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Israël, la mère de toutes les injustices

« La haine ne construit pas un État, mais la paix construit des Nations », générique d’Ifrikya FM, radio panafricaine algérienne.

Par Mil Boumaza

Qu’est-ce que Ghaza, en définitive, si ce n’est un concentré de tous les crimes et toutes les exactions possibles et imaginables du colonialisme et de sa barbarie sur un peuple dont il nie l’histoire, l’humanité, en un mot, l’existence. Dans ce massacre de populations civiles sans défense, où l’on assiste, atterré, à une extermination de masse d’enfants, de femmes et de vieillards, tout y passe : crimes de guerre, torture, apartheid, persécutions, nettoyage ethnique, génocide, etc. L’entité sioniste coche toutes les cases des crimes contre l’humanité sans que les « démocraties » occidentales y trouvent à redire. 
Bien plus, cette boucherie est soutenue et encouragée par certains États, dont les médias-collabos mainstream se font les porte-voix. A longueur « d’ondes », des plaidoyers obscènes « d’analystes » prétendant justifier l’abominable sauvagerie du régime sioniste donnent littéralement la nausée à l’auditeur doté d’encore un petit fond d’humanité.
Et lorsqu’une de ces rares voix ose braver ce complexe (nous dirions ce terrorisme) « militaro-intellectuel », les journalistes-collabos, tels des autistes, entonent en chœur et à l’envie ce refrain devenu à force caricatural : « condamnez-vous le Hamas? ». Voilà l’entité lavée de tous ses crimes et les Palestiniens coupables et responsables de toute cette démence meurtrière dont ils sont les principales victimes.
Jérusalem. Quelle ironie pour une dénomination dont l’origine chaldéenne, « Yaru (ou daru) Salam »  signifie « demeure » et par extension, « ville de la paix » ! Pourtant, les juifs persécutés par une Europe profondément anti-juive trouvèrent refuge auprès d’un peuple palestinien hospitalier qui les a accueillis avec compassion. Ils vécurent ainsi en paix… tant qu’ils étaient sous la protection d’autorités musulmanes, comme ils le furent du reste de tout temps au cours de l’histoire de la civilisation arabo-musulmane.
Mais dès lors que ce mouvement s’est transformé en projet colonial avec tout ce que cela implique pour le peuple indigène : expropriations, déportations, extermination de villages entiers, nettoyage ethnique, etc (rappelons les « exploits » criminels de l’irgoun, la haganah et autres groupuscules sionistes terroristes, considérés comme des héros nationaux israéliens), il a rogné tout le territoire et y a pris le pouvoir au prix d’horribles massacres, toutes les voix et les solutions en faveur de la paix étant systématiquement combattues et éliminées.
Car le sionisme, comme le colonialisme dont il est la traduction matérielle, est intrinsèquement raciste. C’est pourquoi cette idéologie n’a pas sa place et ne saurait être toléré dans notre monde contemporain où les droits de l’homme ont été consacrés par la communauté internationale, et où la justice et le droit sont censés prévaloir.
Quant à la solution à 2 États, celle-ci a été enterrée sous les décombres avec les milliers de femmes, d’enfants et de vieillards de Ghaza. Peut-on d’ailleurs créer et mettre face à face deux États dont le projet racialiste de l’un est de faire disparaître tout un peuple d’un territoire qui lui serait dû par Dieu et le second susceptible de nourrir des velléités revanchardes pour reprendre la terre spoliée de ses parents ?
Comment donc résoudre cette situation inextricable !? Il faut simplement reprendre le processus historique au temps où cette cohabitation se passait le plus pacifiquement du monde, c’est-à-dire lorsque l’Occident n’avait pas fait irruption dans la région et n’y avait pas implanté la racine du mal : le colonialisme.
En effet, lorsque la Palestine était sous administration musulmane, les juifs des différentes régions du monde y étaient accueillis et pouvaient jouir automatiquement de la citoyenneté palestinienne, tout comme ceux qui y vivaient de longue date. Dominée par un courant soufi universaliste dont la finalité est en accord avec le principe divin, la religion musulmane a démontré sa légitimité pour se voir confier la charge de la Terre Sainte, les autres courants et religions s’étant, l’Histoire nous l’a prouvé, disqualifiés pour remplir cet office car exclusives.
Pour schématiser la pensée soufie, il faut imaginer des cercles concentriques représentant les différentes religions et en leur centre la Vérité (Dieu), inatteignable pour l’entendement humain. Toutes ces religions devant tendre vers cet Absolu, le cercle le plus proche du centre serait l’Islam, dernière révélation divine. Ainsi, « Les premiers seront les derniers, et les derniers seront les premiers » ( Matthieu, chapitre 20, verset 16).
Dans une autre version de la « roue soufie », il n’y a qu’un cercle avec son centre. Les diverses religions, croyances et autres philosophies, placées en différents points de ce cercle représentent alors les différentes approches de cette réalité insaisissable. Ici le soufisme adopte la vision la plus universaliste et la plus égalitaire de la révélation. C’est pourquoi il est le plus incompris et le plus décrié des courants religieux, bien que la sourate 49, verset 13 (« Nous avons fait de vous des Nations et des tribus afin que vous vous entre-connaissiez… ») nous invite aux rapprochements et aux échanges culturels. Pour le soufi, en effet, Dieu étant parfait, Il ne s’est pas « trompé » en créant plusieurs religions car nul ne connaît mieux Ses créatures que Lui.
L’étymologie du mot « religion » provenant du latin « religio » (du verbe « relegere » qui signifie « relier »), elle a pour fonction de relier les individus entre eux. En Islam, elle a une connotation supplémentaire de « devoir » ; traduite par « Dinn » en arabe, elle signifie en outre « dette ». Le devoir de tout croyant n’est alors pas uniquement d’adorer Dieu, car en vérité Dieu se suffit à lui-même. Il faut aussi qu’il accomplisse une mission, celle d’œuvrer pour le bien de l’humanité, l’amener vers plus d’égalité, de justice, de spiritualité pour une société tolérante, notamment en Terre Sainte. Cette dernière n’appartenant qu’à Dieu Seul et dont la vocation est d’accueillir et de réunir tous Ses enfants au sein d’un même État et d’une même nation, elle sera confiée par Lui Seul au peuple le plus méritant et le plus digne.
Ce miracle seul le peuple palestinien est en mesure de l’accomplir comme il est en train de l’accomplir par sa résistance surnaturelle et… son pardon, qui sera une leçon et une espérance pour l’humanité, car il illustrera le parfait exemple de Sidna Issa (Jésus) : Luc 23-34 : « Seigneur, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ».

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