité des  énergies renouvelables ?

Pour Nouredine Leghliel, les pays européens avaient manipulé les pays de l’OPEP, en 2018,  à faire de gros investissements dans les énergies renouvelables, pour casser la montée des prix du pétrole et du gaz sachant que les investissements internationaux en matière de développement des énergies renouvelables n’ont pas dépassé les 7%, pour ce qui est des investissements dans le secteur de l’énergie. Les entreprises énergétiques cotées en bourse consacrent  10% de leurs Capex aux énergies renouvelables . Ce qui est insignifiant par rapport á toute cette publicité et surmédiatisation  accordées aux énergies renouvelables.
Aujourd’hui, on s’aperçoit que ceux qui défendaient cette option à commencer par les verts (grûne) allemands, membres de l’actuel gouvernement allemand se retournent vers les énergies fossiles, conséquence de la guerre en Ukraine.  Sur  ce plan, notre  interlocuteur cita l’ancien PDG de BP Bob Dudley qui insistait beaucoup sur les énergies renouvelables, un challenge qui le mènera à la porte faute de résultats probants pour ce géant énergétique.
En conclusion, Nouredine Leghliel, se référant aux indicateurs du marché, il estime que les prix du pétrole resteront stables à l’opposé de ceux du gaz.
Pour rappel, l’Algérie exporte son gaz essentiellement via des contrats long terme. Les prix dans ces contrats ne sont pas indexés sur les prix du marché.

 

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