A l’issue de sa visite dans les territoires sahraouis libérés et aux camps des réfugiés sahraouis à Tindouf en Algérie, la militante écologique suédoise Greta Thurnberg a déclaré au journal espagnol El Independiente que sa première impression est la détermination du peuple sahraoui à lutter sans relâche pour le recouvrement de ses droits à l’indépendance et la liberté.
Thunberg avait pris part à une réunion de trois jours de militants pour le climat organisée par Solidarity Rising, une ONG créée par ses compatriotes Sanna Ghotbi et Benjamin Ladraa, qui se sont illustrés déjà pour exprimer leur soutien à la cause sahraouie, par une course à vélo d’une distance de 30000 kilomètres à travers 26 pays en deux ans et demi. Le but recherché est la sensibilisation de l’opinion publique internationale sur le déni du droit international dans les territoires du Sahara Occidental qui dure depuis 1975.
S’exprimant sur son séjour dans les territoires sahraouis libérés, elle dit qu’elle a été captivée par l’hospitalité. « J’ai été surprise de voir à quel point ils ont essayé de nous faire sentir chez nous et ils ont réussi ».
Après avoir défendu la cause palestinienne, devenant la cible de l’entité sioniste, Thunberg se fixe comme un nouvel objectif la défense des droits du peuple sahraoui à l’indépendance.
Pour Thunberg, le soutien à la cause sahraouie devrait être un exercice universel. « Il devrait être évident pour quiconque prétend avoir la moindre once d’humanité qu’il est solidaire du peuple du Sahara occidental et de tous les groupes marginalisés, occupés ou opprimés ». « Bien sûr, leur combat est le nôtre. Personne n’est libre tant que tout le monde n’est pas libre. Et tant qu’il y aura des gens qui souffrent, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour mettre fin à ces souffrances », explique la jeune femme.
Thunberg, qui, à l’adolescence, a inspiré Fridays for Future et est devenu un signal d’alarme pour une génération préoccupée par les ravages du changement climatique et la santé de la planète, affirme qu’« il n’y a pas de justice climatique sans droits de l’homme » et accuse le Maroc et ses politiques. « En tant que militant pour le climat, il y a des liens comme le fait que cette région est l’une des plus durement touchées par la crise climatique alors que ses habitants sont parmi les moins responsables. »
Le passage de Thunberg dans la hamada algérienne a laissé des traces. « Il m’a fallu une semaine pour s’y rendre depuis Stockholm en train, en voiture et en ferry, y compris un bref séjour à Paris », explique Benjamin Ladraa, l’un des organisateurs. « Leur participation a été une occasion importante de discuter de la manière dont nous incluons et impliquons le mouvement climatique dans la lutte pour un Sahara occidental libre. Le Maroc est en train de faire du greenwashing pour exploiter l’énergie verte, dans les territoires sahraouis occupés sans le consentement du peuple sahraoui.
En tant qu’organisateurs, explique Ladraa, “nous avons pensé qu’il était important de favoriser les relations entre le mouvement de solidarité, le peuple sahraoui et le mouvement pour le climat et nous ne pouvions pas penser à une meilleure personne que Greta pour faciliter cela” .
« Il est difficile de trouver des exemples plus clairs de l’injustice climatique et, bien sûr, de la surexploitation et du pillage des ressources naturelles que le Maroc réalise, qui vont de pair avec l’occupation et qui est elle-même une étape de l’occupation. » « En tant que militants pour le climat, nous devrions nous soucier et parler de questions telles que le Sahara occidental, les conflits et l’occupation parce que, en fin de compte, nous sommes passionnés et nous nous soucions du bien-être humain et de la fin des injustices, qu’elles soient sociales ou climatiques », affirme-t-il.
Pour Thunberg – qui depuis un an et demi est la cible des attaques de l’entité sioniste et auxquelles elle doit maintenant ajouter les assauts du régime marocain – les injustices sociales, politiques ou climatiques « font partie d’un même combat » dans un monde qui fait face aux conséquences dramatiques du réchauffement causé par les énergies fossiles.
« Nous nous battons contre les mêmes systèmes. Ce sont les mêmes systèmes qui nourrissent le colonialisme et les occupations qui nourrissent également l’exploitation capitaliste et la surexploitation de la nature et des êtres humains. Et tous ceux qui ont une plate-forme, tous ceux qui ont la possibilité d’agir doivent élever la voix, sensibiliser le public au Sahara Occidental et au peuple sahraoui, et se joindre aux appels pour un Sahara occidental libre. Nous n’avons tout simplement pas le choix », conclut Ladraa.
